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la controverse de Bethléem

Publié le par Za

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Toujours chez Actes Sud, La controverse de Bethléem.

Pourquoi ce livre a-t-il attiré mon oeil au milieu de tous les autres ? Le tableau du Greco y est certainement pour quelque chose. Le titre, rappelant la passionnante controverse de Valladolid... Il s'agit ici de la traduction du grec vers le latin des Évangiles par Jérôme au IVème  siècle. Les points qui l'opposent à Rufin d'Aquilée sont loin d'être anecdotiques: le péché, l'expiation, le sacrifice, le personnage du Diable... Tant de dogmes qui ont réglé la vie des chrétiens pendant les siècles et dont on découvre qu'ils étaient un peu flous à cette époque.  Cette controverse n'est pas anecdotique car la traduction de Jérôme est toujours la traduction en vigueur dans l'Église contemporaine. Ce roman-correspondance, qui court de 380 à 410, entre disputes et réconciliations, se lit d'une traite et nous fait vivre en direct l'invasion de l'actuelle Italie par les Wisigoths.

Moment savoureux, dont je ne sais que penser, sourire ou m'effrayer, l'évocation des ermites du désert, dont la vie de mortification repose là encore sur la traduction, l'interprétation d'un simple mot. Reclus dans des trous creusés dans le sol, enfermés volontaires dans des cages suspendues, broutant l'herbe à même le sol, les "stationnaires" dont certains, par le truchement d'une corde restent debout plusieurs années, les "stylitiques" vivant sur une colonne... Ces pratiques incroyables de mise à mal du corps pour la gloire de Dieu,  prêtent aujourd'hui à sourire et me rappelle l'indépassable, l'impayable Thérèse d'Avila vue par Claire Bretécher, à relire absolument. Mais j'ai un peu mauvais esprit, je sais...

 

 

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les beaux jours # 4

Publié le par Za

Lire, lire, lire, toujours... Quatre livres lus d'affilée quasiment sans respirer entre.

Août.

Sous le soleil du Cantal, mais pile dessous, dans les coins où il n'y a pas d'ombre et, du coup, supprimer sauvagement la sieste parce que c'est à cette heure-là que la lumière est la meilleure, à moins qu'il ne faille profiter des derniers rayons, assise dans l'herbe, un chat soudainement câlin pour reposer son dos...

 

Le cabas était plein, souvenez-vous... Mais j'avais tout lu en arrivant ici, ou presque...

Pour ce qui est des Vargas, Salut et Liberté est un recueil de nouvelles que j'avais déjà lues séparément. Bon. Les deux autres, des essais, me sont tombés des mains: trop bavard à mon goût.

 

J'ai repoussé ma lecture de Moby Dick à l'achat d'une nouvelle traduction. Snob, moi ? Que nenni ! Mais l'édition Folio est en fait une très ancienne traduction, sans doute passionnante mais finalement datée, arrêtez-moi si je blasphème (Jean Giono y a participé). De plus, et là, je fais ma chochotte, le rapport format/police est insupportable à mes petits yeux de quarantenaire pré-lunetteuse. Je les sens se pointer tranquillement au détour de l'automne, ces lunettes, sans anxiété - ça me donnera peut-être enfin  l'air sérieux (sait-on jamais...). J'ai donc commandé une autre édition/traduction. D'aucun pensant que ce texte est inépuisable, me voilà dans de beaux draps...

 

Tout étant lu, il a fallu donc procéder à un léger réapprovisionnement. Ah, l'affreux prétexte à deux sous pour aller discuter, découvrir, papoter, rencontrer, bavarder en des lieux très amis !

 

Alors en route pour un nouveau Monénembo, en passe de devenir un de mes auteurs de chevet...

 

 

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Je ne me lasse pas du style impitoyable de Tierno Monénembo qui s'attaque ici au portrait d'un homme pris au piège de la tradition et de la modernité, impuissant à décider de son parcours, perdu aux confins de l'administration et de la corruption. Monénembo navigue entre vitriol et compassion (merveilleux personnage du fou).

