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aujourd'hui je suis...

Publié le par Za

... enchantée d'avoir découvert cet album !

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Le poisson de papier nourrit un goût peu connu pour l'adjectif qualificatif, au point de changer de tête lorsqu'il en croise un nouveau, tel un caméléon aquatique.

 

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Les poissons de Mies van Hout ont l'excellente idée de nager dans une eau noire qui met parfaitement en valeur leurs couleurs magnifiques, leurs bouilles exceptionnelles, la vie incroyable contenue dans leurs regards. Voici un vrai et beau livre d'images !

 

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Jaloux, moi ?


Une vingtaine de portraits sur fond noir, tracés au pastel, à la craie. Des dessins vifs et alertes au trait généreux, rapide. Une vraie pêche miraculeuse à la fois drôle et attendrissante.

 

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Vous diriez quoi, pour celui-ci ?

 

J'ai un faible pource petit bleu-là, si délicat, si discret...

Le timide..

 

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Vous pouvez feuilleter Aujourd'hui je suis... sur le site de minedition.

 

Aujourd'hui je suis...

Mies Van Hout

minedition, 2011

 

voir ici l'avis de Sophie

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c'est pas moi qui l'ai dit !

Publié le par Za

à Zouz, qui m'avait prévenue...

 

 


 

 

Goya Combat de chats

Combat de chats - Goya


Le chat est un domestique infidèle qu'on ne garde que par nécessité pour l'opposer à un autre ennemi domestique encore plus incommode et qu'on ne peut chasser. Car nous ne comptons pas les gens qui, ayant du goût pour toutes les bêtises, n'élèvent les chats que pour s'en amuser; l'un est l'usage, l'autre est l'abus. Et quoique ces animaux, surtout quand ils sont jeunes, aient de la gentillesse, ils ont en même temps, une malice innée, un caractère faux, un naturel pervers, que l'âge augmente encore et que l'éducation ne fait que masquer.

Buffon, Histoire naturelle

 

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Giacometti

 

J'avoue avoir ri en lisant cette citation de Buffon, visionnaire pour l'occasion, sur un des murs de l'exposition Beautés animales, au Grand Palais. N'allez pas croire que je suis raccommodée avec la gent féline, même si le chat de Giacometti m'a émue aux larmes. Quelques heures plus tard, j'ai été accueillie dans une librairie par un "vous aimez les chats ?" entendu, auquel seul un "oh oui!" pouvait évidemment répondre, tant il est admis que les amoureux des livres sont forcément des amoureux des chats. Mais on est en juin, mois de tous les dangers, où la fatigue le dispute à l'exaspération.  Alors j'ai répondu : "je les ai en horreur." Mais avec le sourire. Ça change tout le sourire, non ?

 

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Le rendez-vous des chats - Manet

 

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Publié dans plein les mirettes

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Ponti comme discipline olympique

Publié le par Za

Je ne suis pas sportive.

J'en entends d'ici qui ricanent.

Mais si vous saviez à quel point j'assume... 

Cependant, il est des fois où l'activité sportive se pointe au débotté, vous oblige à déroger à vos habitudes, surtout s'il s'agit de faire plaisir à la progéniture. Jusqu'à présent, je m'estimais chanceuse. J'avais réussi à échapper à l'acccrobranche et autres toboggans remplis d'eau chlorée. Mais là, je ne me suis pas méfiée, et j'ai eu tort.

 

 

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Imaginez la scène, tendre et idéale, Petitou sous la couette, moi qui me vautre mollement m'assois sur le bord du lit. Et là, sans sommation, l'autre machiavélique me balance le truc sous le nez, au risque de me crever un oeil : "Maman, ce soir on lit ce Ponti, celui de la médiathèque !"

Joie, bonheur. La prochaine fois, j'irai seule.

Je me revois, l'après-midi même, tentant de glisser l'album en question dans mon cabas. En longueur, ça ne rentre pas. En largeur, on ne peut plus attraper les poignées. Quand je vous dis que j'aurais dû me méfier.

