parler des livres
"Après le plaisir de posséder des livres, il n'y en a guère de plus doux que d'en parler. "
Charles Nodier, 1780-1844
N'est-ce pas, Christine ? Isn't it, Karen B. ?
Qu'y a-t-il en effet de plus agréable que de partager ses enthousiasmes, déceptions, énervements, souvenirs de lecture, rencontres de lecteurs, amitiés et connivences livresques... Pour ce qui est des déceptions ou des énervements, vous n'en verrez pas trace ici. Les livres qui me tombent des mains finissent dans le carton "à donner" et ciao!
Avant de m'attaquer aux Trois Mousquetaires & profitant des vacances puis d'un climat qui ne vous laisse guère qu'un choix: lire, j'ai fait la connaissance de Bartleby ("Herman Melville est un dieu" - Maurice Sendak). Un être énigmatique et minéral, qui vous laisse d'abord perplexe, puis vous angoisse un brin, avant de finalement vous hanter un chouïa, lui et son "I would prefer not to", longtemps après avoir refermé le livre (belle édition d'ailleurs, Allia).
"I would prefer not to"... L'angoisse du traducteur...
Qu'y a-t-il en effet de plus agréable que de partager ses enthousiasmes, déceptions, énervements, souvenirs de lecture, rencontres de lecteurs, amitiés et connivences livresques... Pour ce qui est des déceptions ou des énervements, vous n'en verrez pas trace ici. Les livres qui me tombent des mains finissent dans le carton "à donner" et ciao!
Avant de m'attaquer aux Trois Mousquetaires & profitant des vacances puis d'un climat qui ne vous laisse guère qu'un choix: lire, j'ai fait la connaissance de Bartleby ("Herman Melville est un dieu" - Maurice Sendak). Un être énigmatique et minéral, qui vous laisse d'abord perplexe, puis vous angoisse un brin, avant de finalement vous hanter un chouïa, lui et son "I would prefer not to", longtemps après avoir refermé le livre (belle édition d'ailleurs, Allia).
"I would prefer not to"... L'angoisse du traducteur...
Mais revenons à nos mousquetaires. Voici donc que je quitte à regrets Portos, Aramis et Athos. Surtout Athos... Pas d'Artagnan. N'en déplaise aux béarnophiles et vu de mes yeux anachroniques de
femme du XXIème siècle (si, si, j'ai des yeux anachroniques ! Je suis sûre que personne ne l'avait remarqué et ça me vexe un peu...), ce d'Artagnan, quel mufle ! Un peu cornichon aussi, non ?
Alors qu'Athos... Quelle classe... Même si, comme me l'a fait remarquer un ami cher et lecteur invétéré, "qu'est-ce qu'il picole !" J'en conviens.
Parler des livres... Que dire des Trois Mousquetaires ? Tout a été dit. Tu as raison Christine, il y a tout là-dedans: amour, humour, aventure, suspens... Ah, la fin de Milady... Quelle femme,
cette Milady ! Et le dîner chez la maîtresse de Porthos... Le Cardinal...
Il y a, dans un coin du livre, une fable délicieuse à mes yeux anachroniques etc, etc...La voici:
Il y a, dans un coin du livre, une fable délicieuse à mes yeux anachroniques etc, etc...La voici:
"- Comme c'était au temps des guerres des catholiques contre les huguenots, et que [mon père] voyait les catholiques exterminer les huguenots et les huguenots
exterminer les catholiques, le tout au nom de la religion, il s'était fait une croyance mixte, ce qui lui permettait d'être tantôt catholique, tantôt huguenot. Or, il se promenait habituellement,
son escopette sur l'épaule, derrière les haies qui bordent les chemins, et quand il voyait venir un catholique seul, la religion protestante l'emportait aussitôt dans son esprit. Il abaissait son
escopette dans la direction du voyageur; puis lorsqu'il était à dix pas de lui, il entamait un dialogue qui finissait toujours par l'abandon que le voyageur faisait de sa bourse pour sauver sa
vie. Il va sans dire que lorsqu'il voyait venir un huguenot, il se sentait pris d'un zèle catholique si ardent, qu'il ne comprenait pas comment, un quart d'heure auparavant, il avait pu avoir des
doutes sur la supériorité de notre sainte religion. Car moi, Monsieur, je suis catholique, mon père, fidèle à ses principes ayant fait mon frère aîné huguenot.
- Et comment a fini ce digne homme ? demanda d'Artagnan.
- Oh ! de la façon la plus malheureuse, Monsieur. Un jour, il s'était trouvé pris dans un chemin creux entre un huguenot et un catholique à qui il avait déjà eu affaire, et qui le reconnurent tous deux; de sorte qu'ils se réunirent contre lui et le pendirent à un arbre; puis ils vinrent se vanter de la belle équipée dans le cabaret du premier village où nous étions à boire, mon frère et moi.
- Et que fîtes-vous ? dit d'Artagnan.
- Nous les laissâmes dire, reprit Mousqueton. Puis, comme, en sortant de ce cabaret, ils prenaient chacun une route opposée, mon frère alla s'embusquer sur le chemin du catholique, et moi sur celui du protestant. Deux heures après, tout était fini, nous leur avions fait à chacun son affaire, tout en admirant la prévoyance de notre pauvre père qui avait pris la précaution de nous élever chacun dans une religion différente."
- Et comment a fini ce digne homme ? demanda d'Artagnan.
- Oh ! de la façon la plus malheureuse, Monsieur. Un jour, il s'était trouvé pris dans un chemin creux entre un huguenot et un catholique à qui il avait déjà eu affaire, et qui le reconnurent tous deux; de sorte qu'ils se réunirent contre lui et le pendirent à un arbre; puis ils vinrent se vanter de la belle équipée dans le cabaret du premier village où nous étions à boire, mon frère et moi.
- Et que fîtes-vous ? dit d'Artagnan.
- Nous les laissâmes dire, reprit Mousqueton. Puis, comme, en sortant de ce cabaret, ils prenaient chacun une route opposée, mon frère alla s'embusquer sur le chemin du catholique, et moi sur celui du protestant. Deux heures après, tout était fini, nous leur avions fait à chacun son affaire, tout en admirant la prévoyance de notre pauvre père qui avait pris la précaution de nous élever chacun dans une religion différente."
J'ai rejoint le défi:
et puis aussi celui-là: