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scritch scratch dip clapote !

Publié le par Za

Celui-là, on le lit, on le relit, on l'emprunte.

Et puis un jour, un chèque cadeau pour son anniversaire (merci Nounou!)

et hop !

on l'achète !

avec le réjouissant tome 7 de Petit Poilu (merci Nounou!)

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/61uk2tkxeiL._SS400_.jpg

 

scritch scratch dip clapote ! disais-je...

 Quel titre...

C'est le bruit qu'entend Jérôme, le petit grenouill.. grenouillou, grenouilleau ? Parce que non, ce n'est plus un tétard mais un vrai grand, avec un beau pyjama, un grand lit à lui, une jolie chambre, dans sa maison de famille grenouille. Et quelle maison ! Pour moi, qui, comme les Shadocks, crains le chaud, le froid, le sec et surtout l'humidité, cette maison est un véritable cauchemar, du genre villa les pieds dans l'eau.

 

 

scritch-1013.jpg

 

Alors, ce bruit, quand on a fait les câlins, les bisous rituels, qu'on a lu l'histoire bien calé contre le costume cravate de papa qui rentre du travail juste à temps, ce bruit, il est inquiétant, monstrueux, car c'est sûr, un monstre ! C'est forcément un monstre ! La maison de Jérôme, pleine de recoins obscurs, plongée dans la pénombre est inquiétante à souhaits, à moins que ce ne soit moi, en pleine crise d'identification... Parce qu'à la maison, la peur du noir est un thème qui ne touche pas vraiment le petit, plutôt la grande... Si Petitou aime tant ce livre, c'est, à mon avis pour les rituels du soir et le timing familial. Un câlin, encore un, on a pas fait le câlin... Ah, la mauvaise foi vespérale !

Reste la fin du livre, la résolution poétique et tendre du mystère "scritch scratch dip clapote".  Les dessins de Kitty Crowther, au crayon, sont très évocateurs, la fois naïfs et oniriques.

 

 

scritch-2014.jpg

 

Collection Pastel, de l'École des Loisirs

 

Voir ici l'avis de Mirontaine.

Publié dans albums, Kitty Crowther, Pastel

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Alice again !

Publié le par Za

 

alice-sur-le-bureau010.jpg

Publié dans romans

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bon, j'avoue...

Publié le par Za

Pour Violette ,

Le désordre me coule naturellement des mains. Il me suit partout, à croire qu'il me précède.
Quel que soit le nom qu'on lui donne, il s'étend de lui-même autour de moi pour peu que je m'installe un moment. Je n'ai aucune prise sur lui, je n'ai pas l'impression d'en être responsable, il a sa vie propre.
Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un recoin peu montrable, placard inouvrable, dressing interdit. Et je me crois obligée d'en avoir honte. Parfois.
Non, allez, je mens. Je ne le déteste pas, mon désordre. Je le trouve rassurant, confortable, chaleureux, rond, virevoltant, créatif, exaspérant, vivant. Aucune trahison en vue. Alors, oui, mes habits sont froissés, j'égare, je retrouve, j'entasse, j'émigre, je procrastine, je suis désordonnée. Ai-je d'ailleurs jamais eu l'intention de m'améliorer vraiment...
Que je sache, le désordre ne fait pas partie des péchés capitaux, et en ferait-il partie que cela ne changerait rien. Je n'ai jamais renoncé à la gourmandise, la colère, l'envie...

KIF_4839.JPG

photo volée sur mon lieu de travail...
"Range donc ton bureau" est un conseil que mes élèves n'ont jamais entendu,

et pour cause...

Terminons ce billet pour le moins impudique (et franchement anti-feng shui)
par un petit lexique désordonné...

bazar - en toutes lettres persanes

souk - plus à l'ouest mais pas trop

fouillis - jolie sonorité, rappelant le ravissant et cantalien lieu-dit Foufouilloux, que j'aime tant !

