mes petites bêtises # 1
Pas d'alboume aujourd'hui, pas de roman, rien qui ne soit écrit par une autre mimine que la mienne ! Il m'arrive de semer çà et là quelques petites bêtises et il est possible que vous en ayez loupé quelques-unes, malheureux ! Alors voilà, tant pis pour vous, aujourd'hui, c'est rattrapage !
Tout d'abord un textounet que j'avais écrit pour un concours de mes chers Cuistots de la Soupe de l'Espace. Un objet, un morceau de moi, une plaque de rue...
C’est une plaque de rue, une ancienne, en tôle émaillée que j’ai récupérée par le plus grand des hasards. Celle qui était apposée sur le vieil immeuble où j’habitais quand j’étais petite. Au numéro 4.
Au moment d’écrire ces mots, ce sont des odeurs qui me viennent. Quatre étages d’un interminable escalier en colimaçon, on a le temps d’en sentir des cuisines pendant l’ascension ! Au premier c’est une sauce au vin qui mijote, au second des tomates mêlées aux oignons et à l’ail, au troisième du poisson est en train de frire et l’escalier devient vraiment raide. Au quatrième, c’est le pot-au-feu de ma grand-mère qui m’attend. J’y suis retournée, il y a un an. La porte est murée, tous les volets sont clos, des plantes ont poussé là-haut, au bord de la terrasse où je faisais du tricycle. Et les odeurs ne sont plus que dans ma tête.
Et puis une lettre, écrite pour mon amie Mira et son jardin de mots...
Mon cher hasard,
vieux pote incongru à qui je confie si imprudemment mon sort,
Je t’écris aujourd’hui pour te remercier.
J’avoue humblement t’être redevable des paysages traversés, des rencontres, du sel de la vie. Une classe de sixième, un couloir de fac, une librairie entre deux volcans, les bancs d’une chorale, une cour d’école… Tu m’as si souvent collé aux basques, vieille fripouille !
Je pourrais te tenir rigueur de m’avoir exilée, à ma place d’autres se montreraient d’ailleurs un chouïa plus rancuniers. Mais pas moi, mon hasard, ma vieille baderne. Tu m’as si souvent adouci les chienneries de la vie que je ne peux t’en vouloir tout à fait.
Je voulais aussi te dire que tu peux te reposer un brin, faire relâche quelques temps. Ton dernier cadeau m’a explosé à la tête avant de semer un joyeux foutoir dans mon existence. Alors laisse-moi savourer cet inattendu, laisse-moi l’embrasser dans le cou. Pars un peu en vacances, brigand, canaille, vaurien, mais reviens-moi quand même, car rien ne m’effraie plus que la tranquillité. À ton retour, tu me reconnaîtras sans peine : j’aurais le sourire un peu niais des gens amoureux.
À bientôt donc mon imprévisible,
mon vieux hasard,
ma vieille lune !
Fidèlement,
Za