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l'oeuf

Publié le par Za

Album à 4 mains, chronique à 4 mains. Aujourd'hui, je co-billète avec Pépita de Méli-Mélo de livres, une dame épatante que j'ai croisée à l'Ombre d'un grand arbre. A l'occasion du concours de son bloganniversaire, j'ai eu la chance de gagner un album, un bel album qu'elle a choisi exprès pour moi, sûre que je l'aimerais. Nous avons donc eu une converation à propos de ce livre - les mots de Pépita sont en italique.

l'oeuf

Quelle a été ta première impression en découvrant cet album ?

La couverture pose d’emblée une histoire, ou plutôt induit le lecteur vers l’histoire d’un couple d’oiseaux amoureux qui va avoir un œuf, comme on va avoir un bébé.

Je trouve la première de couverture et l'histoire que cet album raconte pleines d'infinie tendresse. Est-ce aussi ton ressenti ? Tu peux nous en dévoiler les éléments ?

Il y a en effet beaucoup de délicatesse dans cet album. Les deux personnages se couvrent d’attentions tendres, comme s’ils ne couvaient pas seulement l’œuf mais se couvaient l’un l’autre. Lorsque l’œuf parait, leur vie quotidienne ne tourne plus qu’autour de lui, il est le centre.

Comment as-tu trouvé les illustrations sous forme de collages, notamment l'anthropomorphisme ? Je trouve les attitudes des deux oiseaux sublimes dans leur grâce !

J’ai beaucoup aimé le travail d’Anna Sommer, une virtuose du papier découpé. Il y a dans cet album en particulier un sentiment de fragilité permanent, d’abord dans l’idée de l’œuf, objet fragile. Et puis il y a aussi parfois de légères transparences dans le papier. Les têtes d’oiseaux, directement collées sur des corps humains donnent une impression d’étrangeté qui court tout au long de l’album. Les expressions des « visages » tiennent à si peu de choses si on y regarde de près : des larmes, des reflets dans l’œil, une légère ouverture du bec et tout est dit, c’est du grand art.

 

l'oeuf

Les illustrations ont été réalisées à 4 mains (par Anna Sommer et Noyau). En arrière-plan, Noyau a placé des petits tableaux avec des petites saynètes. As-tu réussi à voir ce qu'ils voulaient dire ? - moi, pas du tout !

Je les ai tout de suite repérés et j’y suis retournée plusieurs fois depuis. Ce qui est singulier, c’est déjà ce travail à 4 mains entre les deux illustrateurs : l’un au premier plan avec les papiers découpés, l’autre en filigrane avec les tableaux peints. On y découvre l’histoire d’un couple humain traité comme des oiseaux. Alors qu’au premier plan, un couple d’oiseaux humanisé est vu dans un environnement humain, dans ces tableaux, un couple humain vit  sur une branche, vole – c’est d’ailleurs la femme qui apprend à l’homme à voler. Ils s’installent dans un nichoir qui va être détruit par l’intervention d’un bûcheron abattant l’arbre qui leur sert de refuge. L’anthropomorphisme est un ressort très courant en littérature de jeunesse, l’inverse l’est beaucoup moins et c’est ce qui fait qu’au premier abord, cette histoire parallèle est franchement étrange.

Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à saisir le sens de ces saynètes et je te remercie de ton analyse qui éclaire ma lanterne. A vrai dire, j’ai été happée par cette histoire, par ce qui se jouait là dans ce couple d’oiseaux. Cette tendresse, cette délicatesse entre eux comme vis-à-vis de l’œuf.  Cela m’a presque gênée ces tableaux, ça m’a brouillé le message en quelque sorte. Du coup, je les ai pratiquement occultés ou plutôt, je n’ai pas vraiment cherché à comprendre leur sens. Ils ajoutent une réelle complexité à la compréhension de cet album. En plus, c’est tellement petit et pas très beau esthétiquement parlant.