Faisant fi de mes réticences, je me lance, confiante, dans la lecture du mastodonte. Car tout commence par là : les dimensions de la chose. Un généreux format à l'italienne de 41 x 29,5 cm. Ce qui nous fait, une fois ouvert, 82 cm de longueur. À 29€, vous avez le sentiment d'en avoir pour votre argent, me direz-vous, mais je vous rappelle que nous l'avions emprunté. Vous serez aimable de vous en souvenir en lisant la suite : je souffrirai donc gratuitement.

Bih-Bih est une créature vêtue de bleue et de blanc, tout comme Alice, son illustre devancière. Et comme elle, Bihi-Bih va tomber, tomber, tomber... À cette différence près que l'héroïne de Claude Ponti emporte le monde avec elle. Car l'affreux Bouffron-Gouffron vient de boulotter la Terre et dans son ventre, c'est l'univers entier que l'on retrouve, cul par-dessus tête, capharnaüm inextricable.

 

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Commence la quête de Bih-Bih, cherchant le sésame qui sauvera le monde. Nous en sommes à la page 18. Les infinis détails du dessin de Claude Ponti nous invitant à de longues haltes contemplatives, voici le moment où s'invite la crampe dans le bras, voire la légère mais sournoise douleur dans l'épaule. Que voulez-vous, je n'ai plus vingt ans.

Et c'est là que ça se corse, comme dirait mon amie Bree. La ligne de texte, jusque là sagement rangée sous le dessin, se glisse à la verticale, m'obligeant à pencher l'album de 90° vers la droite, un album qui, du coup, mesure désormais 29,5 x 82 cm de hauteur.

 

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Vous allez sans doute trouver ces considérations mesquines, mais je vous rappelle que je suis au bord de la crampe. Cette manoeuvre soulage l'épaule droite, mais accable la gauche. Prête à tout pour l'élévation littéraire de mon fiston, je poursuis bravement ma lecture, tout en me disant qu'il faudra que je lui rappelle cet épisode, si d'aventure, un jour, je devais lui raconter à quel point je me suis sacrifiée pour son éducation.

Le calvaire, jusqu'alors simplement articulaire, devient insidieusement une torture langagière. Vous allez voir que je n'exagérais pas en parlant d'entraînement préalable nécessaire.

"Greu zui greu grontent greu tu mé grélivré greu la glasse", dit l'autre étrange animal, "greu mappell Greupansse Popille, et greu teudi meurci, greu greudi greutu greu gresse-piré danlo, et greu tu groi gressengrou gran gras... grogrevoir ! "

Essayez donc de lire ce texte avec naturel et un bras en l'air, vous m'en direz des nouvelles... Heureusement, de belles images de fond sous-marin sont là pour me soutenir le moral, parce que sans ça...

 

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L'album retrouve sa position de départ à la page 28. D'ailleurs, j'en profite pour affirmer la supériorité éclatante de l'oeuvre de Ponti sur celle de Tullet : on peut retourner un album de Ponti dans tous les sens, son contenu reste bien en place, rien ne se mélange, contrairement à un certain album rempli de pois qui roulent... Vous pouvez ainsi  emporter Bih-Bih en bateau. Même par gros temps, il restera en l'état. Lui.

Arrivent les pages 32 et 33, véritable ode aux arts du monde, grâce auxquelles vous pourrez passer pour un puits de culture aux yeux de vos enfants, à moins qu'ils ne soient, comme Petitou, expert ès Quai Branly et ne vous ridiculise en deux mots. Vous dirai-je qu'en plus maintenant, à force, j'ai mal au dos, et vous entreverrez l'étendue du martyre que j'endure.

 

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Pourtant la conclusion de l'histoire approche, avec un feu d'artifice verbal, qui dans l'état d'exaspération dans lequel je me trouve désormais, me fait regretter de m'être lancée dans cette aventure sans préparation.

"Ils entrent dans le château pendant que ça tournicibouline de plus en plus fort. Les miettes de la Terre se recollent aux morceaux de l'Ooïpopoille qui grandissent et s'énormisent. Car le gigantesque énormissement tourniboulinique risque de faire s'éclapetter la peau du ventre du Bouffron-Gouffron."

