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Pauline ou la vraie vie

Publié le par Za

Pauline ou la vraie vie

Sous ce titre un peu lourdaud - quel dommage - se cache une série de romans franchement épatants signés Guus Kuijer entre 2000 et 2010 - à la louche.

Pauline ou la vraie vie

Au début du premier roman, Pauline (Polleke en néerlandais) a un amoureux, Mimoun et un instituteur, amoureux lui aussi... de sa mère. De quoi faire enrager la demoiselle au caractère bien trempé. Les six cents pages qui suivent et se lisent ennui aucun la suivront dans ce début d'adolescence où  tout est matière à complication. Comment devenir poète ? Voir grandir son animal de compagnie lorsque c'est... un veau ? Comment survivre à la trahison de sa meilleure amie ?

Le ton est donné dès le début, aucun tabou dans ces pages, et une liberté de ton magnifique.

Pauline ou la vraie vie

La question de l'autre est au centre de ces romans. Jamais Pauline ne se vautre dans une introspection purement nombriliste. Sa relation tourmentée avec Mimoun, l'amoureux d'origine marocaine, oblige Pauline à confronter son éducation anti-raciste à la réalité des rapports humains, tout comme sa rencontre avec Consuelo, mexicaine exilée qui devient sa meilleure amie.

Rien n'est épargné à Pauline, la toxicomanie de son SDF de père, la mort de son grand-père. Mais là où d'autres en auraient tartiné des kilos, Guus Kuijer ne met aucun pathos dans ses textes. Oui, le père de Pauline part en désintoxication. Et sa fille l'accompagne. Et c'est normal. Elle aura sa part dans la rédemption bizarre de ce père perdu, qui ne sera pas poète, lui.

La question de la mort et de la religion est permanente. Pauline est athée et le revendique, même si elle accompagne comme elle le peut les prières de sa grand-mère croyante. Et lorsque son grand-père meurt, elle aborde le deuil avec son bon sens, sa simplicité habituelle.

Les gens autour de moi croient en quelque chose. Ils croient, par exemple, au paradis. Que Grand-père s'y trouve et qu'il nous y attend. Ou ils croient que Grand-père s'est réincarné et qu'il est devenu un bébé, ou un petit veau ou autre chose. Ou qu'il est invisible et qu'il flotte autour de nous et vit avec nous. ou qu'il survit en moi. Oui, c'est ça ! Je ne suis pas mon grand-père, je vous le signale ! Moi, c'est Pauline ! J'ai fait de mon mieux pour croire en quelque chose. Mais je ne crois en rien. Je pense qu'une fois mort, on ne vit plus.

Lorsque ce gros livre se clôt, Pauline a treize ans. Elle ne croit toujours en rien. Mais elle sait qu'elle sera poète. Qu'elle est poète.

 

J'avais déjà parlé de Pauline, il y a quelques années déjà, quand mon cabas était petit encore.

Voir aussi les avis de LetterBee, de Céline, et de Jean, cuistot de la Soupe de l'Espace.

 

Pauline ou la vraie vie, 2013

(première publication en quatre volumes)

Unis pour la vie, 2003

La vie, ça vaut le coup, 2005

Le bonheur surgit sans prévenir, 2009

Porté par le vent vers l'océan, 2010

et un volume inédit : Je suis Pauline ! , 2013

traduit du néerlandais par Maurice Lomré

illustrations d'Adrien Albert

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Баба-Яга / baba yaga # 2

Publié le par Za

Babayaga n'avait qu'une seule dent.
Et c'est probablement cela qui l'avait rendue si méchante
.

Ainsi débute le texte de Taï-Marc Le Thanh, qui plonge dans l'enfance de l'ogresse à la recherche de ce qui avait bien pu gâter son caractère. En butte aux moqueries de ses camarades, la petite Babayaga, bien seule, choisit une option un brin radicale : elle deviendra ogresse. Ogresse et solitaire.

Баба-Яга / baba yaga # 2

Oh, elle a bien ouvert un restaurant, dont le nom poétique mettrait l'eau à la bouche à bien des croque-mitaines : "Au bambin qui rissole"... Toutes les étapes du conte sont là, la petite Miette doit échapper au chat, aux chiens mal embouchés, à l'arbre entreprenant. Mais c'est un crapaud qui la conseille. Et Babayaga, bien qu'affamée, finira l'histoire bien piteusement.

