choisir un livre

Publié le par Za

Cependant que certains s'échinent à rejoindre à pieds le sommet du Puy de Dôme, fidèle à une réputation que je n'ai pas volée, je viens de me trouver un joli coin d'herbe douce et ensoleillée...

 

Alors donc, choisir un livre... Jeter son dévolu sur quelques centaines de pages, leur accorder les heures propices au sommeil, dans la délicieuse solitude du lecteur.

 

le hasard - Une couverture qui saute aux yeux, un titre intrigant, et voilà qu'on sort un peu chargée de la librairie, sans avoir même pris la peine de lire la quatrième de couverture, persuadée que, décidément, on a un sixième sens ! Ça marche parfois ("La colère des aubergines"), ou ça ne marche pas trop (mais pour ces deux-là, je persiste à adorer la couverture):

 

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le top 10 des meilleures ventes - Maintenant que je suis une fervente adepte du slow book, je ne sais même plus ce qui se vend !

 

la critique littéraire- Le plus risqué à mon sens car toujours soupçonnable d'indulgence, de copinage (bon, allez, j'écoute quand même religieusement le Masque et la plume). Un exemple: "Le cuisinier" de Martin Suter (Christian Bourgois). Trafic d'armes, géopolitique et cuisine moléculaire tendance ayurvédique, critiques élogieuses et ennui mortel, aucun souffle ni sensualité, des réserves quant à la traduction (laissons à l'auteur le bénéfice du doute). Et là, pour le coup, la couverture était hideuse.

 

l'auteur qu'on aime- Et on se jette: Fred Vargas, Tracy Chevalier, Marie-Aude Murail, Daeninckx, Monénembo (le dernier en date)... Joan Sfar, Tardi, Larcenet, Loisel, Marjane Satrapi pour la BD...

 

l'admiration plus ou moins inconditionnelle - Elisabeth Badinter, Simone Veil, Barack Obama...

 

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l'immersion dans les classiques - Ceux dont on sent qu'il faut les avoir lus, sans quoi la vie serait imparfaite: Albert Cohen, Victor Hugo, Hampâté Ba, Melville, Stevenson, Dumas, London... Pour Proust, j'ai essayé mais la greffe n'a pas encore pris...

 

la blogosphère- Quelques voix choisies pour leur proximité et dont le jugement inspire confiance. À ce sujet, j'ai un faible pour les canadiens, dont le choix de textes francophones est sans frontière aucune et, par essence, exempt de toute germanopratinerie.

 

le conseil d'ami, dans lequel j'inclus le libraire (pas tous, vous voudrez bien, je vous prie, noter le singulier) - Ceux-là vous connaissent et vous veulent du bien (du moins je l'espère). L'ami débarque chez vous un jour avec un livre qu'il a aimé, assez pour vous l'offrir (le Roi de Kahel, Les nouveaux mystères de Marseille). Ou elle laisse traîner ceci:

 

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Distraitement, vous feuilletez, lisez un article, puis deux et vous vous jurez de tout lire bientôt. Le libraire, qui commence à cerner finement votre personnage, suggère tel roman, recueil de nouvelles, avec l'assurance d'un sorcier malicieux.

Lire ces livres-là, c'est créer un lien discret, brillant et solide comme un fil de soie. Je lis ce que tu aimes, tu sais déjà ce que je vais aimer.

 

Et d'une page à l'autre, cette fameuse solitude de la lecture n'est finalement qu'une façade, qu'un échange différé, passé ou à venir. Le temps du livre est tellement plus long que les quelques heures passées à le lire.

 

 

 

 

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