DSCF5208.JPG

fourbi

pagaille

bordel, foutoir - références gaillardes

capharnaüm - biblique, assez chic

panique - arrière-plan de peur, genre Karen B. ouvrant mon armoire...

merdier - désobligeant, pour le moins

oaï - typiquement marseillais, prononcer [waj]

cheni - pur helvétisme. Je crois qu'il faut traîner sur le e, ou bien ?

caillon - lorrain, pas sûre de l'orthographe

brin - Nordisme, "du brin ! " est une interjection qui, a priori, soulage...

dawa - "Dawa s'appuyant sur la notion de désordre gênant, il s'applique à compter du moment où il empêche une autre action de se dérouler normalement. C'est donc applicable à un bureau inabordable." - définition aimablement offerte par un lexicologue seine&marnais de mes amis

Cette collection est fatalement incomplète et ne pourrait que s'enrichir des contributions de chacun, comme un genre de wikibazar...

Publié dans in my heart

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la méthode Legourdin

Publié le par Za

Satisfaction immense de voir quelques petites personnes de neuf ans lancées dans une espèce de défi Roald Dahl, à celui qui en aura lu le plus, à la grande joie du porte-monnaie de leurs parents (qui suivent, bravo !). Ils m'ont carrément dépassée et ont promis, non sans fierté, de me prêter Moi, boy et Escadrille 80 que je n'ai pas encore lus C'est pour des moments comme ceux-là que je ne me lasse pas de mon métier !

 

 

 

 

Cependant, aurais-déjà besoin de me défouler, à peine un mois après la rentrée ? Je me suis lancée dans la lecture d'extraits de Matilda en classe, qui ont effrayé, fait rire, en deux mots, beaucoup plu !

 

"Sur quoi [Mlle Legourdin, la directrice] se courba brusquement sur Amanda, empoigna ses deux nattes de la main droite, la souleva de terre et se mit à la faire tournoyer au-dessus de sa tête de plus en plus vite, tout en criant :

- Je t'en ficherai, moi, des nattes, sale petit rat, tandis que la petite fille s'époumonait de terreur.

- Souvenir des Olympiades, murmura Hortense. Elle accélère le mouvement, tout comme avec le marteau. Je vous parie 10 contre 1 qu'elle va la lancer.

Mlle Legourdin, cambrée en arrière et pivotant habilement sur la pointe des pieds, se mit à tourner sur elle-même tandis qu'Amanda tournoyait si vite qu'elle devenait invisible. Soudain, avec un puissant grognement, l'ex-championne du marteau lâcha les nattes et Amanda fila comme une fusée par-dessus le mur de la cour de récréation, s'élevant vers le ciel.

- Beau lancer ! cria quelqu'un de l'autre côté de la cour.

Et Matilda, pétrifiée devant cette exhibition démente, vit Amanda Blatt qui redescendait, décrivant une gracieuse parabole, au-delà du terrain de sport.

Le projectile vivant atterrit dans l'herbe, rebondit deux ou trois fois et s'immobilisa. Puis, à la stupeur générale, Amanda se mit sur son séant. Elle semblait un peu hébétée et personne n'aurait songé à le lui reprocher mais, au bout d'une minute environ, elle se remit sur pied et revint en trottinant vers l'école."

 

Autre extrait purement jubilatoire...

 

"Pour moi, l'école parfaite [...] est celle où il n'y a pas d'enfants du tout. Un de ces jours, j'en ouvrirai une de ce genre. Je crois que ce sera une grande réussite."

 

Et là, je me dis qu'on a été très injuste avec Mlle Legourdin...

 

 

matilda008.jpg

 

Publié dans romans, Roald Dahl, Folio junior

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Roald Dahl a encore frappé !

Publié le par Za

matilda007.jpg

 

 

Publié dans romans

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oh, boy !

Publié le par Za

oh, boy !

Peut-on s'appeler Venise Morlevent ?
Peut-on être orphelin, membre d'une fratrie indissociable, gravement malade, terriblement triste, surdoué, insolent, drôle, perdu, débordant d'amour, inconsolable et se relever de tout, guérir de tout ?
Oui.
Dans un roman de Marie-Aude Murail tout cela est possible.