 

"Des vallées escarpées, prêtant généreusement leurs flancs à de folles chutes d'eau. Des monticules dodus, des plaines à perte de vue, inondées par des fleuves nourris... Des boeufs roux, mauves, gris ou tachetés, paissant dans les plaines, dans les vallons, en troupeaux serrés, comme semés par une main large. Du riz, du fonia, de la belle herbe verte; une panoplie de tiges et de feuilles, d'épis et de lianes, l'atmosphère gorgée d'une saisissante odeur de terre et de bouse de vache."

 

 

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fiadone

Publié le par Za

C'est le moment d'arborer mon beau t-shirt, absolutely collector, si généreusement offert par mon indispensable Karen B.,  sorella mia, from Corsica to Cantal, deux pays qui auraient ceci en commun: mettre un point d'honneur à abhorrer les routes droites et planes, un vrai cauchemar pour mon oreille interne !!

 

Devant du t-shirt:

Albu (Albo) est un petit coin de Cap corse pour lequel, une fois n'est pas coutume, je suis à court d'adjectif !

 

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Derrière, il y a écrit "staff".

Comme l'a finement fait remarquer my very dear Karen B. , à quand "u staffu" ?

 

Ceci étant posé, en avant pour une recette simple et délicieuse.

Mettre d'abord la main sur de la vraie brousse/brocciu de brebis ! 500 g feront l'affaire. J'en ai trouvé de l'excellente sous la marque lou perac au Carrouffe de Saint-Flour, c'est dire si vous en trouverez aux Milles (je dis ça comme ça...). Il vous faudra aussi 5 oeufs, 150 g de sucre, le zeste râpé d'un citron. Sur certaines recettes, vous trouverez aussi une cuillerée à soupe de farine, mais ce n'est pas indispensable.

Allumer le four à 180°, beurrer un moule à manqué ou mieux, le tapisser de papier cuisson.

On peut passer la brousse au moulin à légumes, mais écrasée à la fourchette, ça marche aussi.

Ajouter un oeuf entier et les quatre jaunes. C'est là qu'on incorpore la farine si on a décidé d'en mettre, le sucre et le zeste de citron et qu'on mélange bien.

Battre les blancs d'oeufs en neige et, selon la formule consacrée, les incorporer dé-li-ca-te-ment. Quand j'ai la flemme ou pas le temps, je mets les oeufs entiers.

Ce gâteau cuit en 45 minutes. Il est très joli au sortir du four, s'effondre un peu en refroidissant. À consommer tiède ou froid, même le lendemain.

 

Voici modestement le résultat d'avant-hier:

 

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Publié dans marmites & casseroles

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Ibrahim Maalouf à Murat, Cantal

Publié le par Za

Ça commence par une petite ville accrochée à son morceau de volcan, comme une arapède auvergnate (le lien vers l'explication du mot est spécialement dédié aux lecteurs originaires du nord du 45ème parallèle nord). Des cailloux en forme de maisons, des maisons couleur de caillou, lovées amoureusement tout contre leur montagne, enrubannées de prés, de ruisseaux, au coeur d'un pays de vaches - certaines aux yeux cernés de khôl, à l'orientale, tout en raffinement, d'autres velues comme des wisigoths. Une petite ville aux ruelles exigeantes, sous des cieux incroyables, du bleu turquoise au gris anthracite, déclinant toutes les histoires de nuages possibles, et ce en un quart d'heure, s'il le faut.
 
 
L'hiver, c'est une autre histoire. Elle est toujours là, la petite ville, pelotonnée contre son rocher, qui la réchauffe comme il peut. Le gris vire au bleu transi, dans un carcan blanc, blanc, blanc. Je n'ai aucun goût pour la neige, uniforme, propre, froide, sépulcrale. Alors, de loin, depuis un lacet de la route, les toits qui fument un peu sont une oasis à l'envers; on espère un feu, un café brûlant, un sourire.
 