A première lecture, ces petits tableaux m’ont totalement parasitée - mais dans le bon sens du terme. J’ai lâché l’histoire principale pour les suivre. Ils ont un côté brut, cru.

l'oeuf

Je vois pour ma part dans la fin deux interprétations possibles : est-ce aussi ton cas ? (mon cœur balance pour l'une d'elles tout de même...)

Je n’ai pas un instant interprété l’attente autour de l’œuf comme une histoire traitant de la grossesse. Même si on ne voit pas l’oisillon, il est là, comme un bébé déjà venu au monde, puisqu’il est différent de sa mère, corporellement humaine. D’ailleurs, la mère le confie au père pour aller au cinéma avec ses amies. Il est un enfant pour lequel on s’inquiète, dont on prend soin pour qu’il parte un jour – et non pas jusqu’à ce qu’il parte. Les soins et l’attention qu’on lui apporte ne sont là que dans ce but final, son départ du nid. Ce qui est déroutant dans L’œuf, c’est qu’à aucun moment, on ne voit l’oisillon. Une fois envolé – disparu plutôt, il se fond anonymement dans la foule des autres oisillons. Rien ne le distingue d’eux, comme s’il n’avait jamais appartenu vraiment à ses parents.

Alors, ton cœur balançait-il aussi pour cette interprétation ?

Non, du coup, cela m’en fait une troisième !

A ma première lecture, j’y ai vu le deuil, la perte d’un enfant. Puis, non, j’ai recommencé ma lecture et là, j’y ai vu l’attente d’un enfant et son envol dans la vie. Ce pour quoi sont faits les enfants et les parents. J’ai pensé à un moment donné à l’adoption et puis non. Je préfère la deuxième ; mais j’aime beaucoup la tienne ! Et le fait qu’on ne voit pas l’oisillon ne m’a pas dérangée. C’est de l’ordre de la métaphore cette histoire. Ce que je retiens par-dessus tout, c’est la force de l’amour.

A aucun moment je n’ai pensé que l’oisillon pouvait être mort. Mais le fait qu’on ne le voit jamais porte en effet à toutes les interprétations. Les interprétations adultes, en tout cas.

Toi qui côtoie des enfants de par ton métier, penses-tu que cet album soit accessible pour aborder les sentiments liés à l'attente d'un enfant ? 

Je ne crois pas que je l’utiliserais dans ce but, d’autant que, comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas ce que je vois dans ce livre. Et puis je n’aborde jamais les albums – ou romans – dans l’idée d’aborder tel ou tel thème. Mais c’est un autre débat.

En revanche, je me suis demandé comment les enfants pourraient le recevoir. Qu’en penses-tu ?

Je me la suis posée aussi cette question et en fait, c’est le sens de ma question ! Il n’est pas si évident à comprendre cet album. Mais je me dis qu’on peut faire confiance aux enfants, ils voient souvent des choses que nous ne voyons pas, et ils prennent ce dont ils ont besoin à ce moment de leur lecture. Un album aussi qui peut être sujet à des échanges intéressants avec eux.

Connais-tu ces illustrateurs ? (moi, pas du tout !)

Ce que j’ai vu de leurs travaux respectifs ne semble pas habituellement tourné vers la jeunesse. Ils ont des univers très forts et je trouve que ce qu’ils nous offrent ici est vraiment passionnant. J’aime énormément le charme un peu suranné qui se dégage des illustrations d’Anna Sommer, notamment par les imprimés des papiers peints et des vêtements. Les prénoms des personnages – Robert et Colette - nous renvoient aussi à une autre époque.  

Ton mot de la fin ?

La richesse de ce livre, c’est qu’il est à la fois un album pour enfant et un album pour adulte. Ce que tout bon album devrait être. Chacun trouvera, j’espère, son compte dans cette histoire.

Un album déroutant mais passionnant pour reprendre ton terme plus haut. Il fait beaucoup réfléchir et il renvoie à beaucoup de questionnements. Il est aussi très beau (mis à part les saynètes dans les tableaux, désolée, je n’ai pas accroché !) et je ne me suis pas trompée, je savais qu’il t’interpellerait. Il correspond bien à la ligne éditoriale du cabas de Za, ton blog !

L'oeuf

Anna Sommer et Noyau

Actes Sud BD, janvier 2014

Si vous avez envie d'aller plus loin, je vous conseille l'article de la Soupe de l'Espace, qui m'avait mis la puce à l'oreille, celui de Soizic de la librairie Pages d'encre qui m'avait mis l'eau à la bouche, et la page que l'éditeur consacre à l'album.

Et puis, évidemment, le site d'Anna Sommer.

Merci Pépita !

Son article est par ici.

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chouchou wi gum

Publié le par Za

C'est par cette approximation délicieuse que cet album est connu chez nous.

chouchou wi gum

Un livre-CD de comptines anglaises malicieusement illustrées par Sally Gardner où l'on retrouve tous les classiques, Tommy Thumb, The grand old Duke of York, Incy Wicy pider, The wheels on the bus... Et surtout, le morceau d'ouverture du disque,  Down by the station, qui se termine sur ses mots : "Chug, chug, chug and off we go", devenu "chouchou wi gum" dans la bouche de Petitou.

Les illustrations suivent le texte fidèlement, restituent l'ambiance de la comptine avec douceur et naïveté.

chouchou wi gum
chouchou wi gum

L'enregistrement qui accompagne l'album est lui aussi une réussite totale. Des arrangements sans effets superflus, deux chanteuses extrêmement justes, élégantes et jamais mièvres. J'ai pu / j'ai dû écouter ces chansons des centaines de fois dans la voiture, à la maison, sans jamais m'en lasser, c'est vous dire !

Voici donc un album qui nous accompagne fidèlement depuis des années, sans jamais nous avoir trahi.
Et ce n'est pas rien.

Pour en écouter des extraits, c'est par ici, sur le site d'Orion.

 

Playtime Rhymes

illustré par Sally Gardner

interprété par Angela Dijksman & Heather Chivers

Orion's Book Publisher, 1996

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Lotte

Publié le par Za

Allez,

hop,

zou,

c'est comme ça,

Lotte

c'est le résultat d'une explosion occulaire,

d'un enthousiasme visuel,

appelez ça comme vous voulez.

Lotte

Ce sourire, ce visage ! Si la couverture vous interpelle, la suite vous enchantera. Je suis emballée, ça se sent ? Cet album, c'est du mouvement, de la lumière, de la joie.

Je voudrais commencer petit, par un détail, une merveille de cabane...

Lotte

Lotte vit dans la jungle avec ses parents. Une vie libre, sauvage presque, au plus près de la nature, immergée dedans au point de nouer des amitiés confiantes avec des animaux magnifiques quoique vaguement inquiétants parfois. C'est une enfance de rêve qui ouvre ce livre, à courir pieds nus, danser, voler presque. Et l'image suit l'enthousiasme contagieux de Lotte, au point de couper le souffle. L'évocation de Stravinsky et de son oiseau de feu n'est pas superflue...

Lotte

Un style graphique unique, cette Audrey Spiry ! Une manière de se jouer des couleurs, de les empoigner pour les balancer là avec un art consommé du fouillis qui en jette. Il faut dire que la jungle, c'est plutôt inspirant. Imaginez un album sobre, minimaliste, qui se passerait dans la jungle... On est d'accord que ça ne voudrait rien dire.

Lotte

Le texte de Sandrine Bonini, à la première personne, donne voix à la fille pirate, exprime ses sentiments intransigeants et purs. Pas de concessions. Elles est seule enfant de son royaume.

Moi, depuis que je suis petite, je m'entraine à vivre et à parler avec la forêt tout entière ! Je connais son immensité et ses moindres recoins dans lesquels je joue à me perdre.

Au point de refuser la compagnie d'autres humains et d'affronter la solitude et le danger. Lotte est de la famille d'Hukleberry Finn, de Fifi Brindacier, de ces enfants qui n'ont aucun besoin d'adulte pour vivre, dont la liberté est le bien le plus précieux.

Lotte fille pirate est un album fracassant, déboussolant !

