Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le voyage de Lulu

Publié le par Za

Laissez passer !

Mais poussez-vous !

Faites place !

Voici un album vivant !

Oui, vivant !

Peut-être ce temps derniers ai-je eu ma dose de lectures dépressives, grises à pleurer. Je suis donc entrée dans la chambre de Petitou en catimini et j'y ai volé ceci :

 

lulu_.jpg

 

Un bel album, un qui explose de couleurs et de formes, un généreux, pas regardant à la dépense d'énergie, un qui vous fera sursauter au détour de chaque page, surpris que vous serez par le souffle et la joie qui se dégagent des illustrations. Merci monsieur Pillot ! Lulu a grandi et ce n'est que justice. Cet album-ci a gagné quelques centimètres sur les précédents. Mais j'aimerais que les albums de Frédéric Pillot soient encore plus grand !

 

L'histoire voit une fois encore notre adorable Lulu aux prises avec l'affreux lièvre Rien-ne-sert et ses oreilles bleues. La vilaine bestiole veut quitter le pré qu'il juge pollué, moche, sale, bref, c'était mieux avant. Pour ce faire, il a fabriqué un genre de fusée de bric et de broc... Je n'épiloguerai pas sur le texte de Daniel Picouly, dont la rime obligatoire contraste avec l'allégresse du dessin, dont les clins d'oeil appuyés au lecteur finiraient par empâter l'histoire. Trop de connivence finit par nous tenir à l'écart des mots. Mais peu importe, car tourner la page est déjà une aventure, avec le risque de se manger un vol de couleur en pleine figure.

 

Notre épatante tortue évolue dans un pré grouillant de monde. Et c'est là que le talent du sieur Pillot vous saute aux mirettes. Allez, laissez-vous faire...

 

 

lire-relire-3-6663.JPG

 

Celle-ci, je vous l'ai choisie pour ce coin-là en particulier :

 

lire-relire-3-6666.JPG

 

C'est pas vivant, ça ? Osez me dire le contraire ! Ce fouillis organisé, l'escargot qui ne va pas manquer de se casser la gueule dès qu'on aura tourné la page, l'araignée au travail, les feuilles du chêne bruissantes de brise printanière !

Toujours pas convaincus ? Que dites-vous de ces deux pages-là ?

 

lire-relire-3-6668.JPG

 

Tout ce petit monde tourné vers la bizarre machine volante emportant les héros vers un ciel qui ne va pas manquer de se charger de nuages d'un bleu menaçant, je ne vous dis que ça...

Les ombelles précieuses,

le genre de fleur qu'habituellement on regarde à peine,

tant elle est commune...

 

lire-relire-3-6679.JPG

 

La fleur de trèfle,

celle-là même que j'extermine allégrement

avec ma bruyante tondeuse à gazon !

C'est malin, maintenant, j'ai honte...

Surtout si elle abrite ce genre de délicieuse chenille ! 

 

lire-relire-3-6680.JPG

 

Les délicats boutons d'or*,

les frêles marguerites !

J'ai aussi un vrai faible pour la coccinelle dodue,

assise au bord de son brin d'herbe, toute pensive...

 

lire-relire-3-6682.JPG

 

Le pré vu à hauteur d'insecte !

 

lire-relire-3-6683.JPG

 

 

Inspecter chaque recoin, admirer chaque détail y passer trois plombes... On ne s'y ennuie pas une seconde, car la redoutable vitalité du dessin est doublée d'un humour dévastateur. En voici pour preuve un autre thème qui m'est cher dans l'oeuvre de Frédéric Pillot, j'ai nommé : l'oiseau.

 

L'oiseau pillotien est une somme, une quintessence d'oiseau. Car s'il n'est pas aisé d'en distinguer l'espèce, cet oiseau représente un résumé de l'oiseau en général, du piaf de nos campagnes, celui qu'on ne désigne pas par le nom de son espèce, celui qu'on appelle juste l'oiseau - voire cette saleté d'oiseau s'il est quatre heures du matin.

