Sophie et sa courge
Tout d'abord, permettez-moi de vous avouer que j'aime le mot courge. Je le préfère largement à potiron, même si je sais que les deux termes recouvrent des réalités botaniques bien différentes. Et puis chez moi, on ne dit pas "j'ai préparé un potage au potiron", mais "j'ai fait une soupe de courge", ce qui a le mérite, à mon sens, d'être direct. Et même si peu vous chaut - du verbe chaloir, il fallait que ce soit dit.
Sophie a une courge. Certains ont un hamster, un chat, une poupée, Sophie a une courge. A vue de nez, j'irai jusqu'à dire que c'est un butternut, c'est vous dire si je suis balèze en courges. Bref, au lieu de la manger, elle s'en entiche. J'en connais qui ont fait ça avec des lapins. Sophie dorlote sa courge, l'appelle Bernice, la traine partout avec elle. Sophie et Bernice deviennent inséparables, s'amusent follement.
Mais il faut se rendre à l'évidence, Bernice est périssable et commence même à pourrir légèrement. L'hiver est là, et la courge doit retourner à la terre. Pour renaître.
On connait l'art d'Alice Wilsdorf pour les bouilles irrésistibles et cet album ne déroge pas à la règle. Une succession de simples, doubles pages et de vignettes remuantes donne son rythme à l'histoire.
Sophie et sa courge
Pat Zietlow Miller & Anne Wilsdorf
Kaléidoscope
mars 2015
Et comme cette histoire m'en rappelait une autre, j'ai demandé à Fiston 1er, archiviste de la famille, qui m'a ressorti un de ses vieux Tralalire sur le même thème, Yaci et sa poupée de maïs (René Escudié/Natacha Sicaud - n°67/juin 2006).