Pfff...
Puisque l'ennui a des vertus (et j'en suis persuadée), voici l'album idéal !
Commençons par la bouille tout à fait réjouissante des deux principaux protagonistes de cette histoire de prime abord peu violente. Tout est là, dans la fatigue de la vacuité à peine surjouée. Les connaisseurs en minuscules (anciens minuscules eux-mêmes) reconnaitront l'outrance du regard las au bord de l'évanouissement, à bout de forces tellement on n'a rien à faire, Merle et Roro s'enquiquinent à cent sous l'heure, s'emm... comme des rats morts. Tout est nul. Chaque proposition de leur père est jugée comme profondément inintéressante.
Parents d'enfants de cet âge-là, disons entre 5 et 8, scrutez leur expression à ce moment précis. C'est la préfiguration de certains délicieux moments de l'adolescence... Un avant-goût. Et hâtez-vous d'en sourire avec attendrissement. Cet instant est (heureusement) fugace et passe comme l'éclair à la première bêtise rigolote.
Claude K. Dubois frôle le génie dans la description de ce moment somme toute banal. La vie déborde de chaque image, dans le rien qui accable les premières pages comme dans l'enthousiasme de l'activité trouvée - et que je vous laisse découvrir tant elle ne fait rire qu'en contexte. Tout le monde se reconnaitra ici, enfant et parents et partagera une tranche de rigolade, de celles qui dissipent l'ennui à coup sûr !
Pfff...
Claude K. Dubois
Pastel, septembre 2017