Il est rond, d'une rondeur encore soulignée par son regard parfaitement ahuri. Il est bouffi de plumes, possiblement crétin, en un mot, parfaitement réjouissant. J'en ai chopé isolé quelques spécimens remarquables, régalez-vous ! Non, ce n'est pas pour manger ! Lâchez-moi ça tout de suite ! Mais ça va pas ? Ça se plume avant !

 

lire-relire-3-6685.JPG  lire-relire-3-6686.JPG  
 lire-relire-3-6689.JPG  lire-relire-3-6690.JPG  
 lire-relire-3-6692.JPG  lire-relire-3-6693.JPG  
lire-relire-3-6697.JPG lire-relire-3-6688.JPG  
lire-relire-3-6691.JPG

lire-relire-3-6694.JPGVous remarquerez sur cette dernière

image, qu'en plus, ils chantent faux !

 

Voilà, voilà...

J'espère que mon petit exposé vous aura convaincus de vous jeter sur les albums de Frédéric Pillot, la série des Lulu, les Raoul Taffin et les autres !

 

Le voyage de Lulu

Daniel Picouly & Frédéric Pillot

Magnard Jeunesse, 2011

 

*Au passage, je dédie cet article à ceux/celles pour qui Bouton d'Or

n'est pas qu'un nom de fleur...

Partager cet article
Repost0

je suis gauchère, et alors ?

Publié le par Za

Je dédie momentanément cet article à Mira...


gaucher249-copie-1.jpg

Je suis un genre de gauchère plus contrariante que contrariée qui avait décidé, le jour de ses six ans d'écrire de la main droite, allez savoir pourquoi... Résultat des courses, je fais tout, mais alors tout, de la main gauche, sauf écrire. Enfin, sauf écrire sur une feuille parce que le jour où il fut question d'écrire sur un tableau noir, ma main droite déclara forfait et c'est la gauche, qui, toute joyeuse, prit le relais !

 

9782732448862

 

Ce livre est une bénédiction pour tous ceux qui, comme moi, n'ont jamais pu apprendre à danser le rock et mettaient cette infirmité sur le compte d'un empôtement définitif, pour tous ceux qui dessinent les coquilles d'escargots dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (c'est un signe), ceux qui ont eu un peu de mal (sic) à apprivoiser le levier de vitesse d'une voiture, ceux qui ne savent jamais dans quel sens on visse/dévisse et sont pour cela parfois regardés comme de pauvres tarés irrécupérables. Car le gaucher souffre, sachez-le.

 

Ami gaucher qui me lit, mon frère, ma soeur, si tu as un jour essayé d'apprendre la guitare avec un prof qui levait les yeux au ciel lorsqu'arrivait ton tour, tu n'es plus seul ! J'étais alors trop jeune et trop inculte pour lui balancer Jimi Hendrix à la tronche !

gaucher242

Le livre de Michel Piquemal, joyeusement illustré par Jacques Azam, bat en brèche toutes les idées reçues sur les gauchers. Car ce n'est pas parce qu'on fiche aujourd'hui une paix royale aux gauchers que tout est rose. Notre monde est toujours un monde de droitiers, dans lequel les gauchers évoluent maladroitement. Les courts chapitres de cet ouvrage présentent clairement des sujets aussi épineux que la persécution des gauchers dans nombre de cultures, leurs difficultés d'apprentissage (pas toujours mais quand même), les conséquences de ce lamentable penchant sur le fonctionnement du cerveau, les avantages qu'il peut y avoir à être gaucher, le traitement de la gaucherie par la religion, par l'école ou pire, par les deux à la fois...
gaucher243.jpg
C'est donc avec fierté que je vous annonce que le corps caleux de mon cerveau est plus développé d'environ 11% par rapport au vôtre, si vous êtes droitier ! Que mon excellente représentation de l'espace fait de moi une personne très douée pour reconstituer des puzzles ! - dommage que ce soit si chiant cette activité m'assomme. Que je me sers plus harmonieusement des deux hémisphères de mon cerveau ! Que les gauchers se distinguent dans les sports tels que le tennis, l'escrime, le badminton, car leur seule présence tend à déstabiliser leur gros nigaud d'adversaire droitier.
Ce livre confirme finalement mon sentiment que le gaucher, prenant conscience de son étrangeté dès qu'il pose le pied sur le seuil de l'école maternelle, verra se développer chez lui cette certitude parfois pénible, mais finalement délicieuse, d'être à part...
Un petit quizz pour terminer cet article...
Parmi les dix candidats du premier tour de cette élection présidentielle,
un seul est gaucher.
Lequel ?
Comme toujours, il y a un poutou à gagner !

