Les ogres sont des cons
Et si ça devenait une sorte de tradition ? Si, tous les ans, à l'automne, je me fendais d'un petit quelque chose sur les ogres, tant il est vrai que, quand on fait mon genre de métier, manger un petit enfant, parfois, ça confine à la légitime défense...
Mais pourquoi sens-je confusément que ce livre-là, je ne pourrais pas l'emmener à l'école, au risque de voir ma directrice, déjà très occupée, crouler sous les plaintes ?
Le titre ? Sans doute.
Le texte ? Possiblement.
Les illustrations ? Surtout.
Ceci étant dit, cet album rejoint immédiatement le nirvana de mes albums chéris. Je l'aime. Pour tout ce qui fait qu'il restera pour l'instant réservé à mon usage personnel et jubilatoire.
Voici l'histoire noire d'un ogre insatiable, affamé et, finalement, plutôt...con. Ayant dévoré son royaume entier, il en vient à manger sa propre famille. Tout cela se termine dans un réjouissant bain de sang, à réserver aux âmes averties, ou du moins aux chères têtes brunes adeptes du second degré.
Le trait d'Albert Lemant est fouillé, pas propre sur lui, grinçant. Le texte, très conte-comme-il-faut, reste digne, même lorsque l'histoire verse dans le grand guignol, créant un contraste... comment dire... salutaire.
Publié il y a un an par L'atelier du poisson soluble.
Sur cette maison d'édition décidément passionnante, je me permets de vous renvoyer à un excellent exposé de Suhani, ainsi qu'à cet aperçu de leur prochain album à paraître...