Баба-Яга / baba yaga # 2

Rébecca Dautremer enrobe cette histoire de ses rouges si reconnaissables, mais aussi d'ombres tout à fait angoissantes. Miette a les rondeurs d'une matriochka. Elle traverse cette aventure comme si elle connaissait déjà la fin de l'histoire, presque avec sérénité. Son allure en fait le pendant enfantin de Babayaga, ce qu'elle aurait pu être si elle avait eu d'autres dents...

Le texte prend des libertés salvatrices avec le conte original, y glisse des traits d'humour, humanise la sorcière, là où elle est habituellement une créature purement malfaisante mue par son appétit. Elle a finalement l'air aussi malheureuse que cruelle.

Babayaga

Taï-Marc Le Thanh & Rébecca Dautremer

Gautier-Languereau, 2003

 

 

Depuis le Bal des échassiers, on l'attendait. On trépignait même un peu. Bien fait pour lui. Il fallait pas commencer si fort, si beau. Alors, il ressemble à quoi, le nouvel Echegoyen ?

Баба-Яга / baba yaga # 2

Paul Echegoyen transforme Baba Yaga en araignée avide et patiente, tissant sa toile telle une broderie précieuse, autour de Vassilissa. On passe sans transition de la lumière dorée jouant dans les cheveux de la blondinette aux joues roses à la forêt sombre où seules quelques lueurs vous fixent de leurs regards inquiétants. Mais dès que l'on pénètre dans le monde de l'ogresse, le dessin gagne en profondeur, en matière. Les détails apparaissent, fourmille, inquiètent. Et au milieu trône une créature qui n'a rien d'humain. Pas plus que la servante, d'ailleurs, verte bestiole aux grands yeux émerveillés. Rien ne ressemble plus à quoi que ce soit de connu.

Le grand format de l'album permet au lecteur de s'immerger dans cet univers qui fait la part belle aux motifs des tissus, où tout - branches, cheveux - se transforme en fibre qui pourrait être tissée, brodée, jusqu'à l'étouffement.

Le texte de Claude Clément suit la trame du conte, dans une langue classique qui tangue parfois au balancement de rimes discrètes.

Soyons sûr qu'il n'y aura pas que le Cabas à attendre le prochain Echegoyen...

Baba Yaga

Claude Clément & Paul Echegoyen

Seuil Jeunesse, 2013

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Баба-Яга / baba yaga # 1

Publié le par Za

Le conte de Baba Yaga est un classique parmi les classiques Des adaptations de ce conte russe, dans toutes ses versions paossibles, il y en a des charrettes. On en connait les figures imposées : la maison montée sur pattes de poule (flippant), le mortier ambulant à propulsion de pilon (pas rassurant), les chiens féroces (j'aime pas), le portail qui grince (pour l'ambiance), le bouleau taquin (ouille !)... Mais ce que je préfère, j'avoue, ce sont les crânes aux yeux ardents, dans le genre déco joyeuse, on n'a guère fait mieux depuis.

J'en ai quatre versions sous le coude, je vous propose donc d'aller allègrement à la rencontre de l'ogresse, passez devant, je vous suis.
Parce que la première, c'est celle d'Ivan Bilibin (1876-1942).

Баба-Яга / baba yaga   # 1

La Baba Yaga de Bilibin est d'une réalité effrayante. Elle est sèche, impitoyable. Vassilissa est une jeune femme, à cent lieues d'Hansel et Gretel, du Chaperon rouge. On ne sait où donner du regard. Chaque image est enluminée avec soin, chaque détail est traité avec le même respect. L'illustration témoigne en ethnologue, décrit en entomologiste. On est évidemment plus proche de la terreur pure que du conte gentillet. Car il était question de transmettre à tous - et pas seulement aux enfants - un conte traditionnel.

Contes russes

illustrés par Ivan Bilibin(e)

(vous trouverez les deux orthographes)

Seuil Jeunesse

réédition à paraître le 20 mars 2014

Баба-Яга / baba yaga   # 1

Nathalie Parain illustre le conte en 1932. Il est publié simultanément aux Etats-Unis et en France, par Flammarion pour les albums du Père Castor. Une économie de moyens admirable, blanc et noir, rouge, brun, vert, pas de fond, de décor, chaque élément codifie le texte comme un pictogramme. Le dessin participe de la mise en page, gagne le texte parfois pour lui laisser ensuite toute la place. La couverture rassurante semble présenter le conte comme cette petite chanson qui accompagne la ronde. On dirait qu'il y aurait une sorcière, mais on sait au fond que ça n'existe pas.