Je suis gaucher et alors ?
Michel Piquemal
Jacques Azam
De La Martinière Jeunesse
février 2012
Partager cet article
Repost0

where the wild things are

Publié le par Za

 

Maurice Sendak est mort aujourd'hui.

Qui ne se sentirait orphelin à l'annonce d'une telle nouvelle.

 

Auteurs-Maurice-Sendak_reference.jpg

 

sendaks-hobbit.jpg

 

jordan-crane7.jpg


illustration_20091024_maurice_sendak.jpg



sendak.450.jpg

 

7496_aj_m_6990.jpeg

 

l'article du New York Times 

 

 


 

 

 


Publié dans albums, Maurice Sendak

Partager cet article
Repost0

la mémoire de l'éléphant

Publié le par Za

- Ohé, moussaillon !

- Oui, capitaine ?

- Radinez-vous donc avec votre album !

- Tout de suite capitaine !

[Je vous passe les négociations avec le moussaillon, occupé alors à briquer le pont, avant de s'attaquer à la corvée de patates, à moins qu'il n'ait été en train de joyeusement réduire à néant les heures consacrées au rangement de sa carrée...]

 

lire-relire-3-6748.JPG

 

- Moussaillon, ouvrez-moi ce livre à votre page favorite, s'il vous plaît.

- Oui, capitaine !

[J'exige qu'il m'appelle "Capitaine" espérant qu'ainsi, il finira par comprendre qui c'est le chef ici !]

 

lire-relire-3-6741.JPG

 

- Marcel est un éléphant d'Afrique, très chic. Mais depuis Babar, on savait que l'éléphant pouvait porter le costume avec distinction. Monsieur Marcel a le pied marin, des amis fidèles, un bureau magnifique. Il a eu une vie bien remplie. Bien remplie comme sa mémoire. Car notre éléphant est une véritable encyclopédie. Oui, moussaillon ? Quelque chose à ajouter ?

- J'aime bien aussi la page des bateaux !

 

lire-relire-3-6742.JPG

 

- Bonne pioche, moussaillon ! Cet album magnifique est aussi une "encyclopédie bric-à-brac" qui suit les méandres de la mémoire de Marcel. Page de gauche, l'histoire se déroule. Page de droite, une mine d'informations sur des sujets aussi variés que les vêtements, la musique, l'architecture, les animaux, les desserts, le design et les éléphants, évidemment.

- Et les bateaux !

- Et les bateaux ?

- Et les bateaux, Capitaine !

- Je préfère.

- Et il y a même le Titanic !

[J'avoue que j'ai rajouté cette réplique dans le seul but d'y glisser ce lien vers un autre article, des fois que...]

- Les bateaux, donc...

 

lire-relire-3-6743.JPG

 

Les informations contenues dans les pages encyclopédiques, loin d'être anecdotiques, sont passionnantes.

- Et moi j'aime bien les documentaires !

- Oui mais, mignon moussaillon, il s'agirait plutôt ici de miscellanées.

- Mie c'est l'année ?

- Miscellanées.

- Missel âne et ?

- Un ensemble de petits textes qui forment une sorte de puzzle, de mosaïque, un exercice d'érudition jamais ennuyeux puisqu'écrit sur le mode du butinage, de la flânerie.