Lotte fille pirate

Sandrine Bonini & Audrey Spiry

Sarbacane, mai 2014

 

Il n'y a pas que moi qui aime Lotte, elle fait aussi craquer la crème de la crème de la librairie : Jean de la Soupe de l'espace, Soizic de la librairie Pages d'encre à Amiens (une merveille de librairie) et Gaëlle de Marseille !

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les 4 saisons de la famille Souris

Publié le par Za

Je veux bien parler des albums jeunesse plus ou moins sérieusement. Je veux bien disséquer quelques textes, dépiauter des images. Mais la famille Souris, c'est pas pareil.

les 4 saisons de la famille Souris

Je ne lis pas la famille Souris, j' y plonge, je m'y promène. Je ne lis pas la famille Souris, je m'en régale.

Les 4 saisons de la famille Souris est la réédition en un gros albums de 141 pages de quatre histoires parues en France entre 1985 et 1988 - à une époque où, malheureuse, je ne connaissais pas la famille Souris.

les 4 saisons de la famille Souris

Lire les albums de Kazuo Iwamura, c'est s'immerger au ras du sol, jamais très haut, dans des doubles pages aquarellées avec génie où grouillent dix souriceaux, leurs parents et grands-parents, au milieu d'une nature bienveillante qui leur offre le gîte et le couvert. J'imagine tout ce qu'il peut y avoir du Japon dans ces albums, tout ce que les amoureux du Japon peuvent y voir.

Dans le premier volume, au terme d'un voyage périlleux, les 14 membres de la famille trouvent l'arbre qui va devenir leur maison. Et quelle maison : douillette, eau courante, et une table accueillante autour de laquelle se réunissent les trois générations qui cohabitent sous ce même toit.

Je veux la même maison.

Chaque image fourmille de détails finalement réalistes qui restituent une vie douce et sereine où l'on s'entraide, où l'on se respecte, où chacun adhère aux projets sans trop râler. Sans râler du tout même.

les 4 saisons de la famille Souris

Dans les albums de la famille Souris, il y a toujours un moment où on se met à table. Pique-nique ou dîner près du poêle, tout le monde à toujours l'air de se régaler. Je veux aller manger là-bas. Mais ce n'est pas tout.

Je veux aller dormir dans la maison de la famille Souris, bien au chaud dans un de ces lits forcément douillets.

les 4 saisons de la famille Souris

Alors évidemment, on pourrait émettre quelques réserves sur cette famille idéale et plan-plan dans laquelle aucun rebelle ne vient troubler une harmonie huilée à la perfection par des parents bienveillants qui font régner l'ordre sans lever la patte ni la voix.

On pourrait.
Mais ce serait me déranger de ma lecture. Alors, on évitera. Merci.

 

Les 4 saisons de la famille Souris

Kazuo Iwamura

L'école des loisirs, 2013

Je vous conseillede lire cet article passionnant signé Christophe Meunier, Espace et spatialité chez Kazuo Iwamura, qui m'a laissée sur le flanc devant tant de richesses à découvrir entre les traits du maître.

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le passage du diable

Publié le par Za

D’Anne Fine, je l’avoue, je ne connaissais que les pendables Aventures du Chat assassin, de réjouissants petits romans pour lecteurs débutants, de quoi donner le goût de lire aux plus récalcitrants, tout en les initiant à un second degré de bon aloi. Et il y a aussi Madame Doubtfire. C’est ce que j’appellerais donc un léger a priori positif.  Et vous avouerez que la découverte de cette couverture plongerait n'importe qui dans un abîme de curiosité...
 

le passage du diable

Daniel est tenu reclus chez lui par sa mère, coincé par une maladie imaginaire. Le jour où les portes s'ouvrent, tout s'écroule autour de lui, son univers douillet et étouffant, la santé mentale de sa mère. Ne subsiste qu'une maison de poupée aux pouvoirs étranges, exacte réplique de la demeure ancestrale de Daniel. Et c'est bien là la première héroïne de ce livre, une maison et son double maléfique, propres à engloutir les esprits les mieux trempés. Car tous les codes sont respectés : passages secrets, tableaux fantômatiques, serviteurs muets mais porteurs de vérités.