Si vous n'avez jamais postillonné de votre existence, c'est le moment où jamais de tenter la chose, vous aurez des excuses...

 

En conclusion, je dirais:

1) que Bih-Bih et le Bouffron-Gouffron, loin d'être l'Alice de Claude Ponti est un vrai conte de création du monde, mais à la sauce du papa d'Adèle,

2) que je suis une mère qui respecte la liberté de son enfant en lui permettant de se construire une palette de goûts indépendants des siens,

3) que je m'inquiète de la préparation physique des bibliothécaires et enseignants lorsqu'ils doivent aborder ce genre d'album.

 

Une dernière chose ! Hier soir, Petitou est rentré, fier comme un pape, avec son livre de l'abonnement de l'École des Loisirs... Je vous laisse deviner ce que c'était... Mais dans un format inférieur d'un bon tiers, c'est de la triche !

 

Claude Ponti

Bih-Bih et le Bouffron-Gouffron

l'École des Loisirs

2009

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les oiseaux

Publié le par Za

 

La Joie de lire...

Rarement maison d'édition aura aussi bien porté son nom.

 

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Ça commence l'air de rien.

Le désert, une piste, pas de texte encore.

Ça commence avec si peu. Un camion rouge, le sable jaune et le ciel bleu. Primaire...

La suite n'est guère plus spectaculaire. Ouvrir la porte du camion pour laisser s'échapper tout ce qui s'y trouve. Ou presque. Parce ce qu'il reste un détail. Un petit détail. Et toute l'histoire de cet album, c'est ce petit détail qui ne veut pas s'envoler. 

 

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Tantôt restreint à l'espace d'une seule page, tantôt envahissant les deux, le dessin subtil d'Albertine fait merveille. Le texte de Germano Zullo, si discret qu'il se contente parfois d'un mot, fait entendre sa voix singulière, sans jamais évoquer l'oiseau, sans jamais faire entendre l'homme. Non, il n'est question que de l'importance que peut revêtir un détail, même anodin, pour peu qu'on lui accorde toute l'attention qui lui est due. La beauté de cet album est aussi dans la séparation entre le texte et l'image, qui illustre le propos au sens le plus fort du texte, comme une parabole. Il faut s'attarder sur les regards entre l'homme et l'oiseau, voir naître la complicité, germer le grain de folie jusqu'à la belle conclusion de ce livre. 

 

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Vous l'aurez compris, nous avons affaire à un trésor, un livre de grande classe, qu'on referme avec respect. Avec amour aussi. Et reconnaissance. Parce qu'Albertine et Germano Zullo ne sont pas là pour épater le lecteur. Et c'est pourtant ce qui arrive. Cet album est une merveille d'intelligence et de modestie, un chef d'oeuvre de sensibilité.

Pour ceux qui penseraient qu'une fois encore j'en fais trop, procurez-vous Les oiseaux, et installez-vous au calme. Oh, cela ne vous prendra pas trop de temps !

Encore que.

 

rendez-vous sur le blog de la Soupe de l'espace

pour se régaler du beau travail d'Albertine,

une dame au regard magnifique,

et gauchère, s'il vous plaît !

Quant à l'avis (enthousiaste) de Gaëlle,

c'est par ici !


Les oiseaux

Germano Zullo & Albertine

La Joie de lire

avril 2010

 

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la nuit des cages

Publié le par Za

 

 

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Le fils de l'ogre est enfermé dans une cage. Être le fils d'ogre, a-t-on idée...

La fille de la sorcière est enfermée dans une cage. A-t-on idée d'être fille de sorcière...

Est-il, lui aussi, un ogre ?

Est-elle aussi une sorcière ?

 

De la rencontre du texte de Rascal et des illustrations de Simon Hureau naissent des ombres magnifiques, aux mille détails. On pourrait en passer du temps à épier les recoins de la forêt, à dénicher la multitude d'insectes, les papillons, les chauves-souris, les champignons, surprendre le face à face du serpent et de l'oiseau, épier les reptiles, dénouer les entrelacs sans fin des arbres, des lianes... Le fils de l'ogre, lui,  s'échappe, fuit à travers les bois.