- Si tu veux Capitaine. En tout cas, cet éléphant, il a peut-être une bonne mémoire mais il a oublié un truc que moi, je n'oublierai jamais, tu vois ! Parce que tous ses amis sont venus pour son...

 

lire-relire-3-6745.JPG

 

- On ne va peut-être pas tout raconter, moussaillon !

- Ben pourquoi ? Y a personne qui nous écoute !

- Qui nous écoute, non. Mais qui nous lit... Va savoir...

 

Sur ce même album, voir les articles de Mel de la Soupe de l'Espace, de Sophie Van der Linden et celui de Gaëlle sur cette nouvelle pépite des éditions Hélium !

 

La mémoire de l'éléphant

Sophie Strady (également auteur de La forêt du paresseux)

Jean-François Martin

Hélium, 2012

 

  ca2012big

 

Logo1

Partager cet article
Repost0

mai

Publié le par Za

mai241.jpg

Publié dans d'autres choses

Partager cet article
Repost0

c'est l'histoire d'une histoire

Publié le par Za

 "Quand on écrit, faut-il tout écrire ?

Quand on peint, faut-il tout peindre ?

De grâce, laissez quelque chose à suppléer

par mon imagination… »

histoire_.jpg Cette citation de Diderot ouvre l'album d'Édouard Manceau.  Elle situe d'emblée le livre quelque part à mi-chemin entre son auteur et celui qui le lit, entre le texte et l'image, dans un intervalle à explorer, un coin où fureter, au plus près de l’imagination. 

 

C'est l'histoire de Monsieur Pouillot. Tous les matins, il réveille le loup. Un loup de la pire espèce, un vrai loup de conte, qui va immédiatement courir chez Oscar le cochon, lequel va devoir se réfugier chez Amédée avec qui il va s'enfuir… Enfin, c’est ainsi que cela devrait se passer. Mais pas aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui il pleut. Alors tout le monde reste chez soi tranquillement et personne ne pourchasse quiconque. 

 

Édouard Manceau nous raconte ce qui pourrait se passer s’il faisait beau, en marge d’images de forêt sous la pluie, de maisons douillettement entourées de jardins accueillants dans lesquelles on doit être si bien à lire à l’abri. Verra-t-on la course d'Amédée le lièvre, de Nils l’écureuil, de l’ours Popof, puisqu'il pleut ? Et c’est dans le temps suspendu de cette averse que se situe l’histoire qui pourrait être.

 

histoire235.jpg

histoire236.jpg

 

Le texte d’Édouard Manceau est une classique histoire de gentilles bestioles, toute simple, et qui ne se pousse pas du col. Les illustrations, tranquilles et modestes, papiers découpés, feutre, distillent un silence délicieux, juste troublé par le cliquetis des gouttes de pluie.

 

Et si vous voulez mon avis, je m’installerais bien dans la maison d’Oscar, coquette, pimpante, avec son joli jardin sur le toit.

"Après avoir longtemps habité à la ville, il est venu s’installer ici avec toute sa bibliothèque. Les jours de pluie comme aujourd’hui, Oscar les adore. Bien au chaud sous une couverture écossaise, il dévore des tas de livres."

 

L’avis de Yann Fastier, gardien du cimetière des lénifiants.

 

C'est l'histoire d'une histoire

Édouard Manceau

Milan, 2011

Publié dans albums, Edouard Manceau, Milan

Partager cet article
Repost0

comment vous saviez pas ?

Publié le par Za

une chanson, un album

 

vous-saviez-pas.jpg

 

une chanson de Gilbert Laffaille millésime 1985,

  tirée de l'excellent album "Tout m'étonne"

 

" Le gros chat du marché" est une chanson qui n'a pas pris une ride, toute de malice et d'insolence. Jean-Luc Allart en a fait un grand album, mais vraiment grand, illustré... Et c'est là que mes yeux ont été abusés. Abusés par ces illustrations hyperréalistes incroyables ! Un travail magnifique ! Une rangée d'immeubles aux volets clos, figés dans des années cinquante proprettes en apparence, mais où les cancans vont bon train. Les personnages de Jean-Luc Allart (seules photographies de l'album) ont des airs de santons modernes : le plombier, le gendarme, le boucher, la concierge.

