les beaux jours # 4
Lire, lire, lire, toujours... Quatre livres lus d'affilée quasiment sans respirer entre.
Août.
Sous le soleil du Cantal, mais pile dessous, dans les coins où il n'y a pas d'ombre et, du coup, supprimer sauvagement la sieste parce que c'est à cette heure-là que la lumière est la meilleure, à moins qu'il ne faille profiter des derniers rayons, assise dans l'herbe, un chat soudainement câlin pour reposer son dos...
Le cabas était plein, souvenez-vous... Mais j'avais tout lu en arrivant ici, ou presque...
Pour ce qui est des Vargas, Salut et Liberté est un recueil de nouvelles que j'avais déjà lues séparément. Bon. Les deux autres, des essais, me sont tombés des mains: trop bavard à mon goût.
J'ai repoussé ma lecture de Moby Dick à l'achat d'une nouvelle traduction. Snob, moi ? Que nenni ! Mais l'édition Folio est en fait une très ancienne traduction, sans doute passionnante mais finalement datée, arrêtez-moi si je blasphème (Jean Giono y a participé). De plus, et là, je fais ma chochotte, le rapport format/police est insupportable à mes petits yeux de quarantenaire pré-lunetteuse. Je les sens se pointer tranquillement au détour de l'automne, ces lunettes, sans anxiété - ça me donnera peut-être enfin l'air sérieux (sait-on jamais...). J'ai donc commandé une autre édition/traduction. D'aucun pensant que ce texte est inépuisable, me voilà dans de beaux draps...
Tout étant lu, il a fallu donc procéder à un léger réapprovisionnement. Ah, l'affreux prétexte à deux sous pour aller discuter, découvrir, papoter, rencontrer, bavarder en des lieux très amis !
Alors en route pour un nouveau Monénembo, en passe de devenir un de mes auteurs de chevet...
Je ne me lasse pas du style impitoyable de Tierno Monénembo qui s'attaque ici au portrait d'un homme pris au piège de la tradition et de la modernité, impuissant à décider de son parcours, perdu aux confins de l'administration et de la corruption. Monénembo navigue entre vitriol et compassion (merveilleux personnage du fou).
"Des vallées escarpées, prêtant généreusement leurs flancs à de folles chutes d'eau. Des monticules dodus, des plaines à perte de vue, inondées par des fleuves nourris... Des boeufs roux, mauves, gris ou tachetés, paissant dans les plaines, dans les vallons, en troupeaux serrés, comme semés par une main large. Du riz, du fonia, de la belle herbe verte; une panoplie de tiges et de feuilles, d'épis et de lianes, l'atmosphère gorgée d'une saisissante odeur de terre et de bouse de vache."