Баба-Яга / baba yaga   # 1

Le texte de cet album est proprement surprenant. Il s'agit d'une traduction du conte russe de 1932 qui accompagnait l'édition américaine, l'album du Père Castor était, pour sa part accompagné d'un texte de Rose Celli qui sera ensuité réédité deux fois mais avec d'autres illustrations chaque fois. La version russe, donc, de Nadiejda Teffi, traduit par Françoise Morvan est une pure merveille, faite pour être entendu, même par soi-même si l'on est seul.

Elle rage, elle tonne contre le chat : d'avoir attendu toute la matinée, elle a une faim de loup, elle veut manger la petite. La voilà qui se met à battre le chat. Et que je te le rosse, et que je te le cogne et que je te rogne et que je te grogne :

- Sale chat, sale voleur, comment as-tu osé laisser sortir la fille sans lui crever les yeux ?

Lisez-le à haute voix si vous le rencontrez, c'est une surprise permanente. Des phrases qui roulent seules, dans une langue collant à l'oralité, ménageant le suspens de la poursuite, savourant les échanges de Baba Yaga avec ses serviteurs si mal traités.

A peine a-t-elle touché l'herbe que la serviette se déploie en rivière large, large comme la mer - même en trois jours, on ne la passerait pas.
Arrivée au bord de la rivière, la Yaga regarde... Que faire ? En mortier de cuivre, comment naviguer ? Elle grince des dents, cogne du pilon, rebrousse chemin, et roule et roule, rentre chez elle, rassemble ses boeufs, les mène à la rivière et leur ordonne de boire.

Ils ont bu, les boeufs, ils ont bu, ils n'ont pas laissé une goutte dans la rivière.

C'est dans ce contraste entre la rudesse des mots et la sobriété des images, c'est dans cet espace que se loge le travail du lecteur qui fera le lien, remplira les vides laissés volontairement. C'est aussi ce qui rend cet album - créé il y a plus de quatre-vingts ans - résolument moderne, intemporel, indispensable.

Pour en voir plus, rendez-vous sur l'excellent site de Cligne-Cligne Magazine !

Baba Yaga

dessins de Nathalie Parain

première édition en français : Père Castor-Flammarion, 1932

texte de Nadiejda Teffi, première édition en russe : YMCA-Press, 1932

traduction de Françoise Morvan

éditions MeMo, septembre 2010

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Noël à l'envers...

Publié le par Za

... c'est Léon Zéravert qui, au domaine de Trévarez, s'en charge ! Et vous avez jusqu'au 5 janvier pour en profiter ! Le Père Léon vous attend, à bord de son sous-marin volant, pour vous raconter l'histoire du Nain et des 7 Blanche-Neige. Il vous présentera l'atelier de Franken Nounours et vous expliquera comment il peut mettre un véhicule en mouvement avec ses sirènes...

Derrière cette installation se cachent - si peu - les très talentueux Kiki et Albert Lemant qui ont mis à jour cet univers étonnant, grinçant et franchement drôle. Un peu inquiétant aussi, inquiétant comme les contes, comme les histoires que les enfants réclament jusqu'à plus soif, à mi-chemin entre la vitrine scintillante de Noël et la présentation de phénomènes de foire...

Jubilatoire, non ?

Pour en savoir plus...

Noël à l'envers...
Noël à l'envers...
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have yourself a little merry Christmas

Publié le par Za

Jamais assez de temps pour tout préparer comme je le voudrais...

Ceci dit, la crèche est faite...

have yourself a little merry Christmas

Le sapin aussi, et ma robe est prête pour ce soir...

(trouvée sur Pinterest... Elle gratte un peu certes...)

(trouvée sur Pinterest... Elle gratte un peu certes...)

Jamais assez de temps pour envoyer de jolies cartes vintages comme je les aime, alors je profite du Cabas pour souhaiter un heureux Noël à tous ceux qui passent ici parfois, mes commentateurs chéris, mes copinautes !

have yourself a little merry Christmas

Publié dans in my heart

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costumes

Publié le par Za

Depuis Zoologique, et 365 Pingouins, Fiston 1er sait que le nom de Joëlle Jolivet est synonyme d'émerveillement, de grandiose, d'égarement possible entre d'immenses pages.

costumes

- T'as vu sous la robe à paniers ? [il pouffe]

- Oui, j'ai vu...

Imaginez qu'une fois en possession de ce livre, vous saurez enfin ce qui se cache sous la peau du lion vietnamien lorsqu'il danse, sous les fourrures des inuits...

costumescostumes

Car c'est le monde entier qui s'est donné rendez-vous entre les pages de ce superbe album ! Le shako, le tarbouche, l'escoffion à cornes n'auront plus de secret pour vous.

- L'escoffion ? Poil au...