"Oh, boy !" est un grand cru classé de 2000 - comment m'avait-il échappé, d'ailleurs ? Des personnages qui auraient pu être caricaturaux, des situations qui auraient pu être too much chez n'importe quel autre auteur.
Mais... Marie-Aude Murail.
Je sais, à ce niveau d'admiration, je ne réfléchis plus, comme on dit chez moi, je bade. Je scrute l'art du dialogue, j'épie le sens de la formule. Il y a de la légèreté dans le drame, une sorte d'empathie douce et bienveillante, sans complaisance, sans se vautrer dans le drame, qui pourtant est bien là.
Ce roman s'ouvre sur une magnifique citation de Romain Gary, du genre qui peut accompagner une vie entière: "L'humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l'homme sur ce qui lui arrive."

- Je ne sais pas de quoi vous parlez, répondit-il, le ton neutre.
- Que ta mère s'est tuée en buvant du Canard Vécé.
La douleur déchira le maigre corps de Siméon. Il comprenait enfin ces regards qu'on lui jetait, entre horreur et pitié, ces murmures qui s'éteignaient quand il entrait dans une pièce. Il prit le temps de sourire avant de répondre:
- N'importe quoi ! C'était du Décap four.
Le foyer de la Folie-Méricourt était un concentré de misère juvéniles. Mais ça, ça en imposait. Les deux garçons, bizarrement impressionnés, se collèrent au mur pour laisser passer Siméon. Quand celui-ci entra dans la salle du petit déjeuner, il vit tout de suite que les petites soeurs déjà attablées avaient pleuré.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il en s'asseyant devant son bol.
- C'est Dent-de-lapin, répondit Morgane. Il dit que Maman est morte parce qu'elle a... qu'elle a... bubu... bubu...
Elle se mit à sangloter, momentanément incapable de terminer la fin de sa phrase. Siméon se retourna vers sa petite soeur qui chuchota comme un secret honteux:
- Parce qu'elle a bu du Canard Vécé.
Siméon prit de nouveau le temps de sourire. C'était le truc qu'il avait pour préparer ses réponses lorsqu'il était un peu pris de court.
- N'importe quoi, dit-il avec autorité. On n'a jamais eu de canard Vécé à la maison.
- Ah bon, soupira Venise, pleinement réconfortée.

Oh, boy !
Marie-Aude Murail
L'école des loisirs, 2000

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Les ogres sont des cons

Publié le par Za

Et si ça devenait une sorte de tradition ? Si, tous les ans, à l'automne, je me fendais d'un petit quelque chose sur les ogres, tant il est vrai que, quand on fait mon genre de métier, manger un petit enfant, parfois, ça confine à la légitime défense...

 

Mais pourquoi sens-je confusément que ce livre-là, je ne pourrais pas l'emmener à l'école, au risque de voir ma directrice, déjà très occupée, crouler sous les plaintes ?

Le titre ? Sans doute.

Le texte ? Possiblement.

Les illustrations ? Surtout.

 

Ceci étant dit, cet album rejoint immédiatement le nirvana de mes albums chéris. Je l'aime. Pour tout ce qui fait qu'il restera pour l'instant réservé à mon usage personnel et jubilatoire.

 

 

ogres-1couv003.jpg

 

 

Voici l'histoire noire d'un ogre insatiable, affamé et, finalement, plutôt...con. Ayant dévoré son royaume entier, il en vient à manger sa propre famille. Tout cela se termine dans un réjouissant bain de sang, à réserver aux âmes averties, ou du moins aux chères têtes brunes adeptes du second degré.

 

Le trait d'Albert Lemant est fouillé, pas propre sur lui, grinçant. Le texte, très conte-comme-il-faut, reste digne, même lorsque l'histoire verse dans le grand guignol, créant un contraste... comment dire... salutaire.

 

ogres 4couv002

 

 

Publié il y a un an par L'atelier du poisson soluble.

Sur cette maison d'édition décidément passionnante, je me permets de vous renvoyer à un excellent exposé de Suhani, ainsi qu'à cet aperçu de leur prochain album à paraître...

 

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ma rentrée littéraire

Publié le par Za

En ces temps de rentrée littéraire, ousk'il faut avoir lu ceci, avoir un avis sur cela, dans la jungle inextricable des centaines de livres indispensables qui sortent en septembre, juste au moment où on a le moins le temps de lire - d'ailleurs, c'est comme le cinéma: pourquoi l'été est-il un désert total de nouveaux et bons films, alors que c'est là que j'ai plein de baby-sitters volontaires sous la main... Bref, trop d'abondance nuit à l'envie. En fait, dans ces circonstances, je crois que je vais me planquer derrière un ou deux classiques, ou encore, derrière quelques livres confidentiels et introuvables, que moi seule aurait l'idée de lire...

