la guerre des bisous
Allez, zou, on commence cette nouvelle année avec un truc qui en jette, qui place ce nouvel an sous le signe de la rigolade, et du bisou, du bécot, du bec, du poutou. Parce que par chez moi, on fait des poutous.
Ça commence par un gros bécot dans la salle de sport, un geste spontané qui sème la pagaille. On peut, on peut pas ? Lili avait-elle le droit d'embrasser Jojo ? De bisou en bisou, la contagion gagne, sort de l'école tourneboulée par tant d'effusions pour gagner la ville, le pays, le monde !
La directrice, ça l'a énervée, parce qu'elle n'avait pas encore fait de bisou, alors, elle est sortie en courant dans la cour et a embrassé monsieur Bernard, le surveillant. Monsieur Bernard, il a bien aimé ça, alors, il a rendu son bisou à la directrice, et ça a duré longtemps, longtemps.
Ils ont même pas vu qu'il y avait tous les parents dehors qui venaient de rentrer pour chercher leurs enfants. Mai au lieu de se mettre en colère et de se dire : c'est un scandale ! ils se sont fait des bisous entre eux.
Vincent Cuvellier signe ici un texte sans chichis, qui parlera à beaucoup et fera rigoler les autres. Le dessin de Suzanne Arhex remue, vit, court, boulègue dans tous les sens. Foisonnant au fil des pages, il brosse une galerie de portraits tout à fait réjouissante, des jeunes, des vieux, des gros, des maigres... Tout ce monde, bestioles et gens, s'embrasse sans préjugés, pas parce qu'on milite, non, juste pour s'embrasser en se foutant des règles communes de l'embrassage. J'aime particulièrement la scène de la manif, les pas contents réduits à l'impuissance par cette vague poutouneuse !
Et pendant ce temps-là, dans le coin en bas à gauche, un autre histoire se déroule sans parole, malicieuse comme tout...