 
De la petite ville, je ne connais pas les saisons intermédiaires mais j'imagine l'arrivée du printemps, lorsqu'il lui prend l'envie d'entraîner sa montagne pour un petit tour de valse, balayant d'un revers de la main le peu de neige saupoudrant encore ses épaules.
 
 
Et Ibrahim Maalouf, dans tout ça ?
Eh bien, la petite ville, profitant de l'été radieux, s'est offert un concert de rêve !
 
 
 
 
À la nuit tombée, salle comble pour ce trompettiste géant de trente ans.
Presque deux heures qui passent en un souffle. D'abord vingt minutes d'improvisation. Je sais que c'est une composante essentielle du jazz, mais ça m'épate toujours. Puis Beyrouth, un morceau dont Ibrahim Maalouf raconte qu'il l'a composé en découvrant les cicatrices de la guerre, Led Zeppelin à fond dans le walkman: le choc. Pour moi aussi, qui n'avais encore jamais versé de larmes pendant un concert de jazz... Le reste est à l'avenant, virtuose de la trompette mais surtout de l'émotion, une force renversante, à réveiller les volcans les plus assoupis, jusque dans ces pianissimos presque inaudibles de fragilité (magistral Ya Ha La).
 
 
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J'en suis ressortie un peu à l'envers et, évidemment, je me suis perdue en rentrant, me retrouvant sans le vouloir au coeur de la petite ville, dans une rue déserte et silencieuse. Une rue courbe comme un bras, sur lequel on reposerait sa tête pour s'endormir. Contre un rocher doux, une montagne inespérée.
 

Publié dans in my heart

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choisir un livre

Publié le par Za

Cependant que certains s'échinent à rejoindre à pieds le sommet du Puy de Dôme, fidèle à une réputation que je n'ai pas volée, je viens de me trouver un joli coin d'herbe douce et ensoleillée...

 

Alors donc, choisir un livre... Jeter son dévolu sur quelques centaines de pages, leur accorder les heures propices au sommeil, dans la délicieuse solitude du lecteur.

 

le hasard - Une couverture qui saute aux yeux, un titre intrigant, et voilà qu'on sort un peu chargée de la librairie, sans avoir même pris la peine de lire la quatrième de couverture, persuadée que, décidément, on a un sixième sens ! Ça marche parfois ("La colère des aubergines"), ou ça ne marche pas trop (mais pour ces deux-là, je persiste à adorer la couverture):

 

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le top 10 des meilleures ventes - Maintenant que je suis une fervente adepte du slow book, je ne sais même plus ce qui se vend !

 

la critique littéraire- Le plus risqué à mon sens car toujours soupçonnable d'indulgence, de copinage (bon, allez, j'écoute quand même religieusement le Masque et la plume). Un exemple: "Le cuisinier" de Martin Suter (Christian Bourgois). Trafic d'armes, géopolitique et cuisine moléculaire tendance ayurvédique, critiques élogieuses et ennui mortel, aucun souffle ni sensualité, des réserves quant à la traduction (laissons à l'auteur le bénéfice du doute). Et là, pour le coup, la couverture était hideuse.

 

l'auteur qu'on aime- Et on se jette: Fred Vargas, Tracy Chevalier, Marie-Aude Murail, Daeninckx, Monénembo (le dernier en date)... Joan Sfar, Tardi, Larcenet, Loisel, Marjane Satrapi pour la BD...

 

l'admiration plus ou moins inconditionnelle - Elisabeth Badinter, Simone Veil, Barack Obama...

 

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l'immersion dans les classiques - Ceux dont on sent qu'il faut les avoir lus, sans quoi la vie serait imparfaite: Albert Cohen, Victor Hugo, Hampâté Ba, Melville, Stevenson, Dumas, London... Pour Proust, j'ai essayé mais la greffe n'a pas encore pris...