Et le chat. Où est-il ce chat ? Il est partout et nulle part, au centre des discussions, enlevé, mangé qui sait ! À qui se fier, de nos jours, ma bonne dame ? Surtout pas à ces gens bizarres, différents...  Et pendant ce temps, le matou se joue des humains qui le cherchent et se métamorphose en tigre redoutable une fois passée la grille du parc...

 

lire-relire-3-6600.JPG

 

Au centre de l'album, une quadruple page vraiment spectaculaire s'ouvre sur un jardin public féerique et surréaliste à mille lieues des ragots étalés au dehors. Un décor tout droit sorti d'un conte, anti-chambre du château de la Belle et la Bête...

 

lire-relire-3-6603.JPG

 

Un magnifique album tout à fait d'actualité !

Pour vous faire une idée de l'album et de la chanson

- attention à la chanson, une fois entendue, elle est, comment dire... tenace !

 

 

 

 

Comment vous saviez pas ?

texte de Gilbert Laffaille

illustrations de Jean-Luc Allart

Les Grandes Personnes, 2010


adaptation vidéo de Steven Ligot

& Charles Seignolle

Partager cet article
Repost0

aglaé et désiré

Publié le par Za

61WJEk7iy7L._SS500_.jpg

 

J'aurais pu vous raconter cette histoire de rencontre entre un petit homme gris et triste et une petite bonne femme toute pimpante, tout sourire et robe légère. Leur opposition est si franche, si nette, qu'elle ne peut que bien se terminer, sur le thème "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants".

J'aurais pu vous parler du texte de Yaël Hassan, un joli texte qui se lit avec plaisir même si les rimes semées ça et là m'ont parfois gênée. En ramenant le lecteur aux mots proprement dits, ces jeux de rimes peuvent parfois troubler le déroulement de la lecture. Comme si le texte se rappellait à notre bon souvenir, comme s'il avait peur qu'on l'oublie et souhaitait sortir un instant de la place qui lui est échue : raconter simplement une histoire.

J'aurais pu prendre part à la micro-polémique qui accompagne cet album. En effet, Aglaé, qui rêve plus que tout de se trouver un jour à la tête d'une ribambelle de beaux bébés blonds, accueille Désiré et le rend à la vie en lui faisant la cuisine, en lavant et repassant ses vêtements, en lui offrant des draps propres qui sentent la lavande...

 

lire-relire-3 6537

 

J'aurais pu...

Mais il y a eu le jaune. Ce jaune incroyable qui gagne peu à peu les dessins de Clotilde Perrin. Et j'ai succombé à ces petits bouts de lumière pure et crue déposés avec science, ces lucioles végétales irradiant de chaleur.

 

lire-relire-3-6549-copie-1.JPG

 

Il y a eu aussi ce jardin merveilleux où aucun vert ne pointe, juste du rouge, du bleu, l'orange que j'aime tant et ce jaune inoui.

Ce jaune, ce jaune ! On s'y éblouit, on pourrait presque s'y réchauffer le bout des doigts. Il est tout simplement fascinant, ce jaune ! Alors, si ça ne vous dérange pas trop, je m'en vais grimper un peu dans cet arbre, pas longtemps, je reviens tout de suite...

 

lire-relire-3-6540-copie-2.JPG

 

Si vous me cherchez, je suis par là...

Là où il y a du jaune...

 

lire-relire-3-6542-copie-1.JPG

 

Voir la critique de Leslie Vega de la librairie Le Bateau Livre à Lille, la réponse de Cécile Boulaire et de Yaël Hassan, et le billet de Gaëlle.

 

Aglaé et Désiré

Yaël Hassan & Clotilde Perrin

les Albums Casterman, 2012

 

ca2012bigLogo1

Partager cet article
Repost0

pourquoi cherbourg ?

