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l'endroit rêvé

Publié le par Za

Depuis le temps que cet album trépignait d'impatience sur l'étagère, attendant qu'on parle de lui !

 

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Mais comprenez-moi, ce n'est pas n'importe quel album, c'est L'endroit rêvé !  Je voulais bien faire les choses, histoire de vous donner vraiment l'envie de lire ce beau livre, de vous donner l'envie d'aller embêter votre libraire pour qu'il le commande, puisqu'il est toujours disponible, École des Loisirs cuvée 2008, ce qui n'est pas si vieux après tout.

L'endroit rêvé, c'est celui qu'on finit toujours par trouver, lorsqu'on est enfant, dans ce moment de presque vide, de délicieux ennui où on est censé faire un brin de sieste ou tout du moins prendre un peu de repos. Alors, dans le secret de sa chambre, avec son doudou ou un autre compagnon indispensable, on fait évidemment semblant de dormir et on finit par s'évader un peu...

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L'endroit rêvé est noyé de tant de soleil que le ciel peut être jaune si on veut. Et si on en a très envie, le lit devient un arbre,  enfin, à moitié un lit, à moitié un arbre. L'endroit rêvé, c'est celui où le lit est aussi un bateau avec lequel il est si facile de rejoindre cette île bizarre et belle, à mi chemin entre maison et aventure.

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L'endroit rêvé, c'est une complicité imaginaire. Enfin, imaginaire pour de vrai..endroit-reve061.jpg

Pour finir, l'Endroit rêvé est un album spécial parmi ceux que je préfère, pour son étrangeté sans concession, ses couleurs extraordinaires - au sens propre du terme, les nuages dans lesquels on peut imaginer le monde, les yeux incroyables de Rose, l'énergie de l'ours, l'originalité, l'univers sans limites des dessins de Philippe-Henri Turin. On pourrait dire que cet album est à part dans sa bibliographie mais à y réfléchir, ce monsieur ne fait que des albums à part...

Et puis il y a la grande qualité du texte d'Alex Cousseau avec cette fin maligne qui vous oblige à le relire immédiatement pour en saisir toute l'ambiguïté - alors que tout est dans les dessins, depuis le début. C'est exactement ce que j'attends d'un album jeunesse : le refermer en  me disant que j'y ai pris autant de plaisir de Petitou ! Et celui-ci mérite vraiment d'être redécouvert !

 

Mais est-ce qu'on peut laisser un lit dans un potager ?

Est-ce que Papa et Maman vont être d'accord ? On aura beau leur expliquer que ce n'est pas un vrai lit, est-ce qu'ils vont bien vouloir ?

- Non, Rose. Ils ne vont sûrement pas vouloir.

- Alors on va le mettre où ?

- Plus loin...dans la forêt...

Non. Pas dans la forêt parce que c'est sombre. On se croirait dans une chambre avec les volets fermés. Avec quelqu'un qui dort dans chaque arbre.

L'endroit rêvé
Alex Cousseau & Philippe-Henri Turin
L'école des loisirs, 2008

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je ne vous cache rien, ou mon premier post trash

Publié le par Za

Puisque le blog est un exercice hautement impudique,

je vous offre aujourd'hui mon plus beau sourire,

une image de moi intime,

très... intérieure,

histoire de vous prouver, lecteurs chéris, mes amours,

que je ne vous cache rien !

 

 

sourire 2 !057

 

 

Pour ceux qui m'aimeraient vraiment

et s'inquiéteraient de ce cliché somme toute médical,

je vais bien.

J'ai juste hurlé de rire en voyant cette image,

sous le regard interloqué du personnel du cabinet d'imagerie médicale...

Mais je crois que je suis définitivement hypocondriaque.

Enfin j'espère.

Sinon, c'est que je suis vraiment malade !

 

Publié dans in my heart

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george and the dragon

Publié le par Za

Une fois n'est pas coutume, un livre en anglais ! Acheté il y a très longtemps, à l'époque où Petitou ne savait pas encore dire "livre", c'est dire si ce n'est pas jeune...

 

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Red Fox Book, 2002


Mais comme vous le savez sans doute, je me suis, cette année, laissée endragonner... Alors je continue sur ma lancée!