 

Alors, allons-y dans l'inhabituel, lâchons-nous dans le pas commun, tentons le sommet du slow book... Et mettez ça, si ça vous fait plaisir, au crédit d'un séjour prolongé à mille mètres d'altitude, alors qu'habituellement je réside en des contrées dont le point culminant, le fier et définitif Mont Pagnotte, affiche crânement ses deux cent vingt mètres ! Je digresse, je digresse, surtout parce que je ne sais pas trop comment vous faire partager ma lecture du jour dont, en plus, le titre, un brin daté, risque d'en faire fuir certains, voire même de faire hurler de rire ceux qui n'auraient pas encore pris leurs jambes à leurs cou. Enfin, leurs yeux.

 

Allez, j'y vais.

 

Je viens de lire Rabiounel, berger d'Auvergne de Suzanne Robaglia, couronné par l'Académie française en 1935. Je vous épargne la couverture, très vilaine. Résumons: la couverture est moche, le titre pas engageant... Mais je l'ai ouvert,. Et une fois ouvert, je ne l'ai plus refermé. Je l'ai évidemment abordé sans aucune arrière pensée régionaliste qui ne ferait qu'appauvrir le texte.

 

 

AUTRE-1491.JPG

 

 

 

Ce recueil de courtes nouvelles, de récits de vie, s'inscrit dans un petit coin de monde, grand comme quelques champs, plat relatif au milieu des montagnes, battu par les vents glaciaux de l'hiver, coincé entre moutons et cailloux, égrainant les travaux et les saisons. Les hommes sont des revenants au sens propre du terme: revenus de la Grande Guerre ou revenus de Paris où ils ont trouvé du travail et laissé leur santé. Ils ont choisi de revenir vivre ici. Aux femmes les tâches agricoles et domestiques, les repas préparés qu'on ne prendra pas en commun... Suzanne Robaglia décrit ce quotidien intemporel de la Planèze dans la première moitié du XXème siècle, au plus près des gens, partageant son émerveillement pour un pays finalement plus vaste et moins simple qu'il n'y paraît.

 

"D'ailleurs, sur la Planèze, une incandescente blancheur brûle l'oeil attardé à la contempler; une poussière d'or tombe sur la neige, mêlée d'étoiles bleues, froides comme l'acier."

"Au-dessus des blocs basaltiques, les rochers se détachent en noir sur un ciel doré et rose, les petits arbres de pin ont des façons de genévriers et les genévriers des façons de fantômes noirs."

"À cette plénitude de la saison, il n'est plus donné de rien espérer, tout est définitif, chacun doit se contenter de récolter et déjà, dans la prévision des mauvais jours, de le faire vite."

 

Suzanne Robaglia est également l'auteur d'un ovni culinaire, Margaridou (préfacé à l'époque par Henri Pourrat),  journal d'une cuisinière scrupuleuse - hélas une fois encore laidement édité. 

"C'était des recettes parlées, avec des images de vie qu'il faut connaître pour les comprendre, c'était presque des contes de fées".

J'aime beaucoup cette idée d'une cuisine féerique - voir Christine Ferber et sa Cuisine des Fées.

 

On peut lire des extraits numérisés de Margaridou et de Rabiounel pour se faire une idée.

À quand une vrai belle réédition ?

 

 

Publié dans romans

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marmites, casseroles, etc...

Publié le par Za

À force de parler ici de livres, j'en étais arrivée à oublier qu'une bonne partie de ma bibliothèque est encombrée de livres de cuisine. Je les lis comme on lit un recueil de nouvelles, sans  forcément essayer les recettes qui s'y trouvent. J'en nourris ma cuisine - de manière parfois trop imperceptible pour mon entourage, un peu déçu par le peu de retour qu'il en voit...

 

J'avais envie de partager mes préférés, ceux que je relis et feuillette souvent, qui font la fierté de ces étagères ( pluriel !), où ils côtoient, allez savoir pourquoi, les livres sur la musique ...

