les oiseaux
La Joie de lire...
Rarement maison d'édition aura aussi bien porté son nom.
Ça commence l'air de rien.
Le désert, une piste, pas de texte encore.
Ça commence avec si peu. Un camion rouge, le sable jaune et le ciel bleu. Primaire...
La suite n'est guère plus spectaculaire. Ouvrir la porte du camion pour laisser s'échapper tout ce qui s'y trouve. Ou presque. Parce ce qu'il reste un détail. Un petit détail. Et toute l'histoire de cet album, c'est ce petit détail qui ne veut pas s'envoler.
Tantôt restreint à l'espace d'une seule page, tantôt envahissant les deux, le dessin subtil d'Albertine fait merveille. Le texte de Germano Zullo, si discret qu'il se contente parfois d'un mot, fait entendre sa voix singulière, sans jamais évoquer l'oiseau, sans jamais faire entendre l'homme. Non, il n'est question que de l'importance que peut revêtir un détail, même anodin, pour peu qu'on lui accorde toute l'attention qui lui est due. La beauté de cet album est aussi dans la séparation entre le texte et l'image, qui illustre le propos au sens le plus fort du texte, comme une parabole. Il faut s'attarder sur les regards entre l'homme et l'oiseau, voir naître la complicité, germer le grain de folie jusqu'à la belle conclusion de ce livre.
Vous l'aurez compris, nous avons affaire à un trésor, un livre de grande classe, qu'on referme avec respect. Avec amour aussi. Et reconnaissance. Parce qu'Albertine et Germano Zullo ne sont pas là pour épater le lecteur. Et c'est pourtant ce qui arrive. Cet album est une merveille d'intelligence et de modestie, un chef d'oeuvre de sensibilité.
Pour ceux qui penseraient qu'une fois encore j'en fais trop, procurez-vous Les oiseaux, et installez-vous au calme. Oh, cela ne vous prendra pas trop de temps !
Encore que.
rendez-vous sur le blog de la Soupe de l'espace
pour se régaler du beau travail d'Albertine,
une dame au regard magnifique,
et gauchère, s'il vous plaît !
Quant à l'avis (enthousiaste) de Gaëlle,
Les oiseaux
Germano Zullo & Albertine
La Joie de lire
avril 2010