 

Ce bel animal rouge à la fière allure, terreur de la contrée, est doté de tous les talents de sa race : enlèvement de princesse, écrabouillage d'armées en armure, destruction de murailles centenaires et j'en passe. Mais comme tous les géants, il a un secret, une faiblesse cachée, une faille... Car le George du titre n'est pas un chevalier sauroctone, non, il est une créature plus petite, plus inoffensive, mais qui provoque chez notre cracheur de feu une terreur galopante ! Cette mignonne créature, est...

 

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Il serait dommage de dévoiler cette histoire, pleine d'humour et de tendresse. Surtout que cet album est disponible sur un site de vente de livres bien connu pour la somme modique, voire ridicule de neuf euros et huit centimes, si vous achetez celui qui est accompagné du CD avec l'histoire lue par Brian Blessed, génial acteur de Kenneth Branagh, grandiose Richard IV de la première saison de Blackadder, bref une voix qui vous colle des frissons ! 

 

There was nothing so fierce and so terrible as the mighty dragon.

But he had a secret.

A big secret, well, actually, a very small secret...

 

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grand loup et petit loup / la petite feuille qui ne tombait pas

Publié le par Za

Quand je pense que j'ai attendu aujourd'hui pour me pencher sur le travail d'Olivier Tallec... Surtout depuis que Petitou m'a regardée avec un soupçon de commisération : "Rita et Machin ? Ben oui, c'est la dernière page de Pomme d'Api ! " Et de se radiner les bras chargés du dit magazine : "T'en veux d'autres ?" Non, ça ira, merci...

 

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Olivier Tallec, c'est aussi Grand Loup et Petit Loup.

 

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Un grand échalas noir, tout de crayon, parfois juste esquissé, comme une virgule, et un petit mignon bleu, avec leurs interminables museaux. 

 

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Dans "la Petite feuille qui ne tombait pas", nos deux compères accompagnent un arbre du printemps à l'été car Petit loup convoite une jolie feuille, tout là-haut, hors d'atteinte. Mais si jolie, la feuille,  si verte, d'un vert changeant, tendre et sombre, puis d'un brun si attirant lorsqu'arrive l'automne. Mais l'hiver... À partir de cet instant du récit, Petitou craque et me réclame le même bonnet que Petit Loup.

 

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Et cette feuille, alors ? Grand loup ira-t-il la lui décrocher, comme on décroche la lune ? Cela vaut-il la peine, pour une si petite feuille ? Cela vaut-il la peine d'attendre ? Un beau moment de suspens clôt cette émouvante histoire, soutenue par le texte impeccable de Nadine Brun-Cosme, à l'unisson de la tendresse du dessin.

 

grand loup et petit loup

La feuille qui ne tombait pas

Nadine Brun-Cosme & Olivier Tallec

les albums du Père Castor

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la princesse des neiges

Publié le par Za

Comme je suis une adepte du slow book et des bibliothèques, voici un album de 1997. C'est pas jeune, mais c'est pas vieux non plus, et puis je ne suis pas là que pour causer des nouveautés - sinon, je ne vous bassinerai pas avec Mervyn Peake et ce serait bien regrettable.

Donc, Stéphane Girel, encore.

 

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Un pur moment de poésie, à base de canaux pris dans les glaces, de bateliers. Pour avoir vécu quelques années à une poignée de mètres d'un canal avec péniches, pont en acier, brumes et tout et tout, pour avoir fait de longues promenades avec poussette sur des chemins de halage déserts, j'ai gardé le goût de cet univers particulier, lent, si lent.

 

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 À bord de la Toison  d'or, Abel se raconte des histoires en attendant le dégel, hisse les voiles au grand mât, à moins que ce ne soit la lessive sur le fil... Prisonnière de l'hiver, la princesse des glaces se languit. L'intrépide tueur de baleines lui raconte ses aventures dans les mers du Sud. Mais les glaces se retirent et la péniche doit poursuivre sa route, séparant Abel et Alys, la fille du pontier. Il reste pourtant la promesse de cinq graines de roses trémières...

 

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Le texte de Pascal Nottet insuffle - avec infiniment de douceur - le merveilleux et la grande aventure dans l'hiver languissant. Les dessins de Stéphane Girel sont fragiles et délicats. Un pur moment de poésie, vous dis-je.

 

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en cuisine avec Alain Passard (rien que le titre, c'est un fantasme...)

Publié le par Za

RHÂÂÂ !!

 

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Lorsque j'ai aperçu cette couverture dans un magazine, je n'en ai pas cru mes mirettes. Chouette, une nouvelle BD de Christophe Blain ! Et un album dont le sujet est ... Alain Passard ! Et c'est là que j'ai poussé le rhâââ du début, avant de retrouver mon légendaire sang-froid - tout en sautillant légèrement quand même.