Publié le par Za

parce que le Festival du livre jeunesse de Cherbourg s'offre cette année

une thématique pour le moins hasardeuse :

Ogres, dragons et... Titanic !

parce que l'invité d'honneur en sera Philippe-Henri Turin

et que ce n'est que JUSTICE !hum...

parce qu'il sera entouré de Sylvie Chausse et d'Alex Cousseau

parce qu'il y aura aussi, entre autres mais surtout, Kiki et Albert Lemant

et parce que pour l'occasion,

M'sieur Turin s'est fendu d'une affiche de derrière les fagots

une de ces tueries dont il a le secret

une oeuvre titan... esque !

 

Tout commence par un dessin.

Un très grand crayonné de 123 cm x 91 cm.

 

Festi-2012-croquis-affiche.jpeg

 

Tout est là, les ogres, les dragons...  et le Titanic ! 

Et ce crayonné est le début d'un long, très long travail...

 

"Je sais que ce n'est pas raisonnable, mais j'ai travaillé près de deux mois sur cette affiche, entre le moment où j'ai commencé à chercher l'idée et la seconde où j'ai posé la dernière touche de couleur. Il a fallu d'abord trouver une bonne idée ou du moins une idée... Le thème initial était sur les dragons et les créatures fantastiques, puis le Titanic est venu, plus tard, naviguer sur ces eaux fantasmagoriques, anniversaire oblige. Et là je me suis demandé comment mettre en rapport des dragons, des ogres et ce paquebot au destin mondialement connu. Quand Catherine Gentile, du salon de Cherbourg-Octeville, m'a dit que Charles était le bienvenu sur l'affiche, et même plus que le bienvenu, j'ai alors pensé à ce cher Léonardo à l'avant du Titanic. Et voilà, rien de révolutionnaire. D'autres dessinateurs, ce sont déjà servis de cette image iconique pour faire leur propre illustration...

Après il suffisait de la dessiner, c'est tout. Ce fut long car je voulais représenter la proue du Titanic au plus juste. J'ai cherché des images du film, des documents, des photos de l'épave, et j'ai essayé de m'approcher au plus près. Il y a sûrement des erreurs mais je les assume. Il m'a fallu longtemps avant de bien voir la position des hublots, de comprendre les formes, le nom peint sur la coque, etc... Puis est venu Charles, que j'ai imaginé avec Alex Cousseau, l'auteur.  Et ensuite, il m'a fallu choisir comment dessiner tous les autres. J'ai opté pour le clin d'oeil à deux de mes ouvrages antérieurs dont l'auteure est également invitée sur le salon: Sylvie Chausse. Avec elle, j'avais travaillé sur deux livres intitulés "les Ogres" et "Tendres Dragons".

ogres.jpg 61omZXTkNjL._SS400_.jpg                                                                                                           

Une fois le crayonné mis en place et accepté par le salon, il m'a fallu acheter une feuille assez grande. Je n'ai trouvé qu'un gigantesque rouleau. La feuille avait pris la forme arrondie. Ce ne fut pas une sinécure pour passer le dessin à l'encre Sennelier brou de noix. D'autant plus que ma table lumineuse est relativement petite. D'où un temps fou pour réaliser cette étape sans abîmer la feuille.


affiche-cherbourg.JPG

Une fois le papier encré et tendu sur une planche adéquate, le ciel fut le premier à être coloré. Et ainsi de suite, lentement pendant un mois plein, en protégeant au fur et à mesure les parties déjà faites pour empêcher les taches... Laborieux, éreintant, parfois couché sur la planche. Mais vous me direz, je n'avais qu'à faire le dessin plus petit. Et vous aurez raison. Mais j'avais envie de le faire. Et je suis content de l'avoir réalisé jusqu'au bout et de voir le regard des gens.


L'affiche est-elle fidèle à tes couleurs ?

 

Alors là, je suis bien embêté parce que je ne me souviens plus des couleurs exactes de l'original. À force de voir des couleurs différentes sur les écrans et de travailler sur la fin du deuxième Charles, j'ai un peu oublié. Je redécouvrirai mon travail en voyant l'original de l'affiche exposée sur le salon. De plus, je n'ai pas encore vu l'affiche imprimée. On a toujours des surprises, des pertes, des différences qui sont inhérentes à la technique. Dans l'ensemble, je peux dire que tout le monde a fait un énorme travail et je les remercie du fond du coeur. Je suis surtout heureux de savoir que l'équipe du salon du livre jeunesse et BD de Cherbourg-Octeville aime mon dessin. C'est le plus important. Ne pas avoir trahi leur souhait et leurs envies.

L'original sera exposé à Cherbourg-Octeville. J'ai hâte de savoir si les visiteurs vont l'aimer. Et j'ai hâte également de voir les affiches en grand et les bâches et les flyers, et les affichettes et... Bref je suis impatient d'y être. L'affiche sera en vente sur le salon. J'en veux une !  Ça y est, le dessinateur pète un câble...."

 

affiche.jpg

 

  Et moi, je ne résiste pas au plaisir de zoomer sur certains détails qui, au choix,

me ravissent,

m'épatent,

m'émerveillent,

me scient,

m'amusent,

me laissent sur le c... flanc,

me clouent le bec.

 

cherbourg-1-det-2.jpg

 

cherbourg-1-det-4.jpg

 

cherbourg-1-det-3.jpg

 

cherbourg-1-det.jpg

 

cherbourg-1-det-6.jpg

 

cherbourg-1-det-7.jpg

 

Merci au Capitaine Turin

d'avoir lâché une seconde le gouvernail

afin de répondre à la passagère légèrement verdâtre

agrippée au bastingage...

Bon vent !

 

Euh, attendez,

c'est quoi cet énorme morceau de glace, là...

CRRAAAC !

Ahhh !!!

Aux canots de sauvetage !

Les femmes et les dessinateurs d'abord !!!!

Partager cet article
Repost0

au monde

Publié le par Za

pour Paolo,

pour Théodore,

 

au-monde.jpg

 

Le jeu des ressemblances au-dessus du berceau est un grand classique. Que n'avons-nous tous entendu ! Encore que, aux abords du couffin de Petitou, je n'ai jamais eu droit à "il ressemble à sa mère !" Non, la bestiole ne me ressemble en rien. Il est châtain clair, grand échalas tout en longueur, droitier, les yeux gris-bleu-vert. En cherchant bien, le nez, peut-être, ou vaguement une oreille. Ah si ! Il est bavard.

 

lire-relire-3-6534.JPG

 

Où en étais-je ? Ah oui... De ce moment inévitable, Rascal fait un album précieux, qu'on feuillette en souriant. Une galerie de portraits de famille où chacun s'approprie ce petit bout qui roupille tranquillou, loin de l'agitation des abeilles bourdonnantes. Tous les bébés se ressemblent. Non, il y en a des moches. Tous les enfants finissent par nous ressembler. La preuve : l'amour débordant de Petitou pour le vélo... À moins que ce ne soit nous qui finissions par leur ressembler à force de les vouloir nôtres.

 

lire-relire-3-6532.JPG

 

Où en étais-je ? Ah oui... Ce bel album cartonné est fait pour être manipulé par les plus dévastateurs d'entre les minuscules. Chaque double page offre le portrait d'un membre de la famille, au sens large. La moustache de Papy côtoie le profil du demi-frère, certains arborent des contours volontairement flous, d'autres un crayonné précis, agrandi au plus près. D'autres encore vous ont des airs d'estampes précieuses et fragiles bizarrement accrochées à ce carton épais.

 

lire-relire-3-6530.JPG

 

Et pendant ce temps-là, l'autre pionce, peinard, comme s'il savait que cette agitation ne sert à rien et finira bien par  s'éteindre.

 

au monde

Rascal

Pastel, l'École des Loisirs,

2012

 

Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.

Victor Hugo (Les feuilles d'automne)

Publié dans albums, Rascal, Pastel

Partager cet article
Repost0

<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 > >>