 

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Celui-là, ne le cherchez pas, il est épuisé, il est à MOI ! Le titre est merveilleux. Je l'ai lu, relu, trituré. Pas de recettes en tant que telles mais des récits, mois par mois, des récits de goûts, d'odeurs, de petits riens de cuisine, de la cuisine dont je viens: les pois cassés, le fenouil, la seiche, l'anguille, l'artichaut, les fèves, les ragoût d'escoubilles, les écossages en tout genres, le tomata et les mûres, la divine gelée d'azeroles, le millassou (un genre de polenta sucrée)...

 

Dans le genre pas trouvable, deux petits ouvrages rencontrés par hasard à Mirepoix, un jour de décembre frisquet... Deux textes publiés en 1927 et 1929, réédités en 1999, qui se lisent goulûment. Avis aux pourfendeurs de l'ail: passez votre chemin !

 

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La Catalogne, terre étrange qui marie dans une même marmite le lapin et les escargots. Mais la crème catalane, zestes d'orange, douceur délicate...

 

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Non, je ne suis pas géographiquement sectaire ! Je cuisine la rhubarbe, denrée inconnue en terres du Sud. J'ai plongé avec délice dans ce livre-là, recettes collectées par Sonia Ezgulian. Au fait, j'ai  trouvé des blettes sublimes l'autre jour, rien à jeter, vertes et fermes... De là à me lancer dans un pounti, il n'y a pas loin...

 

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Pour rester avec Sonia Ezgulian, je l'ai découverte grâce à cette aventure culinaire qui m'a beaucoup amusée: manger pendant une semaine sur les restes d'un pantagruélique pot-au-feu. Le pot-au-feu est une base de ma cuisine d'hiver, les déclinaisons proposées ici sont formidables. Ajoutons-y la recette d'un riz au lait parfait, ce livre fait partie de mes indispensables !

 

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En marge du livre de cuisine proprement dit, Les miscellanées culinaires de Mr Schott, sont une divagation culinaire fantaisiste, un guide gastronomique drôle, passionnant, sur des sujets aussi urgents et divers que la couleur des Smarties, l'argot de l'ivresse, les fleurs comestibles, le fugu (définitivement associé dans mon esprit à un épisode de Columbo), le garde-manger du Capitaine Némo, les aphrodisiaques et anaphrodisiaques, le suicide de Vatel...

 

miscellanees.jpg

 

Place maintenant au grand, très grand livre d'Hélène Darroze. Il ne passe pas inaperçu sur les étagères (quand il y rentre)... 27 cm x 39 cm,  360 pages de beau papier glacé, je ne me suis pas amusée à le peser, la tête du livreur est suffisante...

 

darroze

 

 

Le titre est incongru, la couverture magnifique, les photos somptueuses - aussi grâce au format. Hélène Darroze mêle ici amour et cuisine, cuisine et amour (qui a dit qu'on pouvait les dissocier ? ), textes et recettes entrecroisés. Des recettes écrites pour un amoureux, à la deuxième personne du singulier et, du coup, pour nous directement, susurrées au creux de l'oreille. Un livre d'une grande sensualité, si ce n'est encore une fois le format, qui empêche de l'emporter au lit...

 

 

momo

 

 

La cuisine de Momo, belle base pour des digressions tajinesques. Il y a longtemps que j'ai laissé tomber la pâtisserie type cornes de gazelles. Une journée pour les faire, englouties en 10 minutes... D'ailleurs, la dernière fois que j'ai passé une journée  à cuisiner quelque chose, c'était il y a longtemps, une confiture de châtaignes ramassées en Ardèche... En parlant de confitures, la Bible:

 

confitures

 

Une petite collection des éditions de l'Épure:

 

coing

 

Tajine d'agneau aux coings, tarte tatin aux coings, pastilla de canard aux coings... Pure poésie...

 

 

speculoos

 

 

Le spéculoos est à la mode, ce n'est que justice !

 

 

 

cochon

 

 

Des recettes simples à réaliser avec des ingrédients à peu près basiques. Un beau souvenir de daube de sanglier, un petit moment de fierté...

 

 

 

 

Ma prochaine exploration:

 

cuis ashkenase

 

Vous l'aurez compris, le livre de cuisine est avant tout un objet de désir, de rêve. Je m'en vais donc finir avec ceux que je n'ai pas... Et le fait que mon anniversaire arrive dans un mois jour pour jour n'a aucun rapport, mais alors aucun !