 

Une rencontre au long cours entre le dessinateur et le cuisinier, et qui donne un album truffé de recettes. Depuis des années, Alain Passard travaille les légumes comme personne, goûts, textures, couleurs, mariages audacieux, inattendus, allant jusqu'à fournir lui-même son restaurant parisien l'Arpège, grâce à la production de ses trois potagers.

 

Christophe Blain se met en scène dans le rôle du Candide découvrant les cuisines d'un grand restaurant, les papilles à l'envers, émerveillé devant la création à l'oeuvre.

 

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*La tomate est farcie de fruits (pomme, poire...) avec des épices (clou de girofle, vanille, gingembre...)

 

Passard est un vrai personnage, lyrique, sans cesse en mouvement, une imagination toujours en marche.

 

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Cet album se lit d'une traite, l'eau à la bouche.

 

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tombal cross

Publié le par Za

Il s'agit ici de connivence.

Il s'agit d'aimer un auteur au point d'aller se perdre sur l'île de Sercq, à quelques battements d'ailes de Guernesey où Mervyn Peake (qui a dit encore ?) fit deux longs séjours. 

Un jour, avec Dürer, un jour que je ne me rappelle pas, le hasard avait fait surgir, de dessous la marche irrégulière d'une conversation à bâtons rompus, Mervyn Peake aux livres flamboyants comme des ciels roussis. Depuis, ce nom, hissé au mât de nos petites nefs chaotiquement portées vers ce que nous voyions du large, nous donnait une idée de la force du vent.

 

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Les deux héros de ce récit se présentent comme des agents secrets chargés d'une nébuleuse mission. Deux étranges agents,  égarés sur une île difficile d'accès, taiseuse comme tout, bien décidée à garder pour elle les traces de cet auteur à nul autre pareil. Une exploration littéraire et complice, de sentiers vertigineux en jardins inattendus, de pierres majestueuses en oiseaux  évocateurs, à la recherche d'hypothétiques témoins qui l'auraient connu, croisé, qui sait, en aurait gardé un souvenir, même infime, comme une plaque sur un banc qui commémorerait son passage sur ces terres.

Un texte salement bien écrit, où apparaissent en creux  les tours de Gormenghast, la silhouette de Mr Pye en promenade.  Un texte salement bien écrit avec des phrases qui m'ont laissée un brin jalouse...

Tandis que nulle part sur Sark nous ne trouvions inscrit le nom de Mervyn Peake, auteur magistral de romans profus comme les forêts de l'île, scintillants comme ses grèves, dangereux comme ses falaises, profonds comme ses grottes, changeants comme ses ciels, moqueurs comme ses oiseaux.

Et plus loin...

Nulle part, ni ce jour-là ni un autre, nous ne trouvâmes le nom de Mervyn Peake, dessinateur extrêmement sûr, impertinent, imaginatif, foudroyant.

Foudroyant, c'est exactement ça. Depuis le temps que je vous bassine avec Peake, foudroyant, bon sang, foudroyant !

 

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ill. Albert Lemant

 

Alors peu importe, finalement, ce que l'on va découvrir, si jamais on découvre quelque chose. C'est le voyage qui compte, la pérégrination au hasard.  Il est ici question de vent, de sillage, comme si Sercq pouvait à tout moment larguer les amarres vers le pays obscur des Comtes d'Enfer, comme si Gormenghast, pure folie de pierre, se trouvait quelque part par là, au détour d'un chemin, contre l'à pic d'une falaise, dans les ombres d'un mur, dans le froissement d'aile d'un hibou. 

 

"All flowers that die; all hopes that fade;

All birds that cease to cry;

All beds that vanish once they're made

To leave us high and dry -

All these and many more float past

Accross the roofs of Gormenghast."

 

 

promis juré045

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beirut again

Publié le par Za

Une vidéo qui réapparait et revoilà un morceau découvert cet été "en vrai",

qui m'avait bouleversée

et que j'aime infiniment.

 

 

 

 

Publié dans chansongs

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le souhait

Publié le par Za

 

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C'est Noël. L'homme et la femme traînent leur chagrin sous les lumières de la fête, au long des vitrines enrubannées. Ils traînent leur chagrin de n'avoir pas d'enfant. D'avoir tout le reste, mais pas d'enfant. Alors, comme tous les ans, ils achètent quand même des jouets, qu'ils rangeront dans leur belle maison, dans la belle chambre d'enfant qu'ils ont préparée.

 

Mais cette année-là, minuit sonne deux fois.

Et dans la chambre, une petite fille aux cheveux noirs, à la peau noire, en robe blanche est là. Dans la belle maison, elle trouve le coeur de ses parents. Elle va prendre soin de ces deux coeurs, qui lui parlent, la choient, se brisent pour un rien, l'étouffent.

Les deux coeurs ne demandaient rien d'autre que de pouvoir se serrer l'un contre l'autre sur la poitrine de Camélia. Camélia, elle, avait l'impression qu'ainsi ils l'empêcheraient de respirer plainement.

Mais comment le leur faire comprendre ? Un seul mot à ce sujet et, elle en était sûre, les deux coeurs en même temps se crèveraient sous l'effet du désepoir.

Alors, pour un tout petit moment, elle les laisse sur un banc, bien au chaud dans sa toque de fourrure.   

Les enfants ne sont pas les gardiens du coeur de leurs parents.

Et elle se sent à la fois légère et lourde. Et aussi toute froide du désespoir de ses parents. Et pourtant, la solution est si simple...

 

Ce texte m'a émue, serré le coeur pour de vrai. Il est, lui aussi, léger et lourd. Lourd de tout ce que l'on met dans l'amour qu'on porte à son enfant. Léger comme le baiser du matin.

 

L'École des Loisirs, 2005, illustrations d'Alice Charbin.

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odilon redon

Publié le par Za

Quelle expo, mes enfants, quelle expo !

 

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Je serais bien incapable de vous livrer une critique digne de ce nom sur ce peintre à l'imagination révolutionnaire. Je n'aurais pas les mots précis et égrainerais sans doute bêtise sur bêtise. Quel intérêt ? Mieux vaut rester dans le partage, l'emballement, l'amour fou pour des images inattendues et inquiétantes.

 

D'Odilon Redon, je n'aime que les "Noirs". C'est ainsi qu'il appelait lui-même ses fusains, gravures, eaux-fortes. Ces dessins liés à l'univers d'Edgar Allan Poe et que je n'avais pu m'empêcher de faire coller au monde de Mervyn Peake, dans une proximité obsédante avec Gormenghast. L'émotion de voir ces oeuvres vraiment, longuement, m'a encore embarquée dans cette confusion. Des visages, des yeux, des chevaux, des arbres, des fenêtres étouffantes, des êtres plus tout à fait humains mais si terriblement humains quand même, et des regards perdus, éperdus, vides, trop pleins, troublants. Alors tout naturellement, j'ai commencé à raconter Gormenghast à l'amie qui m'accompagnait - et n'en demandait sans doute pas tant, la pauvre...

 

tetard

le têtard

 

 

éclosionéclosion

Lui, ce pourrait être Craclosse...


"Il ne semblait pas qu'un visage aussi osseux fût capable d'émettre le moindre son, mais qu'il dût en sortir quelque chose de plus fêlé, de plus ancien, de plus sec qu'une esquille, quelque chose qui pût se comparer à un éclat de pierre."

(Titus d'enfer)


 

 Et je ne t'ai pas encore parlé de Finelame, le séduisant, le vénéneux qui sème la mort à la volée, avec délectation...

cellule auriculaire

cellule auriculaire

 

 

l'esprit des boisl'esprit des bois
Se laisser gagner par l'esprit des arbres, par l'esprit du lierre comme une gangrène qui dévore les pierres, les vivants, et étouffe l'amour, s'il lui venait jamais l'idée d'éclore ici.
 

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le coeur révélateur

le-jour-redon.jpg  le jour derrière les barreaux fusain Redontête laurée derrière des barreaux

 

Chez Redon aussi, j'ai vu cette idée d'un dehors séduisant et dangereux, d'un ailleurs à épier, faute de pouvoir un jour le rejoindre...

 

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 "Et il apprit qu'il y a toujours des yeux. Des yeux qui guettent. [...] Les vivants et les morts. Les formes, les voix qui se pressent dans sa tête, car il y a des jours où les vivants n'ont pas de substance et où les morts sont plein d'énergie." (Gormenghast)
 


Cette exposition est au Grand Palais à Paris jusqu'au 20 juin,

puis elle déménage à Montpellier au Musée Fabre du 7 juillet au 16 octobre.

Régalez-vous !

 

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