 

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Un format à l'italienne, des doubles pages qui accompagnent parfaitement le héros traqué par des soldats aux allures de samouraïs. Puis c'est la procession grotesque, grimaçant de mauvaise joie, qui mène la fille de la sorcière au bûcher.

 

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Un poutou de Za à qui découvrira les personnages familiers qui se sont glissés dans ce dessin...

 

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Le beau texte de Rascal, inquiétant, onirique, galope du côté du Moyen-Âge, au bord des contes. Il est présenté sur un fond vert magnifique, les pages sans texte demeurant, elles, en noir et blanc. Le choix des mots est précis, riche, élégant.

 

Je suis le fils de l'ogre Morillon

Qui comme le mal renommé Villon,

Termina au bout d'une corde

Sans la moindre miséricorde.

JE NE VOULAIS PAS FINIR

ENTRE LES MAINS DU BOURREAU

Alors je suis passé entre deux barreaux

Ai pris la clef des champs

Filé comme le vent.

 

Et la fin de l'histoire nous emporte du côté des courts-métrages de Lotte Reiniger, là ou des enfants-oiseaux donnent naissance à d'autres enfants oiseaux...

 

 

 

 

J'ai tout de suite compris que c'était ma belle

Doublé mendiants, nains et haridelles

Bouffons, califes, tortues, puis ce fut elle

MA  JOLIE PETITE GUEUSE

MA BELLE AMOUREUSE

 

La nuit des cages

Simon Hureau et Rascal

Didier Jeunesse, 2007

 

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bestiaire du Gange

Publié le par Za

 

Ce n'est pas de ma faute, monsieur le commissaire. Bon, je l'admets, j'ai été faible. J'aurais dû détourner le regard, passer mon chemin, le reposer sur le rayonnage. Mais j'étais fatiguée, un peu malade. Et puis je venais de piétiner pendant presque deux heures dans cette exposition à la Cinémathèque. C'est loin, la Cinémathèque ! Je m'étais levée de bonne heure, j'avais pris le train, le métro. Lorsqu'on vit à la campagne, monsieur le divisionnaire, Paris, c'est un choc. On est un peu déboussolé. Alors quand je l'ai vu, je ne sais pas ce qui c'est passé. J'ai perdu le nord. Je l'ai touché. Je l'ai pris dans mes mains. Disons qu'il m'a quasiment sauté dans les bras.

 

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La couverture d'abord. Lourde, rugueuse presque. Et ce bleu ! Ce bleu, monsieur l'inspecteur, vous en avez souvent vu, des bleus pareils ? Et ce poisson, souriant de toutes ses dents ! Regardez mieux. Ces milliers de lignes qui tracent l'eau profonde, les écailles serrées. Hypnotique. Alors, je l'ai ouvert. Je sais que j'ai eu tort. À ce moment précis, j'ai su qu'il serait mien. Ça ne vous est jamais arrivé ?

 

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Ce papier... Épais, au grain présent comme le vibrato d'une voix, tellement dense que tourner la page n'est plus un acte anodin. Touchez-le ! Euh, vous avez les mains propres ? Un format à l'italienne avec la reliure en haut. Impossible à feuilleter. Le texte, court, aérien comme un haïku, précède l'image.

Laissez-moi vous en lire un, brigadier...

 

Ça sent les écrevisses et les crabes.

Caché dans la verdure près du rivage

Se trouve un joli village

Fidèle aux vagues blanches

Comme le clair de lune à l'obscurité.

 

Ce sont des poèmes classiques tamouls, du deuxième siècle de notre ère. Le nom de leurs auteurs est déjà poésie...

Et puis il y a les dessins. Les dessins de Rambharos Jha. Quels dessins ! Je ne savais pas qui était ce Rambharos Jha. Je ne savais rien de l'art du Mithila, en Inde du Nord. 

 

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Les couleurs sont pures, brutes, franches, évidentes. Somptueux, non ? Mais regardez-y de plus près...

 

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Et vous savez, monsieur l'agent, chacun de ces dessins est une sérigraphie, chaque exemplaire de ce livre a été réalisé à la main.

 

 

Vous avez entre les mains un vrai livre d'art. Un livre d'art pour les enfants ? Qu'est-ce qui vous choque ? Ils n'y ont pas droit ? Mais rassurez-vous, cet album est de ceux qui dépassent les générations, qui éblouiront autant les parents que leurs enfants. Plus peut-être.

Vous pouvez me le rendre ? Parce que je l'ai payé, il est à moi, pour de vrai. Allez, rendez-le moi... S'il vous plaît... J'en prendrai bien soin, je vous le promets. Merci, docteur.

 

Bestiaire du Gange

Rambharos Jha

textes choisis, adaptés et traduits

du tamoul vers l'anglais par Inquilob et V. Geetha

puis traduits en français par Jade Argueyrolles

Actes Sud Junior, octobre 2011

 

Ce livre fait partie du catalogue des éditions indiennes Tara Books.

Ne nous reste plus qu'à prier pour qu'Actes Sud Junior

en poursuive la publication en France !

 

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fipopus / gropopus

Publié le par Za

 

Je ne sais trop comment vous présenter cet album.

Dans ce sens...

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... dans l'autre...

 

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Deux histoires tête-bêche, sur de hautes pages qui se déplient. Des bruns rougeoyants, et une multitude de petits personnages très affairés. Le texte se mêle au dessin, s'ancre parfois dans la terre. Chacun sa police de caractère, en rondeur chez les rêveurs Fipopus, plus carrée et volontaire pour les énergiques Gropopus.

 

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Les Gropopus vivent tranquillement sur leur jolie planète, un peu plate,

le genre dont on évite les bords,  mais charmante tout de même.

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On ne peut évidemment s'empêcher de penser aux Shadoks et aux Gibis. Mais les Fipopus et les Gropopus ont autre chose à faire que de pomper ou de conquérir l'espace : ils bossent. Agriculteurs, éleveurs, ils seraient même complémentaires, s'ils ne s'ignoraient pas royalement. Pourtant rien de ce qui se passe au-dessus n'est étranger à la vie du dessous, et vice-versa.

 

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Les caractères opposés des deux peuples donnent lieu à de réjouissantes manifestations collectives lorsque se pointe de mystérieux bouleversements...

 

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Le burlesque se mêle au désespérément drôle lorsque, un côté lu, on retourne l'album avec gourmandise, inlassablement, car l'histoire peut ainsi se répéter à l'infini...

 

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Un vrai coup de coeur pour ce premier album de Frédéric Laurent !

 

Fipous/Gropopus

Frédéric Laurent

L'atelier du poisson soluble

avril 2012

 

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veuf

Publié le par Za

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"L'homme est un animal inconsolable et gai."

Cette phrase de Jean Anouilh pourrait figurer au frontispice de ce livre. Mais la citation de Voltaire qui s'y trouve n'est pas mal non plus... "Il est poli d'être gai."

 

Il est poli d'être gai...

 

On savait Jean-Louis Fournier élégant. Qui ne l'a pas vu, à l'émission La Grande Libraire, arborant un pantalon moutarde éclatant, ne sait rien de l'élégance.

 

Je repose ce livre délicatement, après l'avoir lu d'une traite. Je ne voudrais pas déranger. Je ne voudrais troubler la quiétude des roses du jardin. Je ne voudrais pas froisser les draps brodés. Je ne saurais décrire la délicatesse de ce texte. Enfin, de ces courts textes, rarement plus de quatre pages. De brefs instants de la vie sans elle, un portrait en creux de la vie d'avant. De tendres reproches, des phrases efficaces.

Le plus terrible, c'est que je vais mourir seul, tu ne seras pas là pour me rassurer, me tenir la main, me fermer les yeux.

En même temps, je préfère que tu évites tout ça. Toi, au moins, tu ne seras jamais veuve.

Une foule de détails, de petites choses glaçantes et tendres.

Chaque fois que je vois des affaires à toi, j'ai du chagrin, surtout ton sac à main. Chaque fois que je rentrais à la maison et que je le voyais assoupi sur une chaise de l'entrée, j'étais rassuré, tu étais là.