Si la personnalité de Daniel, adolescent spectateur jusqu'à la dernière limite, peut laisser perplexe, le personnage de l'oncle est nettement plus enthousiasmant. Mystérieux, inquiétant, changeant d'humeur au gré de sa folie, il est le pivot du roman et renvoie sans cesse à l'ombre de sa soeur, la mère de Daniel, folle à lier, porteuse de trop lourds secrets.

Dans un cadre victorien, un brin gothique, Anne Fine distille l'angoisse avec beaucoup de maîtrise, à tel point que, passés les premiers chapitres, il est difficile de lâcher ce livre.

 

Anne Fine

Le Passage du Diable

L'école des loisirs, 2014

traduit de l'anglais par Dominique Kugler

éd. originale : "The Devil Walks"

Random House Children's Books, 2011

 

 

 

 

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liebster award again ?

Publié le par Za

Sachez-le, je ne peux rien refuser à ma copinaute L'or !

Alors voilà...

1. Ton cadre préféré (géographique et historique) en littérature ?

J'ai eu une période nordique où je raffolais de ces romans islandais un brin dépressifs. J'ai eu une époque polar néo-zélandais, roman moderne égyptien... Mais je ne suis au fond attachée à aucun cadre, aucune époque.
2. Un thème qui t'émeut à coup sûr (dans les livres ou au cinéma) ?

Qu'est-ce qui m'émeut...

L'émeu !

L'émeu !

Bêtise à part, je raffole des histoires d'amour dans les films. Mais comme je suis un minimum  cinéphile, je ne me contente pas de la première comédie romantique venue, que ce soit dit. Je pleure comme un veau en regardant Raisons et sentiments que je revois jusqu'à plus soif juste parce que je sais que je vais y laisser un paquet de mouchoirs - et que je vais y retrouver Alan Rickman et Hugh Laurie. Il y a aussi Sur la route de Madison, où je suis au-delà de l'émotion. Et puis Bright Star, qui me plonge dans des états à peine descriptibles.

En revanche, en littérature, je ne sais pas. Je crois que je suis tellement attachée à l'idée de style que peut m'importe le sujet. Je vais davantage choisir un roman pour son auteur que pour son thème.

3. Dans ta bibliothèque, de quelle couleur sont la majorité des ouvrages ?

Voyons voir...

A première vue, je dirais rouge...

... ou noir, à moins qu'un peu de bleu...

... ou noir, à moins qu'un peu de bleu...

... ou un joyeux bazar de couleurs disparates.

... ou un joyeux bazar de couleurs disparates.

4. Toujours dans ta bibliothèque, quel est le livre que tu possèdes depuis le plus longtemps ?

Chez nous, on ne jette rien. Ce qui donne des déménagements parfois effrayants, mais me permets de vous ressortir de derrière les fagots, les voili, les voilà, un de mes premiers livres en tissu ainsi que le tout premier roman que j'aie jamais lu !

liebster award again ?
liebster award again ?

5. Tu aimes lire en croquant dans... / en picorant des... / en sirotant...

Rien, absolument rien. Et cette question devrait se trouver en 6bisème position pour que ce questionnaire soit absolument cohérent. D'ailleurs...
6. Pour bouquiner, plutôt balancelle dans le parc ou transat au bord de la piscine ?

Chaise longue, canapé, lit. Je ne lis bien qu'allongée. Au pire, je peux lire assise dans le train. Mais j'ai un peu de mal à être vraiment à l'aise pour lire si je suis assise. Même dans le plus confortable des fauteuils, je me retrouve vite en travers sur les accoudoirs. Al-lon-gée, je vous dit.

6 bis. Tu aimes lire en croquant dans... / en picorant des... / en sirotant...

D'où la place idéale de cette question. Depuis la décadence de l'Empire romain, on a cessé de manger allongé. Ce n'était pas très pratique et on se pourrissait la toge. Et comme je ne lis qu'al-lon-gée (voir question 6), je ne mange pas en lisant. CQFD. Ou alors, au pire, du chocolat. Parce qu'on peut grignoter du chocolat à l'horizontale, non ?
7. T'arrive-t-il de lire dans le bain ?

