lulu et le cheval qui danse
Et revoilà Lulu Vroumette, la tortue à couettes !
Vous savez sans doute qu’ici, on adore cette série et le travail de Frédéric Pillot en général. Je ne vais pas vous refaire le coup des impayables oiseaux bouffis. Encore que, cette fois-ci, notre dessinateur chouchou atteigne, à mon sens, à la quintessence du volatile replet.
Dans cet opus, Lulu fait sa mystérieuse. Que cache-t-elle à ses amis, que fait-elle de tous ces sacs de navets qu’elle trimballe inlassablement ? La couverture le dévoile : elle a rencontré un cheval magnifique et fier de la race des lipizzan, un cheval qui danse. Mais que fait-il seul, abandonné dans cette clairière ?
Lulu est un personnage attachant, énergique, déterminé et l’on est chaque fois heureux de la retrouver. On s’attache à ses aventures optimistes qui mettent en avant l’amitié et l’entraide.
Mais vous vous doutez que j’aime avant tout ces albums pour l’art de Frédéric Pillot. Je ne me lasse pas de ce fouillis grouillant de vie. Chaque brin d’herbe frémit, et pas une fleur, pas un champignon qui n’ait reçu l’attention qu’il mérite. Je décernerai d’ailleurs un prix spécial aux irrésistibles plantes potagères, à la cuisine de Lulu où j’irai bien éplucher quelques navets moi aussi !
La nature sert d’écrin aux personnages, des animaux qui peuplent ce récit de regards si parlants qu’ils pourraient sans complexe se substituer au texte. On pourrait disséquer chaque image, en étudier la construction, s’esbaudir devant les couleurs. Et c’est chaque fois la même chose : une fois l’histoire achevée, on revient immanquablement sur chaque double-page, juste pour le plaisir d’y dénicher une libellule ahurie, une mésange en forme de lune, l’aigrette fragile d’un pissenlit…
Ruez-vous sur ce Lulu grand cru !
Lulu et le cheval qui danse
Daniel Picouly & Frédéric Pillot
Magnard Jeunesse, 2013