la nuit des cages
Le fils de l'ogre est enfermé dans une cage. Être le fils d'ogre, a-t-on idée...
La fille de la sorcière est enfermée dans une cage. A-t-on idée d'être fille de sorcière...
Est-il, lui aussi, un ogre ?
Est-elle aussi une sorcière ?
De la rencontre du texte de Rascal et des illustrations de Simon Hureau naissent des ombres magnifiques, aux mille détails. On pourrait en passer du temps à épier les recoins de la forêt, à dénicher la multitude d'insectes, les papillons, les chauves-souris, les champignons, surprendre le face à face du serpent et de l'oiseau, épier les reptiles, dénouer les entrelacs sans fin des arbres, des lianes... Le fils de l'ogre, lui, s'échappe, fuit à travers les bois.
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Un format à l'italienne, des doubles pages qui accompagnent parfaitement le héros traqué par des soldats aux allures de samouraïs. Puis c'est la procession grotesque, grimaçant de mauvaise joie, qui mène la fille de la sorcière au bûcher.
Un poutou de Za à qui découvrira les personnages familiers qui se sont glissés dans ce dessin...
Le beau texte de Rascal, inquiétant, onirique, galope du côté du Moyen-Âge, au bord des contes. Il est présenté sur un fond vert magnifique, les pages sans texte demeurant, elles, en noir et blanc. Le choix des mots est précis, riche, élégant.
Je suis le fils de l'ogre Morillon
Qui comme le mal renommé Villon,
Termina au bout d'une corde
Sans la moindre miséricorde.
JE NE VOULAIS PAS FINIR
ENTRE LES MAINS DU BOURREAU
Alors je suis passé entre deux barreaux
Ai pris la clef des champs
Filé comme le vent.
Et la fin de l'histoire nous emporte du côté des courts-métrages de Lotte Reiniger, là ou des enfants-oiseaux donnent naissance à d'autres enfants oiseaux...
J'ai tout de suite compris que c'était ma belle
Doublé mendiants, nains et haridelles
Bouffons, califes, tortues, puis ce fut elle
MA JOLIE PETITE GUEUSE
MA BELLE AMOUREUSE
La nuit des cages
Simon Hureau et Rascal
Didier Jeunesse, 2007