le pêcheur de nuages

Publié le par Za

 

C'était un jour comme un autre, un jour d'automne, un jour un peu gris, mais sans remous. Ce jour-là, un homme a poussé son bateau sur un banc de sable et y a jeté l'ancre.

 

Ce genre de début inaugure généralement un branle-bas des habitudes, une explosion de curiosité, en un mot un joli bazar. Mais sans bazar, pas d'histoire, alors ne nous plaignons pas qu'au réveil, on trouve des poissons plantés dans le sable, comme tombés du ciel.

le pêcheur de nuages

Les habitants de la ville épient, espionnent, traquent. Et à la méfiance succède l’hostilité lorsqu'on découvre la provenance de la pêche miraculeuse. Les apprentis sorciers se mettent au travail, pour leur plus grand malheur. Les citadins, dérisoires manipulateurs de manettes, seront finalement rattrapés par le vent et les nuages.

le pêcheur de nuages

Imaginez un monde où seul le végétal aurait échappé au bidouillage humain. Un fouillis organisé et froid où les moutons ont un je ne sais quoi de mécanique, où même les poissons sont gagnés par la ferraille. Là où d'autres auraient tracé des bords de mer ombrageux, des paysages maritimes, Einar Turkowski préfère nous laisser imaginer la ville à partir de détails, steampunk gris et léché, virtuose, fragile, gagné par le sable. Un style de dessin d'autant plus remarquable qu'il est ici mis en valeur par le contraste avec la rugosité des nuages. Et que dire de cette planche naturaliste et mécanique tout à fait réjouissante qui mêle oiseau, poissons et machines hasardeuses.

Je suis toujours épatée par l'art de Turkowski à manier le gris - mis en valeur par le blanc du papier et le soin de l'édition. Il soigne le détail jusqu'à l'obsession, mêle mécanique et nature en laissant le lecteur décider qui des deux aura le dessus.

 

 

Le pêcheur de nuages

Einar Turkowski

texte français de Christophe le Masne

2007 (première parution en Allemagne 2005)

Autrement

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A
Je l'adore cet album ! <br /> A la médiathèque, il sort assez peu, même en présentation, même en conseil, que ce soit auprès des parents ou des instits, je crois qu'ils ne savent pas quoi en faire. Et pourtant, quand les enfants l'ont dans les mains, ils ne le lâchent pas. C'est l'essentiel dirons-nous mais tout de même, c'est si difficile de s'ouvrir à des choses plus originales ? Etre curieux, tout simplement...
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Z
Vaste problème...<br /> D'autant que le texte n'est pas très difficile ! <br /> Est-il si difficile de faire confiance aux enfants et de leur proposer autre chose que la soupe habituelle ? Je crois que la formation des instits (et j'en suis) en matière de littérature de jeunesse avance. C'est mieux que cela n'était quand j'ai débuté il y a 20 ans, mais on a encore du mal à sortir de la sacro-sainte liste... Mais on avance, on avance...
M
Je suis emportée par les illustrations !
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Z
Et tu n'en reviendras pas... <br /> ;)
S
Je le lallise, ton commentaire et le dessin m'intriguent et me plaisent ;-)
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Z
Bonne lecture alors ! <br /> Et je note ton verbe au passage...
L
Tu as encore su trouver une vraie merveille. C'est de moins en moins rare en jeunesse les illustrations en noir et blanc (pour mon grand plaisir)
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Z
Celle-ci sont d'une finesse incroyable ! <br /> J'en reste toujours baba...