Jamais. Je suis une adepte de la douche. Le bain me ramollit. Et j'aurais trop peur de mouiller mon livre. Bien que dans son bain, on puisse être allongée, ce qui pousserait à la lecture...

8. Ton marque-page préféré ?

Pour marquer mes pages, je prends la première chose qui me tombe sous la main : le bandeau du roman, un billet de train, un ticket de métro, un post-it, un truc que je jette dès que j'ai terminé. Ceci dit, j'aime bien l'idée de marque-page...

(from Pinterest)(from Pinterest)(from Pinterest)
(from Pinterest)(from Pinterest)

(from Pinterest)

9. Une photo (ou un photo-montage) de la librairie de tes rêves.

Elle existe, elle se trouve à Pékin. C'est la Kid's Republic.

liebster award again ?
liebster award again ?
liebster award again ?

10. Parmi les héros-héroïnes de séries télé / films qui écrivent, qui préfères-tu ?

Carrie Bradshaw, of course !

liebster award again ?

Et d'ailleurs, en cherchant ces photos, je suis tombée sur cette image qui m'a mise en joie ! On est fan ou on ne l'est pas.

liebster award again ?

11. Écrire un livre ? Oui mais...

Mais.

 

Pour finir, je remercie l'Or du regard fidèle et de l'attention qu'elle porte au Cabas depuis longtemps. Et zou ! un bouquet de muguet du jardin !

liebster award again ?
liebster award again ?

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l'oeuf et le nid

Publié le par Za

Aujourd'hui, je relaie.

Je partage.

Le texte qui suit n'est pas de moi.

Raison de plus pour le lire !

l'oeuf et le nid
Bonjour les Aminches,
 
Certains d’entre-vous le savent, mais pas tous.
Depuis quelques années maintenant, Cécile et moi avons été plongés dans l’aventure humaine la plus extraordinaire et la plus courante qui soit : la construction d’une famille. 
Par chance (mais nous ne le savions pas encore à l’époque), notre parcours nous a conduit vers la voie difficile, mais exceptionnelle de l’adoption.
 
Cette expérience nous a transformés en profondeur et au fil des années, je l’ai saisie avec ma camera pour en faire un film témoignage.
Mon idée était de faire partager notre vécu avec tous ceux qui se sentent concernés par l’adoption, que ce soit directement ou pas.
D’une part, pour raconter les surprenantes péripéties, qui nous sont arrivées tout le long du chemin et qui peuvent aider d’autres personnes qui sont sur cette même voie. 
D’autres part, pour soumettre à votre réflexion,  les transformations qui ont découlé de cette expérience de vie, l’évolution de notre regard sur la société en général, et sur la filiation en particulier.

 

Aujourd’hui, j’ai besoin de votre aide pour terminer ce film, c’est pourquoi je vous invite à aller faire un tour sur ce site :

 

Pour moi c’est une expérience nouvelle et originale en matière de production. 
La recommandation qui m’a été donné pour avoir la chance de voir ce projet aboutir dans le temps imparti, est de faire circuler le plus possible ce message.
Si cette aventure vous intéresse, Je compte donc sur vous pour le diffuser tout autour de vous, avec pour consigne de le faire circuler encore et encore.

 

Merci et croisons les doigts
Alain

Publié dans in my heart

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des moutons à la mer

Publié le par Za

Ovni ou ovin ?

Comment résister au jeu de lettres qui glisse d'un mot à l'autre...

des moutons à la mer

Un berger irlandais, bidouilleur fou, à la tête d'un troupeau des plus étranges... Des moutons de toutes races, de toutes allures, précieux, aimés. Mais que de soucis ! Car lorsqu'on aime, on est inquiet. Et les dangers qui guettent les précieuses bestioles sont légions : le loup, la maladie, la tempête...

des moutons à la mer

L'amour que porte le berger à son troupeau, la passion dévorante qu'il met dans son métier de berger le rend infiniment malheureux.

