le passage du diable

Publié le par Za

D’Anne Fine, je l’avoue, je ne connaissais que les pendables Aventures du Chat assassin, de réjouissants petits romans pour lecteurs débutants, de quoi donner le goût de lire aux plus récalcitrants, tout en les initiant à un second degré de bon aloi. Et il y a aussi Madame Doubtfire. C’est ce que j’appellerais donc un léger a priori positif.  Et vous avouerez que la découverte de cette couverture plongerait n'importe qui dans un abîme de curiosité...
 

le passage du diable

Daniel est tenu reclus chez lui par sa mère, coincé par une maladie imaginaire. Le jour où les portes s'ouvrent, tout s'écroule autour de lui, son univers douillet et étouffant, la santé mentale de sa mère. Ne subsiste qu'une maison de poupée aux pouvoirs étranges, exacte réplique de la demeure ancestrale de Daniel. Et c'est bien là la première héroïne de ce livre, une maison et son double maléfique, propres à engloutir les esprits les mieux trempés. Car tous les codes sont respectés : passages secrets, tableaux fantômatiques, serviteurs muets mais porteurs de vérités.

Si la personnalité de Daniel, adolescent spectateur jusqu'à la dernière limite, peut laisser perplexe, le personnage de l'oncle est nettement plus enthousiasmant. Mystérieux, inquiétant, changeant d'humeur au gré de sa folie, il est le pivot du roman et renvoie sans cesse à l'ombre de sa soeur, la mère de Daniel, folle à lier, porteuse de trop lourds secrets.

Dans un cadre victorien, un brin gothique, Anne Fine distille l'angoisse avec beaucoup de maîtrise, à tel point que, passés les premiers chapitres, il est difficile de lâcher ce livre.

 

Anne Fine

Le Passage du Diable

L'école des loisirs, 2014

traduit de l'anglais par Dominique Kugler

éd. originale : "The Devil Walks"

Random House Children's Books, 2011

 

 

 

 

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C
j'ai beaucoup aimé de roman très particulier.
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