Un coffret en carton épais, tapissé d'un papier à motif végétal. Un dessin par page, à lire lentement ou à feuilleter à toute allure, à la manière d'un flip-book. Ou les deux. Les deux en fait.
Une grande dame remplit la première page, l'air un peu étonnée, vaguement ahurie. Il va se passer quelque chose. Un petit être va l'envahir, grandir dans ses bras, sur ses épaules, à côté d'elle. Au fur et à mesure qu'elle lui raconte son histoire, leur histoire, elle va rapetisser, pour finir par s'effacer, le laissant interdit, immense et barbichu.
"On en est là, nous !"
" Oui, à peu près..."
Mais il y aurait des deux côtés comme une envie de revenir là....
Parce que les jambes poussent, les bras s'allongent, et se blottir devient parfois cocasse. Ce qui est réconfortant dans ce livre, je l'avoue, c'est qu'on peut le lire à l'envers, même si on sait au fond que c'est un artifice.
Qu'on soit mère de son fils ou fils de sa mère ou rien de tout cela, Albertine et Germano Zullo réussissent encore à nous tirer les larmes des yeux. Mais pas des larmes de tristesse. Une émotion devant l'inéluctable avec la certitude que l'inéluctable se meuble d'amour, de tendresse.
Albertine & Germano Zullo
mon tout petit
La joie de lire
janvier 2015
le billet de Mel de la Soupe de l'Espace
"mon tout petit" dans Télérama