"[...] ce que l'on fait le mieux n'est pas forcément ce qui nous rend heureux."

Quel album étrange ! Etrange et passionnant, parce qu'il pose une question qui interrogera chacun de nous. C'est en se détachant courageusement de ce qui fait son identité, en vendant ses moutons pour changer radicalement de vie que le berger trouvera le bonheur.

des moutons à la mer

Pas de demi-mesure dans ce livre. Il y a d'un côté les créations horlogères du berger, ses moutons mécaniques incroyables, jusqu'au loup perclus de rouages, tout à la fois drôle et effrayant. Et d'un autre côté la mer, les nuages, pour lesquels Einar Turkowski abandonne momentanément le contrôle de ses noirs ultra-léchés et magnifiques, la précision rivetée du trait et laisse aller le souffle.

Ce petit album, par la taille uniquement, affirme, s'il le fallait encore, le talent de cet auteur singulier.

 

Des moutons à la mer

Einar Turkowski

Grasset Jeunesse

février 2014

Deux autres albums d'Einar Turkowski dans le Cabas :

                                                                                Le pêcheur de nuages

                                                                                                                            Fleur de lune

 

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Jane, le renard & moi

Publié le par Za

Moultement primé, couronné, encensé (voir ici la onzaine de prix) le voici enfin dans le Cabas, c't'album !

Jane, le renard & moi

Hélène.

Dans les couloirs de l'école.

Elle n'a plus d'amies. Ses amies sont devenues ses pires ennemies, ses bourreaux. Des bourreaux de mots, de railleries, d'insultes écrites sur les murs.

Mais il y a Jane. Jane Eyre qu'elle lit dans le bus. Se cacher entre les pages, lire et ne plus entendre les moqueries, ça marche ! Mais arrive le voyage scolaire, le cauchemar, l'immersion avec les affreux, sans parler de l'achat préalable du maillot de bain.

Mais le voyage sera très surprenant.

Dans le maillot monaco, je suis une saucisse ballerine.

Dans le maillot noir, je suis une saucisse en deuil.

Je suis une saucisse.

Jane Eyre a beau être orpheline, laide, battue, seule et abandonnée, elle n'a pas, n'a jamais été, ne sera jamais une grosse saucisse.

Jane, le renard & moi

Quand vous ouvrirez Jane, le renard & moi, c'est d'abord l'usage de la couleur qui vous sautera aux yeux. La vie d'Hélène, en noir et gris. Le crayon, le fusain si présents marquent des ombres franches, pointent la solitude, tracent le quotidien de l'adolescente. Isabelle Arsenault change aussi radicalement de style dès qu'il est question de Jane Eyre, du roman en cours de lecture. La place est aux couleurs, les rouges, le bleu, le vert, l'aquarelle lumineuse. Et c'est alors plus douloureux de replonger dans la vraie vie. Alors Hélène replonge dans Jane Eyre et un paysage aux verts somptueux apparait. C'est magistral et magique.
 

Jane, le renard & moi

Et le renard, dans tout ça ?

Sachez seulement que c'est encore une affaire de couleur. De couleur et de rencontre. Ce renard est simplement extraordinaire.

Jane, le renard & moi

Fanny Britt pose un regard d'une grande tendresse sur le personnage d'Hélène, l'emmène vers le moment où elle cesse d'être victime, où même le personnage de Jane Eyre cesse d'être un refuge. Et la couleur fuse, s'insinue, discrète d'abord, puis triomphante. Impossible de séparer le texte, l'histoire de l'image. La manière dont le dessin d'Isabelle Arsenault accompagne les sentiments, la tristesse, l'espoir d'Hélène est infiniment touchant et la rend si vraie, si universelle, qu'il est impossible de ne pas retrouver un bout de notre adolescence en elle.

 

Jane, le renard & moi

Fanny Britt & Isabelle Arsenault

La Pastèque, 2012

 

10 best illustrated Children's books (2013)

10 best illustrated Children's books (2013)

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Gustave dort

Publié le par Za

ouééééééééééé !