 

la blogosphère- Quelques voix choisies pour leur proximité et dont le jugement inspire confiance. À ce sujet, j'ai un faible pour les canadiens, dont le choix de textes francophones est sans frontière aucune et, par essence, exempt de toute germanopratinerie.

 

le conseil d'ami, dans lequel j'inclus le libraire (pas tous, vous voudrez bien, je vous prie, noter le singulier) - Ceux-là vous connaissent et vous veulent du bien (du moins je l'espère). L'ami débarque chez vous un jour avec un livre qu'il a aimé, assez pour vous l'offrir (le Roi de Kahel, Les nouveaux mystères de Marseille). Ou elle laisse traîner ceci:

 

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Distraitement, vous feuilletez, lisez un article, puis deux et vous vous jurez de tout lire bientôt. Le libraire, qui commence à cerner finement votre personnage, suggère tel roman, recueil de nouvelles, avec l'assurance d'un sorcier malicieux.

Lire ces livres-là, c'est créer un lien discret, brillant et solide comme un fil de soie. Je lis ce que tu aimes, tu sais déjà ce que je vais aimer.

 

Et d'une page à l'autre, cette fameuse solitude de la lecture n'est finalement qu'une façade, qu'un échange différé, passé ou à venir. Le temps du livre est tellement plus long que les quelques heures passées à le lire.

 

 

 

 

Publié dans d'autres choses

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Une histoire de la lecture, Alberto Manguel

Publié le par Za

"Dans un essai sur l'art d'étudier, l'érudit anglais du XVIèmesiècle Francis Bacon a catalogué le processus [de la lecture]: "Il faut goûter certains livres, en avaler d'autres, en mâcher et en digérer quelques uns." Les 454 pages (hors notes et index) de cette Histoire de la lecture appartiennent à la deuxième catégorie. Je ne suis pas grande lectrice d'essais, mais celui-ci traite d'une des grandes affaires de ma vie depuis mes six ans: la lecture. J'ai donc avalé ces pages dans le temps ralenti de l'été, propice aux longues, très longues plages de lecture... Et ce faisant, je regarde du coin de l'oeil naître un petit lecteur avide de mots à déchiffrer, tout émerveillé de la nouveauté, de la découverte, de l'alchimie de lettres assemblées pour former du sens, sur les pages des livres, les devantures des magasins, les boîtes de conserve... Voilà comment commence le long chemin du lecteur...

 

Celui d'Alberto Manguel est fait d'érudition, de digressions inspirées. Ce n'est pas une histoire linéaire mais une suite ininterrompue de rencontres, de lecteurs hors normes, depuis les premiers déchiffreurs de signes vaguement aléatoires.

 

 

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La lecture à haute voix, publique (Manguel fut le lecteur de Borges devenu aveugle) par opposition à la lecture privée, la forme du livre, l'auteur/lecteur, les livres interdits, les postures de lecteur (où l'on apprend que depuis la nuit des temps, nous sommes légions à lire... couchés), autant de sujets de réflexion joyeuse et jamais ennuyeuse.

 

Et la rencontre avec le livre... Rencontre-t-on un livre comme on rencontre un être ? "[...] dans une large mesure, mes rencontres avec les livres ont été une question de chance, telle la rencontre de ces âmes inconnues, dans le Quinzième chant de l'Enfer de Dante, dont "chacune nous regardait comme entre eux font, le soir, les gens en chemin par temps de neuve lune", et qui découvrent soudain dans une apparence, un coup d'oeil, un mot, une attirance irrésistible."

 

Et l'on croise, tel un personnage des Mille et une Nuits, le grand vizir de Perse Abdul Kassem Isma'il qui traverse presque furtivement un chapitre, précédé de "sa collection de cent dix-sept mille volumes" chargée sur "quatre cent chameaux, entraînés à marcher par ordre alphabétique." Et que dire du Comte de Libri, génial, redoutable et vénéneux voleur de livres, défendu par Mérimée jusqu'au bout de sa flamboyante et pitoyable cavale. "Voler des livres n'est un délit que si on les vend." Il y a aussi l'impayable censeur qui fonda à New-York, en 1872, la Société pour la Suppression du Vice. Réjouissant pourfendeur de la lubricité littéraire, bouffon de farce. Hélas, que n'a-t-il été un cas isolé...

 

L'ombre de Kafka plane sur ces pages, ressurgit régulièrement, accompagne le lecteur. "Il me semble d'ailleurs, écrivait Kafka [...], qu'on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un bon coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?"

 

Être lecteur...

 

 

 

Publié dans essais, Alberto Manguel, Babel

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impressions d'été

Publié le par Za

• gifle de chaleur plutôt impitoyable sitôt sortie de la voiture

• abricot parfait cueilli mûr sur l'arbre, les pieds dans l'herbe grillée

• début de glande infernale et dense

• tremper dans la piscine tout en regardant pousser les tomates, se concentrer sur ce passage fascinant du vert au rouge et retour au premier point - glande infernale et dense

 

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IMGP1557

 

• des gradins de pierre encore chauds de la fournaise de l'après-midi, tranquillement investis par une foule amoureuse d'un héros généreux en chemise blanche

 

 
 
Admettons-le, la voix du ténor - mais du grand, du qui chavire - cette voix parle aux tripes, pas aux oreilles. Et c'est bien au-delà de la musique. Je m'incline bien bas devant ce don de l'instant. Un échange d'une grande intensité. Aucune modestie, un vague soupçon de vulgarité: on n'est pas ici dans le chic,on vise les tripes, pas le cerveau, en un mot, on s'encanaille. Une voix éclatante et l'afición. Il y a quelque chose de la corrida dans ces moments. Le public est d'avance conquis, mais gare au faux pas. Ce soir-là, il n'y en a pas eu. Oh non !
 

 

Publié dans in my heart

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Peuls, Tierno Monénembo

Publié le par Za

La grande histoire des Peuls commence par un choix impossible pour un père: choisir entre ses deux fils aînés, jumeaux. Un récit qui roule sans s'arrêter une seconde du XVème siècle  jusqu'à aujourd'hui, sans repos, une route ininterrompue de paroles, d'hommes et de femmes, de railleries, de mort, d'errance, de jalousies...

 

peuls

 

"La nuit est vaste, obscure, profonde. Ses mystères peuvent contenir la douleur et l'indicible. Le jour est trop clair, trop évident, trop fragile. Il est interdit de conter, le jour; de forniquer, le jour; d'offrir des libations, le jour; d'évoquer les morts, les sujets qui fâchent ou quoi que ce soit de pénible et de contrariant, le jour."

 

 

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inventaire d'un cabas en vacances

Publié le par Za

 

 

 

Et voilà que le cabas des vacances se manifeste, réclame sa cargaison de livres ! Et le choix est crucial. Certains étés restent marqués par un livre, un auteur... Il y a eu l'été du Seigneur des Anneaux où j'ai appris qu'on pouvait tomber amoureux-se d'un être de papier, Aragorn... l'été de Belle du Seigneur... l'été de Bjorn Larsson et ses 1800 pages avalées d'un seul trait...

Cette année, toujours optimiste, j'embarque:

 

   Moby Dick en premier !


quelques Marie-Aude Murail:

Charles Dickens & Malo de Lange, fils de voleur


deux ou trois Vargas de chez Librio:

Salut et libertéPetit traité de toutes vérités sur l'existence ,

Critique de l'anxiété pure


  deux  tomes des "Nouveux mystères de Marseille" de Jean Contrucci,

à savoir  Le guet-apens de Piscatoris et L'énigme de la Blancarde (merci, merci, merci dear old Gemini C. !!)


la monumentale Histoire de la lecture d'Alberto Manguel (je vais me régaler!)