- Et tu l'as vu, la page des uniformes ?

- Oui ! Et la page des tout nus aussi !

[soupir] Il y en a qui grandissent...

 

costumes

Les Grandes Personnes rééditent ce livre épatant qui appartenait au catalogue des éditions du Panama. Un travail éditorial magnifique, format, papier, couleur, flaps ! D'immenses planches thématique qui explorent le costume dans tous ses états, l'uniforme, les tenues de mariage, les rois et les reines, les chaussures, les chapeaux, le spectacle, les sports. Un regard à la fois encyclopédique et impertinent.

costumes

Certains personnages sont figés dans des poses étudiées à la hauteur de leur importance sociale, d'autres explosent de mouvement, de vie et l'on a envie de se perdre dans ces images, d'y revenir, d'y passer son après-midi - ça tombe bien c'est mercredi. Et de colorier les linogravures de Joelle Jolivet dans ce très bel album de coloriage - chez le même éditeur.

costumes

Costumes

Joëlle Jolivet

textes de Caroline Laffon

première parution aux Editions du Panama, 2007

réédition revue et augmentée par Les Grandes Personnes

septembre 2013

Costumes à colorier

Joëlle Jolivet

Les grandes personnes, 2013

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lulu et le cheval qui danse

Publié le par Za

 

Et revoilà Lulu Vroumette, la tortue à couettes !

Vous savez sans doute qu’ici, on adore cette série et le travail de Frédéric Pillot en général. Je ne vais pas vous refaire le coup des impayables oiseaux bouffis. Encore que, cette fois-ci, notre dessinateur chouchou atteigne, à mon sens, à la quintessence du volatile replet.

lulu et le cheval qui danselulu et le cheval qui danse

Dans cet opus, Lulu fait sa mystérieuse. Que cache-t-elle à ses amis, que fait-elle de tous ces sacs de navets qu’elle trimballe inlassablement ? La couverture le dévoile : elle a rencontré un cheval magnifique et fier de la race des lipizzan, un cheval qui danse. Mais que fait-il seul, abandonné dans cette clairière ?

Lulu est un personnage attachant, énergique, déterminé et l’on est chaque fois heureux de la retrouver. On s’attache à ses aventures optimistes qui mettent en avant l’amitié et l’entraide.

Mais vous vous doutez que j’aime avant tout ces albums pour l’art de Frédéric Pillot. Je ne me lasse pas de ce fouillis grouillant de vie. Chaque brin d’herbe frémit, et pas une fleur, pas un champignon qui n’ait reçu l’attention qu’il mérite. Je décernerai d’ailleurs un prix spécial aux irrésistibles plantes potagères, à la cuisine de Lulu où j’irai bien éplucher quelques navets moi aussi !

lulu et le cheval qui danse
lulu et le cheval qui danse

La nature sert d’écrin aux personnages, des animaux qui peuplent ce récit de regards si parlants qu’ils pourraient sans complexe se substituer au texte. On pourrait disséquer chaque image, en étudier la construction, s’esbaudir devant les couleurs. Et c’est chaque fois la même chose : une fois l’histoire achevée, on revient immanquablement sur chaque double-page, juste pour le plaisir d’y dénicher une libellule ahurie, une mésange en forme de lune, l’aigrette fragile d’un pissenlit…

Ruez-vous sur ce Lulu grand cru !

 

Lulu et le cheval qui danse

Daniel Picouly & Frédéric Pillot

Magnard Jeunesse, 2013

 

Lulu et le cheval qui danse par Daniel Picouly
tous les livres sur Babelio.com
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joseph fipps

Publié le par Za

joseph fipps

Précieux, très précieux, cet album !

Joseph Fipps est en colère. Très en colère contre sa mère qui, rabat-joie comme toutes les mères, l'empêche de vaquer à ses occupations. Pourquoi ne pourrait-il pas grimper à l'échelle pour s'approcher de la plus haute branche du marronnier où se cache le nid du chardonneret ? Qui a décidé qu'à cinq ans, on était trop petit ? Alors la colère monte, jusqu'à la phrase, celle qu'on dit en désespoir de cause : "Tu es méchante et je veux une autre mère !" Nadine Robert donne alors tout pouvoir à l'imagination du petit garçon. Et s'il était un griffon ? Et s'il était adopté par une mère morse ?

joseph fipps

Joseph Fipps. Le titre, le prénom, le nom, le personnage est là, il existe, de façon officielle, tout patronyme dehors, planté dans ses bottes même s'il fait beau. Le texte - franchement excellent - cède parfois la place à l'image qui se divise, rythme l'histoire, s'étend le long de banquises paisibles, s'abrite sous des arbres accueillants. Les dessins sont précis, délicats, extraordinairement vivants, sans cesse en mouvement. Joseph nous offre une jolie palette d'émotions, tout y passe : l'émerveillement, la colère, la tristesse, la joie. Un petit garçon plus vrai de nature, un bonhomme à ne pas présenter à un Yark affamé...

joseph fipps

Joseph Fipps est un bel album dans tous les sens du terme. Un beau moment de lecture, tout empreint de tendressse, mais aussi un bien beau livre. Couverture solide au carton velouté, papier épais, mat. Et une typographie confortable dont la taille change comme l'intensité de la voix lorsqu'on lit le texte. J'avais déjà passablement craqué pour la frimousse d'une demoiselle Wardé. Je crois bien que Geneviève Godbout est en train de devenir une de mes illustratrice fétiches...

 

joseph Fipps

Nadine Robert & Geneviève Godbout

La Pastèque, 2012

 

Joseph Fipps a aussi croisé la route de Fantasia,

de Gabriel au bord de la Mare et de Maryline...

 

Les éditions de la Pastèque seront au Salon de Montreuil - stand A23 en face de l'Archipel BD - et y fêteront leurs 15 ans !  Je ne manquerai pas de leur rendre une petite visite, histoire - entre autres - de me faire dédicacer Le lion et l'oiseau par Marianne Dubuc !

Demandez le programme !

joseph fipps
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les quatre géants

Publié le par Za

 

Trois géants marchent à grandes enjambées, majestueux, leurs manteaux au vent. Ils suivent des yeux une fragile hirondelles. Il sont immenses et forts, elle est fragile et volète devant eux, leur montrant le chemin.

C'est ainsi que s'ouvre ce très bel album. Les géants sèment les saisons en couvrant la Terre de leur vêtement, l'un après l'autre. Le manteau vert et rouge de l'été, le manteau jaune et brun de l'automne, le manteau blanc de l'hiver. Il n'en manque qu'un, qui fera renaître le monde et s'éveiller l'hirondelle.

 

les quatre géants

Les grandes et belles illustrations peintes d'Aline Bureau occupent chaque double page, rendant avec force la majesté des trois géants, comme autant de rois mages veillant sur le temps, dans une palette de couleurs riche et changeante. Les mots aussi se font couleur, mouvement, douceur. Le rythme, le vocabulaire choisi, tout concourt ici à donner un texte d'une grande qualité.

La forêt se pare de mille et une nuances. Quelques feuilles tombent à terre, épuisées d'avoir trop valsé. Les animaux passent de fruits mûrs aux fruits secs, et goûtent aux premières pluies. C'est l'automne.

 

les quatre géants

Cet album est paisible et doux. On en sort un sourire aux lèvre, pour y replonger aussitôt, gagné par le bon regard des géants.

 

Les quatre géants

Zemanel & Aline Bureau

Père Castor - Flammarion

mars 2013

 

Les quatre géants ont aussi séduit LetterBee,

La mare aux mots, Œil d'ailleurs.

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un jeune loup bien éduqué

Publié le par Za

un jeune loup bien éduqué

Est-ce qu'il n'a pas l'air bien comme il faut, ce petit loup, avec sa chemisette bien boutonnée jusqu'en haut ? Avec son bon sourire ? Pour un peu, on l'imaginerait bien peigné façon photo de classe, non ? Et puis gentil avec ça. Poli avec son prochain. Même si son prochain est comestible. Parce que le problème est bien là : ce jeune loup a faim. Et lorsque le prochain en question, après le lapin appétissant, la poule dodue, est un petit garçon, bien élevé lui aussi de surcroit, tout pourrait se compliquer et le loup pourrait bien finir par perdre patience.

un jeune loup bien éduqué

Les dessins de Matthieu Maudet font mouche une fois encore. Ils sont empreints d'humour et de tendresse aussi pour ce petit loup jaune au sérieux désarmant. Les dialogues de Jean Leroy sont présentés sous la forme d'une bande-dessinée, pendant que la voix du narrateur reste sagement dans son coin. La fin, que je ne dévoilerais évidemment pas, ce serait un crime, s'étale sur quatre double pages irrésistibles et percutantes.

un jeune loup bien éduqué

Voici un album intelligent et franchement drôle comme je les aime !

 

Un jeune loup bien éduqué

Jean Leroy & Matthieu Maudet

L'école des loisirs

septembre 2013

 

De Matthieu Maudet, j'avais aussi beaucoup aimé Un mammouth dans le frigo.

 

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