Maintenant, ton sac est toujours là, mais pas toi.

García Márquez a écrit : "Les gens qu'on aime devraient mourir avec toutes leurs affaires."

L'humour dévastateur et iconoclaste de Fournier n'est évidemment jamais bien loin. L'ami de Desproges n'aurait pu nous offrir une tristesse simplement noire, purement grise. Avez-vous jamais lu plus belle déclaration d'amour...

La belle pendule Napoléon III refuse de se remettre en route. Je l'ai remontée, je l'ai calée, je ne comprends pas. Peut-être qu'elle n'ose plus sonner, parce qu'elle a une sonnerie joyeuse ? Ou alors, ça ne l'intéresse plus de compter le temps depuis que tu es partie, il passe trop lentement. Les journées sont longues depuis le 12 novembre. j'aurais dû récupérer tes cendres, faire un grand sablier pour les mettre dedans, je t'aurais regardée passer le temps.

On pense inévitablement à Où on va, papa ? dans lequel Fournier racontait son expérience de père de deux fils handicapés, et qui était un texte cocasse et déchirant. Rien de tel avec Veuf, vous l'aurez compris. Le chagrin de Jean-Louis Fournier se déplace sur la pointe des pieds, en s'excusant presque. Et c'est bouleversant.

 

Jean-Louis Fournier

Veuf

Stock, octobre 2011

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le jour où je suis devenu écrivain

Publié le par Za

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À tous ceux qui penseraient que la littérature dite de jeunesse est une daube démago et formatée, je propose de plonger dans ce texte de Vincent Cuvellier, écrit d'un souffle, lu d'une traite.

 

À tous ceux qui penseraient que les livres pour ados sont un ramassis de vampires asexués, je suggère d'accompagner le jeune Vincent sur le chemin chaotique de l'écriture, cette évidence qui veut que ce sera ça et rien d'autre.

 

À tous ceux qui penseraient que l'édification littéraire des jeunes cerveaux passe par une langue classique et châtiée, j'enverrais volontiers en rafales les phrases de ce récit qui ne se regarde pas écrire mais s'écoute.

 

À tous ceux qui penseraient que la vraie littérature, la seule, ne s'adresse qu'aux adultes, je demande poliment d'enlever leurs oeillères et de goûter ce style, accroché à l'oralité à s'en écorcher les doigts.

 

À tous ceux qui penseraient que les bons sentiments font oeuvre de pédagogie, ce texte enlevé et réjouissant devrait faire du bien.

 

Et à tous ceux qui, comme moi, passent leur chemin lorsqu'un livre est estampillé adolescence, je dirais qu'ils ont tort.  

 

La fois où je suis devenu écrivain est un grand texte comme je n'en avais pas lu depuis longtemps.

 

Et je pratique l'anaphore si je veux.

 

Vincent Cuvellier

La fois où je suis devenu écrivain

Rouergue, collection DoAdo

mars 2012

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trois images

Publié le par Za

Vous me connaissez, je ne ris que de choses spirituelles et fines.

La vulgarité me fait horreur.

Alors sachez donc que le destin, qui n'est pas avare de hasards merveilleux, a déposé sous mes yeux ébahis ces deux premières images qui, à défaut d'élever mon âme, m'auront bien fait rire.

 

La première est extraite de Prouts de mammouths et autres petits bruits d'animaux, de Noé Carlain et Anna-Laura Cantone, aux éditions Sarbacane (2006).

 

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La suivante, dans un style radicalement différent, rend hommage à l'art de Maurizio Quarello, immense illustrateur italien, dont le site recèle ce genre de merveilles.

C'est ce qui s'appelle péter le feu...

 

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Je ne m'en lasserai jamais...

Maurizio Quarello sera en dédicace à Toulon ce samedi, à la galerie  la Fiancée du pirate !

 

Et la troisième image ?

Eh bien, lecteur chéri, elle fête notre redoutable ami le Yark - y avait longtemps, hein ? - avec cette affiche réjouissante, régalez-vous !

 

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