 

Je ne vais peut-être pas tout lire, non, encore que... mais j'aime avoir le choix. Surtout que lorsqu'il rentre à la maison, le cabas déborde un peu d'autres livres rencontrés sur place, car la route est bordée de fort gouleyantes librairies !

 

Mais le cabas va devoir faire l'effort de contenir d'autres projets: potasser quelques partitions, terminer les zencours de tricot, bidouiller une ou deux bestioles du livre d'Hansi Singh, réaliser ce râââvissant cabas rencontré dans le dernier Marie-Claire Idées, ficelle de lin au point mousse, je meurs d'envie de m'y escagasser les doigts !

 

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Mais il y aussi...

Des retrouvailles en tout genre, mes Kényans en escale à Marseille, Avignon et sa cargaison de plaisirs, d'interminables discussions à l'ombre, des rires, des rendez-vous avec de vieilles pierres, des émotions qui font du bien à nous rappeler qui nous aime, les mains dans les légumes et les couleurs du marché, à fournir des tablées souriantes, quelques plouf ! rafraîchissants et bruyants, des silences propices à la sieste et puis des montagnes  accueillantes et douces, un ruisseau qui serpente emperlé de canards, et encore d'autres sourires,

 

 

mais surtout...

dans tout ça...

ne pas oublier...

de...

ne rien faire !

 

cabas d'été034

Publié dans in my heart

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Thierry Jonquet, 1954 - 2009

Publié le par Za

C'était il y a longtemps, à Gardanne, Bouches du Rhône. Un festival, Polar sur la ville ou quelque chose comme ça. Et là, sur un podium, assis côte à côte, Patrick Raynal, Jean-Claude Izzo, Didier Daeninckx et Thierry Jonquet. Je suis assise par terre, au premier rang, abasourdie par cette brochette de pointures, ma bibliothèque noire devant moi, en chair et en os. Trop beau.

 

C'était dimanche dernier, une balade sur le site de la canadienne librairie Monet, une édition de poche regroupant plusieurs romans de Jonquet et le commentaire qui va avec: Thierry Jonquet nous ayant quitté l’année dernière, il ne nous reste plus qu’à relire ses romans devenus des classiques. Folio ressort dans un recueil quatre de ses romans noirs : Mygale, L’orpailleur, Moloch et La Bête et la belle. Pour découvrir ou redécouvrir un des grands du polar français !

 

Et voilà.

Moi et ma manie de n'être au courant de rien.

Tout ça n'est pas sérieux.

Relire d'urgence.

 

Engagé, c'est comme ça qu'on dit, un auteur engagé. Éveillé, aux aguets, sur le chemin du ronde à scruter le monde et ses locataires. Témoin impitoyable des soubresauts de notre société, de ses absurdités et des ses chienneries. Sentinelle jusqu'au bout avec Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte, titre magnifique emprunté à Victor Hugo (À ceux qu'on foule aux pieds), il n'y a pas de hasard à l'admiration.

 

Alors, je me plante devant une étagère pas très rangée, et ils sont là, nombreux, un peu partout.

 

 

jonquet bis033

 

J'ai dû commencer par La vie de ma mère, sur les conseils de V. (s'en souvient-il?), à une époque où je découvrais les murs riants d'une SEGPA, décor de ce roman. La mienne était marseillaise. Puis il y a eu Moloch et son premier chapitre en forme d'uppercut. Et vite, les Orpailleurs, que je place tout en haut de l'oeuvre de Jonquet. Ces deux livres abritent les impayables et désormais éternels Rovère, Pluvinage, Dimeglio...

 

Le relire alors, toujours et encore et se mentir un peu en gardant ce rendez-vous régulier du temps où on sortait de la librairie avec le nouveau Jonquet sous le bras...

 

 

Publié dans romans

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