 

ripailles

 

 

aubergine.jpg

 


Publié dans marmites & casseroles

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Pierre Cormon

Publié le par Za

D'abord, une belle réussite éditoriale. Format pas commun, couleurs qui ne pouvaient qu'attirer mon oeil, titres alléchants, illustrations drôles, drôles d'illustrations. L'Atelier du poisson soluble a encore frappé. De quoi accrocher un lecteur de fin de vacances, qui a un peu abusé des mots pendant ces deux derniers mois, mais en reprendra bien une dernière lichette pour la route...

 

 

memeSatan044.jpg

 

 

J'ai commencé par les Mémoires de Satan, recueil de nouvelles qui s'ouvre sur un long texte presque angélique... Pauvre Satan, pauvre bougre, au prise avec des anges niais, une Divinité retors et imbue d'elle-même (voir les majuscules aléatoires de son discours, très drôles), une humanité qu'il peine à sauver d'elle-même. Comment, en effet, ne pas s'apitoyer joyeusement sur les marins de Christophe Colomb, qui, affirmons-le, avaient bien raison de se méfier. D'une nouvelle l'autre (salutaire "Football sans ballon"), Pierre Cormon nous embarque jusqu'au Jugement dernier, au procès des grands hommes, où tout le monde en prend pour son grade, Voltaire, Gandhi, Bob Geldorf et finalement, Dieu lui-même...

 

"- Ben oui, expliqua Satan, toute cette histoire d'enfer, c'est de la propagande, ça n'existe pas. Ils m'ont chassé ignominieusement, vous n'allez tout de même pas penser qu'ils allaient me confier un rôle aussi important ! Ça ne tiendrait pas debout ! On ne peut pas être en même temps un proscrit et le geôlier du régime ! Vous croyez que Staline aurait confié la gestion du goulag à un dissident ?
Un grondement parcourut la foule.

- Dites, je me suis emmerdé toutes ces années sur ma colonne pour échapper à un enfer qui n'existe pas ? cria Siméon le Stylite."

 

Un humour féroce, le genre qui me réjouit, une folie pas que douce, réglant leur compte aux anges obtus, fil rouge du livre.

 

"Et il [un marin de Christophe Colomb] s'empara d'un ange qu'il se mit à caresser. Par cette vue alléchés, ses compagnons se ruèrent sur ceux qui avaient le malheur de se trouver à leur portée. Les anges qui le purent s'enfuirent terrorisés.

[...] Ils s'apprêtaient à commettre l'irréparable lorsque Manuel Vasquez hurla:

- Mais elles n'ont pas d'orifice, ces mignonnes !

Ils se mit à secouer Jezekhiel.

- Et comment est-ce qu'ils vont aux toilettes, ces chérubins ?

L'ange, terrorisé, répétait sans comprendre:

- Orifice ? Toilettes ?

- C'est bon, te fatigue pas, j'ai compris, grogna l'Espagnol. Vous n'êtes pas équipés pour les plaisirs terrestres.

Et il le repoussa dédaigneusement. "

 

 

Dans ces conditions, comment ne pas fureter à la recherche du second recueil de Pierre Cormon, en fait chronologiquement le premier, Le Génie de l'aubergine...

 

 

genie-aubergine045.jpg

 

 

Un ensemble de contes gigognes, à la manière des Mille et une Nuits, mais en franchement pire. On peut, chez Pierre Cormon, épouser une soupe de poissons, vivre un éternel lundi, subir la dictature des fabricants de pâtes alimentaires ("Confession publique de la dernière mangeuse de spaghettis"), voir un cafard se métamorphoser en homme - juste retour des choses. Figurez-vous aussi que le Chili se trouve quelque part dans les Alpes vaudoises. Car Pierre Cormon est Suisse. La preuve, il fait ses courses à la Migros !

 

Au dos des Mémoires de Satan, il est écrit: "Pierre Cormon est né en 1965. Il a déjà publié Le génie de l'aubergine et autres contes loufoques, reçoit volontiers des lettres d'admiratrices."

Que l'on me compte désormais au nombre des dites admiratrices.

 

 

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