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davide cali

mon papa pirate

Publié le par Za

mon papa pirate

Mon papa pirate est une histoire d'amour filial, d'admiration d'un fils pour son père. Une histoire d'histoire aussi. Celle que raconte le père à l'enfant pour lui alléger les noirceurs de la vie. Le père pirate partage ses aventures à chacun des ses retours. Il s'attarde surtout à décrire son équipage. Et quel équipage ! Des durs, des vrais, des tatoués, aux noms évocateurs...

Il y avait : Le Tatoué, qui était en effet couvert de tatouages et ne disait jamais un mot.

Centime, le perroquet qui parlait pour lui.

Un dénommé Cigarillo, bon cuisinier, qui racontait des histoires de fantômes à vous donner la chair de poule.

Le Barbu qui, d'après la légende, portait déjà la barbe à sa naissance.

Riquiqui, qui avait la taille d'un enfant mais n'avait peur de rien...

mon papa pirate

Tout commence dont par un récit de piraterie dans la plus pure veine du genre. Et puis il y a l'inattendu, l'accident. Il faut rejoindre le père blessé et la mère ne prend pas le chemin des Caraïbes. C'est un train qui traverse l'Europe, depuis l'Italie jusqu'en Belgique. Et c'est là que le livre gagne toute son originalité, en jouant sur la fibre sociale, humaine.

mon papa pirate

On bascule alors dans une belle émotion où l'enfant trahi tranforme la déception qui pourrait être la sienne en un autre regard, une autre admiration. Par la même occasion, il cesse d'être tout à fait un enfant. Les farouches pirates ne le sont pas et qu'importe. Ils ont une autre fierté, celle des mineurs. La fin de l'histoire m'a tiré des larmes. Je vous la laisse, elle est belle et précieuse.

mon papa pirate

Vous l'aurez compris, le texte de Davide Cali est émouvant, extrêmement bien écrit, sans concessions. Il rend à ce père toute sa dignité, la noblesse de son métier. Parce que mineur n'était pas, n'est pas un métier comme les autres. Ceux qui l'exerçaient en tiraient une fierté particulière. Les mineurs, les métallos, autant de métiers très durs, ingrats auxquels les hommes sont farouchement attachés, autant qu'à leurs origines, qu'à leurs noms de famille aux consonnances étrangères - italiennes, polonaises, algériennes.

J'ai une admiration particulière pour le travail de Maurizio Quarello et c'est sur son nom que j'ai emprunté cet album. Son trait rend ici des atmosphères justes, le rêve de piraterie, le quotidien prosaïque, le ciel, le regards de ces hommes dignes. La palette des couleurs bascule brutalement des rouges flamboyants aux gris et bleus de la pluie et du carreau de la mine.

Une réussite absolue, littérairement, graphiquement, émotionellement.

 

Mon papa pirate

Davide Cali & Maurizio A.C. Quarello

Sarbacane, octobre 2013

Orriecho acerbo, pour l'édition originale

Voir ici l'avis de Sophie-Hérisson

 

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