Gustave dort

Mettons de côté mon léger trépignement à l'idée d'un nouvel album d'Albert Lemant.

Ignorons le sourire béat qui m'a gagnée en ouvrant l'enveloppe cartonnée.

Ne prenons pas en compte l'impatience qui était la mienne.

Restons objectifs.

Non, décidément, j'ai du mal à garder mon sang froid.

Car notre cher Poisson soluble a frappé fort en s'associant avec le Musée d'Orsay à l'occasion de l'exposition consacrée à l'immenssissime Gustave Doré.

Car notre cher Poisson soluble a frappé fort en demandant à monsieur Albert Lemant de s'aventurer du côté de Gustave Doré, l'illustrateur en chef, le patron, le tôlier, quoi.

Car notre cher Albert Lemant, loin de rester révérencieux, a bousculé Gustave, lui a associé d'autres références, de quoi nager dans - au choix - la jubilation, le bonheur, le scrutage forcené d'images épatantes.

Quoi ?

Que dis-tu, lecteur chéri ? Je superlativise un brin ? Elle est où la critique ?

Elle arrive, rabat-joie adoré !

Gustave Doré, donc.

Le maître des illustrateurs.

Mais un Gustave Doré enfant, qui roupille comme un bienheureux et qui rêve.

Gustave Doré dort.

Gustave dort.

Et à la porte des songes se bousculent Don Quichotte, des cosaques patibulaires, le Baron de Münschhausen à cheval sur son boulet, un Gargantua à l'estomac insondable, les héros de Perrault, et une poule verte - dont on ne connaitra l'importance qu'à la fin de l'album.

Gustave dort
Gustave dort

Albert Lemant balade un Gustave pointu et dégingandé dans des doubles pages vertigineuses que l'oeil parcourt avant de s'y perdre définitivement, happé par le mouvement, les détails savoureux. J'avoue avoir été partagée entre l'envie de vite tourner la page, avec gourmandise, pour voir ce qui se cache derrière, et le plaisir de flâner, de déguster des références si bien mastiquées. On peut faire l'aller-retour entre les images d'Albert Lemant et l'oeuvre de Gustave Doré. Il y a ce qui va paraître évident à tous, le Chat Botté, Peau d'Ane, planqués au fond d'une forêt tout ce qu'il y a d'inquiétante, un loup las repus de Petit(s) Chaperon(s) rouge(s), les cléfs de Barbe-Bleue, les bottes de sept lieues et l'ogre, nanti de filles croquignolettes... Rappelons au passage qu'Albert Lemant, question ogre, on ne la lui fait pas ! La quatrième de couverture de Gustave dort est d'ailleurs une citation (de bon aloi) de ce précédent et réjouissant album...

 

Gustave dort

Et puis l'album bascule, et, du côté de Londres, d'autres personnages font écho à l'oeuvre de Doré à travers les admirations d'Albert Lemant. Et l'on se prend à rêver de Doré illustrant Lewis Carroll... Et puis, presque à la fin, apparait un griffon. Ce griffon qui répond à un autre, je ne me trompe pas, hein, Capitaine ?

Mais j'y reviendrai...

Gustave dort

Finalement, Gustave finit par se réveiller. De retour dans sa chambre en Alsace, il se jette sur le papier, la plume, au grand désespoir de sa mère.

Le dessin d'Albert Lemant est toujours aussi réjouissant, aussi foisonnant. Chaque page est une mine où dénicher des pépites, une chasse au trésor dans l'oeuvre de Gustave Doré, sans se priver de quelques incursions vers d'autres admirations, d'autres maîtres...

Gustave dort

A mi-chemin entre le conte échevelé et l'album documentaire, Gustave dort est d'un genre inépuisable, à picorer, à savourer...

Et le griffon, me direz-vous ? Eh bien, il regarde du côté d'un autre monument...

Vous l'avez reconnu ?

Gustave dort

Gustave dort

Albert Lemant

L'atelier du poisson soluble

& Musée d'Orsay

Janvier 2014

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